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ABDOULAYE WADE, LE PHŒNIX

Entre Abdoulaye Wade et sa base électorale, c’est une vraie histoire d’amour. Tête de liste de la coalition Wallu Sénégal, le Pape du Sopi, âgé de 96 ans, a réussi à donner à son camp 24 sièges à l’Assemble nationale.

Le jeudi 12 août, le Conseil constitutionnel a publié les résultats officiels et définitifs des élections législatives organisées le 31 juillet dernier, confirmant les résultats provisoires donnés le 4 août par la Commission nationale de recensement des votes. Les 07 sages ont ainsi attribué 82 sièges de députés à la coalition Benno Bokk Yaakar (Bby), contre 56 sièges à la coalition Yewwi Askan Wi et 24 sièges à la coalition Wallu Sénégal. Les trois sièges de députés qui restent sur les 165 sièges de l’Assemblée nationale sont revenus à la coalition Alternative pour une Assemblée de Rupture (Aar Sénégal), à la coalition les Serviteurs du peuple et à la coalition Bokk Gis-Gis Liguey, chacune créditée d’un siège.

En analysant de près ces résultats sortis des urnes, il est aisé de constater que la coalition Wallu Sénégal est l’une des grandes gagnantes de ces joutes électorales, avec 471 517 des voix. Via le scrutin majoritaire (listes départementales), Abdoulaye Wade et Cie ont obtenu 16 élus sur 5 départements remportés, dont 1 de la diaspora. Il s’agit de Pikine, Mbacké, Kébémer, Saraya et Europe du Sud. Sur la liste nationale, ils ont obtenu 08 parlementaires. Une «prouesse» que la coalition doit à sa tête de liste nationale, le Pape du Sopi, qui visiblement garde toujours sa popularité au Sénégal.

Pourtant, son retour au pays de la Teranga à la veille des législatives n’aura pas eu le panache de celui de février 2019, lorsqu’il avait été accueilli par plusieurs centaines de militants avant de se lancer dans une traversée de Dakar. Cette fois-ci, pas de discours incendiaire comme lors de la présidentielle de 2019, quand il invitait les populations à brûler leurs cartes d’électeur et l’opposition à boycotter le scrutin.

Le vendredi 29 juillet, c’est presque en catimini qu’Abdoulaye Wade est rentré au Sénégal, après plusieurs années passées dans sa résidence à Versailles. Mais tel un phœnix qui renait de ses cendres, le père de Karim Wade a réussi à donner 24 sièges à son camp. Adulé dans le département de Mbacké, surtout dans la commune de Touba, Abdoulaye Wade se lance en politique dès le début des années 1970. Ses premiers pas ne sont pas glorieux.

En 1993, sous la présidence d’Abdou Diouf (1981-2000), celui qu’on surnomme «le président de la rue» et trois des membres du Parti démocratique sénégalais (PDS) sont arrêtés. Ils sont soupçonnés d’avoir commandité l’assassinat de Babacar Sèyes, alors vice-président du Conseil constitutionnel chargé de la proclamation des résultats des élections législatives de février. Faute de preuve, ils seront relâchés trois jours plus tard. Quand Abdoulaye Wade accède au pouvoir en 2000 après quatre tentatives infructueuses, il fait figure de héraut de la démocratie. Il a réussi à déloger par les urnes le Parti socialiste (PS) au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1960. Une fois élu, il fait voter par référendum en janvier 2001 une nouvelle Constitution, réduisant le mandat présidentiel de sept à cinq ans et limitant la présidence à deux mandats. A la présidentielle de 2012, il est battu par Macky Sall.

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