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ZIGUINCHOR N’EST PAS LE FIEF DE PASTEF

Elle est partagée entre les fonctions gouvernementales en tant que Secrétaire d’État au Logement et ses charges politiques comme tête de liste départementale de Benno bokk yaakaar à Ziguinchor. Entre les deux, Bes bi Le Jour s’est engouffré dans la brèche pour rendre visite à Yoff à la Cité Horizon, à Yoff. Dans le calme de sa résidence, Mme Ndèye se dit « profondément choquée » par la disparition de François Mancabou. Dans cet entretien, Victorine Ndèye affiche son optimisme dans la bataille pour remporter les 2 députés de Ziguinchor.

Que vous inspire ce décès polémique de François Mancouba ?

J’éprouve beaucoup de tristesse, beaucoup d’émotion. François Mancabou est un parent et je ne peux que me désoler de la perte d’une vie humaine. J’en profite pour présenter mes condoléances à toute la communauté mancagne et en particulier le roi Joao Mancabou. J’ai de l’émotion dans le sens où certaines personnes cherchent à utiliser cette détresse pour braquer les membres d’une même communauté les uns contre les autres et présenter le chef coutumier comme un féticheur. Je considère cela comme la pire des offenses à l’endroit d’une communauté. Cela me choque profondément. J’ai le dos assez large pour assumer mon appartenance politique, encaisser toute sorte de propos. Mais je ne permets à personne de traiter le chef coutumier mancagne de féticheur. Le procureur s’est prononcé dans cette affaire et nous avons l’obligation d’attendre les résultats de l’enquête. J’en appelle à la sérénité des uns et des autres, les rassurer que nous sommes dans un État de droit et que toute la lumière sera faite sur cette affaire.

Quand vous parlez de certaines personnes, vous faites allusion à qui ?

Je parle de certaines personnes parce que les réseaux sociaux sont en train de s’animer et on ne sait jamais qui est derrière. Je veux juste appeler les uns et les autres à la sérénité. Personne ne peut se prévaloir d’utiliser ce drame pour braquer les uns contre les autres.

Est-ce que vous connaissiez bien François Mancabou ?

François, je l’ai connu. C’est le roi lui-même qui nous a mis en rapport parce que François c’est son fils adoptif. On s’est rencontré et on s’est parlé. Le roi des mancagne est notre père à nous tous.

Vous qui dites connaître François Mancabou, est ce que vous pouvez imaginer qu’il pourrait être cité dans des affaires d’« atteinte à la sureté de l’État ou de terrorisme » ?
Vous savez, moi je ne présage de rien du tout. Nous avons une police, des Forces de défense et de sécurité assez responsables. Une enquête a été ouverte et toute cette histoire sera tirée au clair.

Lors d’une conférence de presse samedi la communauté mancagne a demandé que la lumière soit faite alors que le roi Joao Mancabou ne veut pas politique dans cette affaire. Comment analysez-vous leurs réactions ?

Je ne peux qu’aller dans le sens du message du roi et pense qu’il n’est pas nécessaire de faire appel à la presse pour demander une enquête déjà annoncée. Le roi a parlé et son message suffit à remettre les choses à leur place, car personne ne peut être plus affectée que lui qui a perdu un fils.

Vous dirigez la liste départementale de Benno bokk yaakaar à Ziguinchor. Quels sont vos arguments pour que les électeurs votent en faveur de votre coalition ?
Voter Benno bokk yaakaar parce que le premier acquis à mettre sur la table, c’est la paix depuis 2012. Vous savez, aujourd’hui, il nous est possible de sillonner tous les villages de Ziguinchor, tous les quartiers. Ce qui n’était pas possible avant. C’est un acquis fondamental. La consolidation de la paix ouvre toutes les possibilités parce que la paix génère l’investissement, crée de la richesse, éclaire les villages et les alimente en eau, offre l’éducation à nos enfants. Cette paix sonne le retour des femmes dans les blocs maraichers, les hommes dans les rizières. Cette paix relie les villages, ouvre les pistes, les routes, accueille le Pudc, le Puma, les bourses de sécurité familiale, la Cmu, la Der et ouvre toutes les perspectives de développement. Sans la paix, on ne peut rien faire. Sur Ziguinchor, voter Benno, c’est permettre la continuité des investissements à travers le projet Zéro bac que l’on veut déployer à travers tous les ponts. La pandémie à Covid-19 et la guerre en Ukraine nous montrent à suffisance que c’est un impératif pour les pays d’atteindre l’autosuffisance alimentaire. Donc, ce retour à l’agriculture est fondamental et l’État a sorti une enveloppe pour développer tous ces projets. Je peux citer le développement du transport fluvial avec la création d’emplois à la clé, la matérialisation du développement de l’offre touristique, la mise en service de l’industrie avec l’agropole Sud, la pleine exploitation du potentiel agricole et forestier du départemental.

Êtes-vous consciente de votre défi dans cette zone considérée comme le fief de Pastef ?

Je ne veux pas parler de fief parce que je ne crois pas aux décrets quand il s’agit d’élection. On ne nomme pas un député, il est élu, comme d’ailleurs c’est le cas pour un Président. Nous irons à la rencontre des populations et nous le ferons jusqu’au 29 juillet à 23h59. Nous ferons les coins et recoins du département de Ziguinchor. Nous allons parler aux électeurs et leur montrer que le meilleur choix, c’est la liste de Benno bokk yaakaar. Nous ferons tout notre possible pour les convaincre. Nous avons une approche très factuelle : il s’agit d’avoir une lecture assez lucide des élections municipales. Si vous prenez les électeurs à Ziguinchor, moins de 6 électeurs sur 10 ont voté pour le camp adverse. Je ne pense pas qu’avec moins de 6 électeurs du 10, on peut parler de fief. Dans le département de Ziguinchor, sur plus de 99 000 inscrits, plus de 48 000 n’ont pas voté parce que les populations étaient terrorisées et ne sont pas sorties pour aller voter. Nous irons chercher cette masse d’électeurs.

Terrorisées par qui ?

Par le climat qui pesait. Nous allons aussi chercher les 26 000 électeurs de l’autre côté parce qu’il y en a beaucoup qui sont désabusés. Nous allons également renforcer la base que nous avons. Nous savons ce qu’il faut à éviter. Nous sommes à l’unisson pour avoir cette large majorité à l’Assemblée nationale. La machine est bien huilée et ce qui reste, c’est le travail sur le terrain. Même du temps du parti unique, le Président Senghor allait en campagne. La victoire est au bout des doigts d’abord par rapport à l’unité retrouvée dans la coalition mais par rapport aux contacts et au retour que nous avons des populations.

Faites-nous un bilan d’étape après 6 mois de gestion comme maire de Niaguis ?

C’est vrai qu’il y a énormément de choses à faire. Nous avons pu démarrer des projets assez structurants. Avant même d’être maire, nous avons accompagné les femmes dans l’agriculture, dans les blocs maraichers en les réhabilitant pour leur permettre de reprendre leurs activités génératrices de revenus. Nous avons accompagné des jeunes -c’est en cours- qui l’année dernière, exploitaient un ha dans la riziculture mais avaient demandé à ce qu’on les appuie pour aller sur 5 ha. Nous avons été beaucoup plus loin, aujourd’hui nous partons sur 10 ha avec l’appui des services techniques du ministère de l’Agriculture. Nous accompagnons aussi les femmes à travers la Der. Au niveau de la commune de Niaguis, je pense que l’empreinte la plus importante que nous chercherons à imprimer, c’est la maîtrise du foncier. Nous en train de travailler avec le cadastre en ce sens. Pour nous, le foncier ne se vend pas. Notre défi est de voir comment capter les différentes initiatives qui pourraient permettre l’insertion des jeunes à travers un emploi. Au niveau départemental, nous avons voulu faire de Niaguis une commune à vocation agricole et il y a une synergie avec les autres communes. Lorsqu’on veut faire un projet agricole, il y a une masse critique d’assiette foncière et nous sommes en très bonne intelligence avec mes collègues maires de communes voisines pour élargir tout ce que nous faisons à l’échelle de Niaguis. C’est dans ce sens que nous avons des partenaires qui ont voulu nous accompagner dans cette dynamique.

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