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LE CAS DU «SOLDAT» DÉTHIÉ FALL

Depuis son départ de Rewmi, le président du Parti Républicain et du Progrès (Prp), Déthié Fall, est en train de tracer son chemin. Mais malgré l’apport et surtout l’expertise du mandataire national de Yewwi Askan Wi pour asseoir cette alliance de l’opposition dans l’échiquier politique, le polytechnicien bute sur un manque d’ancrage politique pour prétendre voler de ses propres ailes lors de la prochaine élection présidentielle.

Si Thierno Bocoum et Dr Abdourahmane Diouf ont évoqué des raisons personnelles en quittant le parti Rewmi et son président Idrissa Seck, pour le président du parti PRP en revanche, la cause est un secret de Polichinelle. Le ralliement de son mentor à la mouvance présidentielle a été déterminant dans sa décision de quitter l’actuel président du Conseil Économique Social et Environnemental (CESE).

Principal pourfendeur du régime lors de la dernière législature en tant que député, l’ancien protégé de Mara ne pouvait se permettre de se renier en allant rejoindre la mouvance présidentielle. Depuis, le mandataire national de la coalition Yewwi Askan Wi a bien pris ses marques dans cette principale force de l’opposition qui a fait trembler le régime de Macky Sall lors des Législatives.

Président du Parti Républicain pour le Progrès, l’ancien vice-président du parti Rewmi est sans conteste l’un des artisans de la montée en puissance de Yewwi Askan Wi. Surtout de l’inter-coalition YAW-Wallu saluée par beaucoup d’analystes et politistes comme un coup de maître qui a permis leurs résultats positifs lors des élections législatives.

Polytechnicien, ce  » soldat  » de 45 ans, fier de brandir à chaque fois le service militaire qu’il a effectué lors de sa formation à l’école polytechnique, est parvenu à asseoir son aura médiatique. Au front ces derniers mois lors des dernières manifestations de l’opposition, ce qui lui a valu d’ailleurs un séjour carcéral éclair, Déthié Fall est sorti de l’anonymat. Il est aussi connu que les autres leaders de la coalition Yaw.

CANDIDAT EN 2024 DANS QUELLE «BASE» ?

Toutefois, cette ascension médiatique et politique est-elle suffisante pour avoir des chances réelles en 2024 ? La réponse est mitigée. Son principal handicap est son manque d’identification politique sur le territoire national. Là où des leaders politiques comme Ousmane Sonko qui, au-delà de son envergure nationale sans équivoque, est identifié comme étant maître à Ziguinchor, ou encore Barthélemy Dias et Khalifa Sall à Dakar, lui peine à s’imposer. Il n’a pas de  »zone de confort » politique. Et c’est là son principal défi s’il veut rattraper son retard sur ses adversaires, et être un candidat plausible en 2024 comme il l’a laissé entendre devant le khalife de Médina Baye Cheikh Mahi Niasse il y a quelques jours.

En effet, les règles du jeu ont été définies à l’avance par les membres de Yaw : aller ensemble aux élections locales et législatives ; et pour la présidentielle de 2024, chaque prétendant est libre de se présenter à la seule condition de soutenir le candidat le mieux placé au deuxième tour. Comme l’ex-maire de Dakar (inéligible pour le moment) qui a déclaré sa candidature avant les Locales sur la chaîne «France 24» et Ousmane Sonko il y a quelques jours qui a officiellement annoncé qu’il sera candidat en 2024, Déthié Fall va vouloir certainement tenter le coup. Mais pour avoir les coudées franches à 18 mois de la prochaine présidentielle, il devra refaire le tour du Sénégal pour convaincre les Sénégalais de la légitimité de sa candidature. D’autant qu’il n’est plus député et n’a plus de tribune pour montrer ses talents d’orateur et avoir une visibilité médiatique. Les élections locales et législatives étant terminées, pour les mois à venir, les leaders vont se concentrer moins sur la coalition Yaw. Ça sera chacun pour soi et Dieu pour …les plus représentatifs.

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