ACTUALITES

UNE FILLE DE 19 ANS ENLEVÉE, SÉQUESTRÉE, TORTURÉE ET VIOLÉE À TOUR DE RÔLE PAR 3 HOMMES

Céline Gomis a été enlevée, séquestrée et violée par trois hommes pendant 48 heures. Ses bourreaux, Adama Ndiaye, Diégane Diouf et Lamine Diène, ont été attraits hier devant la Chambre criminelle de Dakar pour séquestration et viol collectif. Ces derniers, qui encourent la réclusion criminelle à vie, seront édifiés sur leur sort le 4 octobre prochain.

La Chambre criminelle de Dakar a enrôlé hier une sordide affaire de mœurs. Au banc des accusés se trouvent Adama Ndiaye, Diégane Diouf et Lamine Diène qui ont partagé le prétoire avec la victime Céline Gomis. La fille avait 19 ans au moment des faits. Le 10 décembre 2019, la gendarmerie est saisie de la disparition de Céline Gomis qui a été enlevée au quartier de Fann-Hock par trois hommes. Au moment des faits, des étudiants qui faisaient leurs révisions sont tombés sur cette scène alors qu’ils quittaient la faculté de Médecine pour celle de Droit. C’est ainsi que ces derniers ont relevé la plaque d’immatriculation du véhicule avant que les ravisseurs ne disparaissent. Saisie de l’affaire, la gendarmerie a ouvert une enquête et, de fil en aiguille, a retrouvé le véhicule et Adama Ndiaye (celui qui était au volant) et ses co-accusés. Au cours de leurs recherches, les pandores ont retrouvé la victime Céline Gomis à l’hôpital. Interrogée, la jeune fille raconte que le jour des faits, elle était envoyée par sa grande sœur dans une boutique à Fann Hock. En cours de route, à hauteur de Claudel, un individu l’a tapotée avant de lui placer au niveau du nez un morceau de tissu humide. Elle perd aussitôt connaissance. A son réveil, elle était dans une chambre avec les mains et les pieds ligotés.

A l’en croire, ses violeurs étaient au nombre de 3 et ont couché avec elle à tour de rôle pendant deux jours. Elle estime qu’elle n’est pas en mesure d’identifier ses bourreaux, car on lui avait bandé les yeux. Elle s’est réveillée dans la forêt de Mbao avant d’être secourue par des maçons qui l’ont conduite à l’hôpital de Pikine où elle a été examinée par une gynécologue. L’homme de l’art a attesté des blessures que lui ont infligées les malfaiteurs avec des objets contondants et le viol. Devant la barre, les accusés ont unanimement nié le viol collectif et la séquestration. Adama Ndiaye, 26 ans, reconnaît qu’il conduisait le véhicule suspect, mais il ne s’est jamais garé à l’université et ne transportait personne. La même version a été servie par son acolyte, le vigile Diégane Diouf. D’après les gendarmes, des préservatifs ont été retrouvés dans sa chambre où était séquestrée Céline Gomis. Pourtant à l’enquête préliminaire, les mis en cause avaient reconnu avoir conduit la victime à Fann Résidence dans la maison dont la garde était assurée par Diégane Diouf. Faisant partie des accusés, Lamine Diène, âgé de 39 ans mécanicien de profession, marié et père de 3 enfants, a indiqué que le jour des faits, il s’était couché à 22 heures.

 LA VICTIME : «J’AI FAILLI SOMBRER A CAUSE DE LA TORTURE ET DU VIOL COLLECTIF SUBI, MAIS…»

Entendue à son tour, la plaignante dit être très courageuse de venir comparaître après avoir vécu l’horreur. «J’ai failli sombrer, mais grâce à Dieu, je me suis relevée et je tiens à continuer. Après les faits, j’ai poursuivi mes études à l’Iam. J’ai même soutenu ma licence en communication», a-t-elle renchéri. Revenant sur sa mésaventure, Céline Gomis soutient que les violeurs l’avaient attachée à un lit métallique en ressort. «Lorsque j’étais avec les policiers dans la maison suspecte où ils m’avaient séquestrée, c’estle même lit qu’on a trouvé là-bas. Ils m’ont torturée. J’avais des blessures au niveau de mes membres inférieurs. Après mon réveil dans la forêt de Mbao, j’ai eu accès à mon portable et j’ai appelé le fiancé de ma sœur», a expliqué la victime.

ME MARTIN DIATTA : « IL N’Y A PAS DE FAIT PLUS GRAVE ET PLUS ECŒURANT QUE LE VIOL..»

De l’avis du conseil de la partie civile, Me Martin Diatta, il n’y a pas de faits plus grave et plus écœurant que le viol reproché aux accusés qui se présentent comme de doux agneaux. «Ce qu’ils ont fait est criminel. Mon client vivait avec sa sœur qui, elle aussi, était étudiante. Elle était sortie pour aller chercher à manger vers 22h et c’est sur le chemin du retour qu’elle a été agressée par des individus qui l’ont droguée en utilisant des somnifères à cette heure de la nuit. Elle n’a même pas eu le temps d’émettre des cris, parce qu’on lui a mis un tissus imbibé de liquide avant qu’elle ne perde connaissance. Celui qui s’était chargé de la droguer l’avait portée comme un sac de patate.

La victime, après avoir été retrouvée, a déclaré qu’à son réveil, elle se trouvait dans une chambre fermée. Depuis 3 jours, ils se relayaient sur elle. Elle n’a pas mangé. Elle avait juste reçu une bouteille d’eau. Elle a pu identifier le domicile dans laquelle elle a été séquestrée grâce aux sirènes d’ambulance. Je suis choqué. Je comprends pourquoi le législateur a criminalisé ces faits. Cela dépasse l’entendement. Elle a eu son baccalauréat avec la mention, mais malheureusement elle est tombée sur ces personnes horribles et elle a vécu l’horreur. Heureusement que ses parents lui ont cherché un psychologue.

Espérons que ce travail de psychologue la ramènera sur un chemin paisible», a indiqué Me Diatta qui demande le franc symbolique. Dans ses observations, le ministère public a sollicité l’acquittement en faveur de Lamine Diène et la réclusion criminelle à perpétuité contre Diégane Diouf et Adama Ndiaye. La défense a plaidé la relaxe. Délibéré au 4 octobre prochain.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page