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GAGNER LES LEGISLATIVES A ZIGUINCHOR, MISSION DIFFICILE, VOIRE IMPOSSIBLE, POUR LE CAMP PRÉSIDENTIEL

Encore une fois, Ziguinchor retiendra l’attention de l’opinion dimanche prochain, jour des élections législatives. Un département où le camp présidentiel ne veut pas abdiquer malgré des déconvenues répétées.

Les partisans du président Macky Sall, et notamment Doudou Ka, ont déployé un grand arsenal de guerre pour reprendre cette circonscription des mains de Ousmane Sonko et ses alliés. Le directeur général de l’AIBD, comme c’est devenu une habitude, sillonne les quatre coins de Ziguinchor à travers des caravanes et fait des clins d’œil à toutes les couches sociales. En dehors des caravanes, il fait également des visites de courtoisie à des notabilités du département et partout il fait preuve de largesses. Il ne lésine sur aucun moyen pour charmer les électeurs.

Les candidats de la coalition présidentielle, Moussa Diédhiou et Victorine Ndèye, sont également très visibles sur le terrain. Accompagnés par les leaders locaux de la coalition BBY, ils multiplient les visites de proximité et les réunions publiques d’informations (RPI). On a même vu, cette semaine, Victorine Ndèye faire le tour des marchés de Ziguinchor serrant la main des femmes vendeuses de légumes et autres fruits. C’est dire que la coalition présidentielle met les bouchées doubles pour récupérer Ziguinchor des mains de YAW. Mais les choses ne s’annoncent pas simples. D’abord, à travers leurs discours, les responsables de la majorité ne parlent point de projets à développer et pouvant changer le quotidien des populations et notamment les jeunes qui continuent à mourir dans les océans en voulant rallier l’Espagne. Ils se focalisent plutôt sur les réalisations de Macky Sall, chantant à tout bout de champ que l’actuel président de la République a réalisé ce qu’aucun autre président n’avait jamais fait en Casamance depuis l’indépendance de notre pays. Un discours qui, apparemment, convainc peu les populations qui savent faire la comparaison avec ce que leur propose l’opposition. Les visites de proximité que Victorine Ndèye et ses amis effectuent à travers les quartiers de la ville de Ziguinchor et dans les villages du département ne semblent pas non plus enthousiasmer les populations qui se demandent pourquoi ils ne font pas ça après les élections étant donné que c’est eux qui dirigent le pays.

La campagne inédite de Guy Marius Sagna à Ziguinchor

En face, l’inter-coalition YAW-Wallu menée par la tête de liste départementale Guy Marius Sagna mène une campagne inédite à Ziguinchor. Le leader de Frapp, comme un bulldozer, ratisse partout et se déploie même sous la pluie pour montrer aux Ziguinchorois sa détermination à s’investir pour leur cause. Cet engagement et cette détermination déclarés de changer la posture du député à l’Assemblée nationale, une fois élu, fait de lui un Ousmane Sonkobis aux yeux des populations qui sont nostalgiques des bouillants députés Coumba Ndiaye du Pds et feu Michel Sambou du PS qui défendaient avec acharnement leurs préoccupations. Partout à Ziguinchor, beaucoup de voix s’élèvent pour dire que le leader de ‘’Frapp/France dégage’’ peut remplacer valablement Ousmane Sonko pour porter la voix du département et, audelà, défendre les intérêts du Sénégal Place Soweto. Ce qui est un grand atout pour Guy Marius Sagna et ses compagnons au cours de cette campagne. Les derniers événements liés aux morts controversées de Idrissa Goudiaby à Ziguinchor, de Alexis Abdallah Diatta à Bignona, lors des manifestations du 17 juin dernier et celle récente de François Mancabou en détention, tous des Casamançais, plaident en faveur des candidats de Yaw/Wallu. N’ayant pas condamné ces tueries, les responsables locaux de l’Apr et leurs alliés sont considérés comme des complices des comploteurs contre les fils de la région. Comprenant cela, Guy Marius Sagna a, d’ailleurs, dès l’entame de la campagne électorale, organisé une marche pour condamner ces tueries et exprimer sa compassion aux familles des victimes.

Des milliers de Ziguinchorois avaient répondu à son appel. Et lors d’un débat radiodiffusé qui l’a opposé à Victorine Ndèye, avant-hier, il est revenu sur ce sujet brûlant qui met au banc des accusés les gens du pouvoir, du moins aux yeux de la majorité des Casamançais, pour soutenir que ‘’la Casamance n’est pas un terrain de chasse et les Casamançais ne sont pas des lapins ou des pintades à tuer’’.

Dans la foulée, il a demandé à son vis-à-vis pourquoi elle n’a pas condamné ces meurtres avant de promettre de tout mettre en œuvre pour faire cesser cela, une fois élu député. Les conditions malencontreuses que Mimi Touré a posées aussi pour accepter un débat télévisé avec Ousmane Sonko ont davantage alourdi le sentiment de frustration de beaucoup de Casamançais à l’égard des gens du régime du président Macky Sall. Une bonne partie de l’opinion locale se dit convaincue que les gens du pouvoir n’ont aucune considération pour les fils de la Casamance. Pour certains même, Mimi n’a fait qu’exprimer un sentiment d’exclusion à l’égard des fils de la région. Cela pourrait se traduire par un vote massif contre les candidats du camp présidentiel dimanche prochain.

Chaque élection oppose Macky Sall à Sonko

Sur un autre plan, il faut souligner aussi que, dans la tête de la majorité des populations de Ziguinchor, l’idée que, désormais, chaque élection oppose Macky Sall à Ousmane Sonko, est bien ancrée. Un sentiment qui s’est renforcé ces derniers temps suite à l’invalidation de la liste nationale de YAW, suivie des manifestations qui ont occasionné des morts parmi les militants de Pastef. Quand on fait le tour des quartiers de Ziguinchor, le sujet fait partout débat et la plupart des gens se disent prêts à sanctionner le camp du pouvoir.

En plus de cela, le discours constant de Ousmane Sonko, avant et pendant cette campagne, qui dit que donner la majorité à Macky Sall, c’est lui baliser la route du troisième mandat incite davantage les Ziguinchorois à voter contre les candidats de BBY. C’est sans doute ce sentiment de nouvelle défaite pointant à l’horizon qui a motivé certains leaders locaux du camp présidentiel, en l’occurrence Amadou Zico Badji, le coordonnateur des cadres de l’Ucs de Abdoulaye Baldé et le Dr Idrissa Bodian, un des candidats malheureux de BBY aux dernières locales, à rallier Ousmane Sonko et YAW.

À signaler que le maire de Ziguinchor termine sa campagne électorale par Ziguinchor où il est attendu ce jeudi. Dans son agenda, il est prévu des caravanes dans la ville de Ziguinchor puis à Bignona et Oussouye. Selon un de ses proches, le but est de démolir tout le travail que les responsables de BBY ont abattu jusqu’ici.

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