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EGALITE SALARIALE DANS LES MÉDIAS , LES FEMMES COINCEES DANS LA GRILLE

Elles ont les mêmes diplômes que les hommes. Parfois même, elles sont plus diplômées ! Elles abattent le même travail mais gagnent généralement moins que les hommes. Une situation qui doit changer. A défaut, elles resteront «longtemps à contempler les fissures du plafond de verre».

 «91% des employées britanniques gagnent moins que leurs collègues hommes, tandis que l’écart salariale en Belgique est de 16% et de 23% en Australie.» Ce constat fait en Occident est assez explicatif des problèmes que rencontrent les femmes dans les rédactions. Et pourtant, une convention de l’Organisation internationale du travail (Oit) garantit un traitement salarial équitable entre homme et femme.

D’après  Pamela Morinière, la responsable Campagne et communication à la Fédération internationale des journalistes (Fij), «les femmes n’osent pas négocier. C’est le rôle des syndicats. Ils doivent les former à la négociation. Il doit y avoir plus de femmes dans les négociations pour inclure une parité salariale». Invitée à faire une communication sur l’égalité professionnelle entre les journalistes femmes et hommes au sein des rédactions, les freins à l’égalité salariale, la performance économique et la responsabilité sociétale, elle dira qu’il «existe une convention de l’Organisation internationale du travail qui garantit l’égalité salariale entre homme et femme. Une directive de l’Union européenne est à l’élaboration pour la transparence sur les salaires. Les indépendants sont payés à la pige avec un contrat précaire. Il faut avoir au moins une femme dans le panel de recrutement. Il faut rendre les offres d’emploi publiques et avec une orthographe genrée».

Loin de vouloir déclencher une rébellion, Pamela Morinière a invité ses consœurs à vérifier leurs situations sur la plateforme web Wage indicator. Cette dernière fait une comparaison des salaires entre hommes et femmes dans tous les pays du monde.

Revenant sur l’écart de salaire dans les rédactions, elle a rappelé l’affaire Bbc. «La Bbc a été obligée de publier sa grille salariale grâce à une loi qui l’impose à toute entreprise qui a plus de 250 employés, votée en 2017.
C’est par la suite que la Bbc a été poursuivie pour inégalité de traitement par ses employées», a-t-elle indiqué. Ce qui ne cadre pas avec la réflexion de Amina Gharib, la coordinatrice du Comité de parité et veille à la société nationale de radiodiffusion et de télévision du Maroc. Pour elle, la solution est d’ordre législatif. «Nous devons dire aux politiques, qui pensent faire beaucoup pour la cause des femmes, que l’inégalité est toujours là», a-t-elle lancé. Ainsi, croit-elle, «pour mettre en valeur les femmes, il faut rendre nos médias plus performants. Avoir la parole est un pouvoir, en priver les femmes c’est pénible», a-t-elle constaté.

Avant d’ajouter : «Il faut reconquérir les leaderships féminins en détruisant le plafond de verre que nous avons fissuré. Cela passe par une confiance en soi. Il faut qu’on arrête d’attendre qu’on nous donne. Nous devons aller l’arra¬cher. Engageons-nous. Si nous nous contentons d’attendre, on restera longtemps à contempler les fissures du plafond de verre.»

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