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‘’Intimidations”, “menaces”… : Les avocats de François Mancabou déposent une plainte à la Division de la Cybersécurité 

Les avocats de la famille de François Mancabou ont saisi hier la Division de la cybersécurité de la police pour porter plainte pour intimidations et harcèlements.

Si François Mancabou a été enterré ce mardi à Saint Lazare de Béthanie, son dossier judiciaire n’est pas fermé. Son pool d’avocats a annoncé hier une plainte contre les auteurs des appels intempestifs qui, «se présentant tour à tour comme des éléments des Forces de défense et de sécurité ou comme des affidés de figures politiques connues, ne cessent de perturber Mme Christine Coly et des proches parents de son mari». 

Me Cheikh Koureyssi Ba a saisi hier le Commissaire-chef de la Division de la cybersécurité «en lui fournissant les numéros des deux puces les plus utilisées par les criminels, en attendant les informations complémentaires en possession des plaignants dès que ces derniers seront requis par les enquêteurs de prouver la matérialité des faits allégués».  Le pool d’avocats de la famille Mancabou espère une issue heureuse à leur requête. Pour eux, «l’excellente réputation technique de la cybercriminalité le laisse espérer. 

L’honneur de la police le commande». Il ajoute : «Les intimidations, harcèlements et autres menaces à peine voilées, sur fond d’usurpation d’identité et de fonctions, sont tous centrés sur les informations que détiendraient les membres de la famille et sur les intentions  réelles des parents et alliés de la fratrie de saisir la Justice, si ce n’est sur des offres malhonnêtes d’aides substantielles à apporter à la grande famille, aux enfants en premier.» Pour les avocats, «ces correspondants, convaincus de leur impunité au point de ne même pas éprouver le besoin d’utiliser des numéros cachés ou de ne pas se gêner le moins du monde pour délaisser des audios en guise de messages de rappel, sont assurément dans le sillage des tortionnaires supposés avoir été les auteurs du calvaire subi par M. Mancabou».

C’est un combat de longue haleine qui s’annonce. Pour Me Ba et Cie, «la satisfaction de la quête de Justice de François Mancabou est un impératif catégorique. Le Conseil de défense des intérêts de cette brave famille sénégalaise, d’abord plongée dans le deuil et maintenant persécutée au-delà des limites du tolérable, attache du prix à ce que les assassins et leurs complices dont la témérité frise la provocation, soient recherchés, arrêtés et châtiés avec la dernière rigueur». Pour que cessent les «intimidations». 

«Malgré l’inhumation en ce mardi 16 août 2022 de leur regretté parent décédé dans d’indicibles souffrances suite à des tortures, à toutes sortes d’actes barbares et de traitements inhumains, cruels et dégradants qui ont révolté la conscience humaine et choqué au plus haut point les hommes et femmes de foi et de bonne volonté à travers le vaste monde, la mafia immonde à la source de ce grand malheur ne cesse de faire reculer les barrières de la perfidie et du sadisme les plus abjectes en allant jusqu’à priver les proches de François Mancabou du droit de faire leur deuil», regrette le pool d’avocats de la famille Mancabou.

Il y a quelques semaines, ils ont déposé des plaintes à Paris, aux Etats-Unis et au Canada contre le Commissaire de la Sûreté urbaine où Mancabou était en garde à vue, le ministre de l’Intérieur, le procureur de la République près le Tribunal régional hors classe de grande instance de Dakar, la Direction de l’hôpital Principal, l’Observateur national des lieux de privation de liberté.

François Mancabou a été arrêté par la Sûreté urbaine le 17 juin dans le cadre de l’enquête sur la «Force spéciale» qui avait prévu, selon l’enquête de la police, de saboter certaines installations vitales du pays en marge de la manifestation interdite de Yaw ce jour-là. En garde à vue au Commissariat central de Dakar où est logée la Sûreté urbaine, il avait été blessé avant d’être admis aux urgences de l’hôpital Principal de Dakar, où il est décédé le 13 juillet. 

Si sa famille et ses avocats avaient parlé de tortures, le procureur de la République, Hamady Diouf, avait soutenu qu’il avait «cogné violemment le mur de sa cellule» à la Police centrale, provoquant son évacuation à l’hôpital où il est décédé. Ses avocats et sa famille contestent toujours cette version du patron du ministère public, qui avait néanmoins ordonné une enquête confiée à la Division des investigations criminelles (Dic) dont les conclusions sont toujours attendues. 

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