Ticad 8-Forum sur la paix et la stabilité: Macky Sall souligne le lien entre le développement et la sécurité
On ne peut espérer développer les pays du continent si l’on ne leur assure pas la sécurité et la stabilité. Mais ces dernières non plus ne peuvent être garanties sans la mise en œuvre de mécanismes de développement. Le président de l’Ua l’a bien fait comprendre à ses interlocuteurs à Tunis, lors du Forum sur la paix et la stabilité qui se tenait dans le cadre de la Ticad 8.
Lors de la plénière sur la paix et la stabilité, le Président Macky Sall a plaidé une fois de plus, pour le soutien des partenaires de l’Afrique à la paix et la stabilité du continent. Le chef de l’Etat a rappelé à quel point les questions de terrorisme et les manœuvres de déstabilisation armées coûtent cher à plusieurs pays africains tandis qu’ils doivent parallèlement faire face à d’autres défis. Le chef de l’Etat sénégalais, en sa qualité de président de l’Union africaine, a indiqué : «En Afrique, le terrorisme et l’extrémisme violent figurent parmi les atteintes les plus graves à la paix, à la sécurité et à la stabilité. Certains pays ont même perdu le contrôle de pans entiers de leur territoire et luttent pour leur survie.»
Il a rappelé également que «les pays confrontés aux groupes terroristes sont obligés de consacrer une part massive de leurs ressources budgétaires en dépenses militaires coûteuses, au détriment du développement ; ce qui est tout à fait légitime quand un pays est menacé dans son existence.
D’autres se trouvent dans l’obligation d’engager d’importantes dépenses en équipements militaires par mesure de prévention».
Dans ces conditions, Macky Sall trouve plus que légitime que les «dépenses incompressibles de sécurité soient soustraites du calcul du ratio de la dette», puisqu’il s’agit là de questions existentielles mêmes des pays qui se posent.
On sait que le chef de l’Etat a plaidé et continue de plaider partout où c’est nécessaire, pour la suppression de la dette des pays africains, ou à tout le moins, au gel du remboursement des intérêts. Et plus le temps passe, moins Macky Sall donne l’impression de crier dans le désert, car il est rejoint dans son combat par d’autres dirigeants des pays les plus puissants du monde. Dont en premier lieu Emmanuel Macron de la France et les dirigeants membres du G20. Cette structure avait également soutenu le plaidoyer du président de l’Union africaine pour une réallocation des Dts émis par le Fonds monétaire international, et dont on attend toujours la mise en œuvre effective.
Cette question de la dette est d’autant plus cruciale que la lutte contre le terrorisme armé n’est pas la seule préoccupation des pays pauvres d’Afrique. Le Forum sur la sécurité et la stabilité a permis à Macky Sall de rappeler qu’à ces difficultés, s’ajoutent «le réchauffement climatique, l’appauvrissement de la biodiversité, l’impact économique et social de la pandémie du Covid-19 et les conséquences de la guerre en Ukraine.
Tous ces facteurs contribuent à aggraver la pauvreté, à perturber la paix sociale et à fragiliser les Etats».
Mais pour synthétiser les arguments qu’il a toujours développés au cours des différentes rencontres internationales, Macky Sall a indiqué que, pour lui, «la paix et la stabilité du continent se gagnent aussi sur le front du développement durable par : une transition énergétique juste et équitable, l’intensification des politiques agricoles visant la souveraineté alimentaire, le soutien aux jeunes par l’éducation, la formation qualifiante aux métiers, ainsi que la création d’emplois et autres activités génératrices de revenus».
Ces questions de paix et de sécurité du continent continueront à être évoquées, Macky Sall en est convaincu, lors de la 8e édition du Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique (24-25 octobre 2022) dont il a annoncé que le thème portera sur «l’Afrique à l’épreuve des chocs exogènes : défi de stabilité et de souveraineté».
Le quotidien