NOUS ALLONS NOUS ORIENTER VERS CE QUE LE SENEGAL VEUT
Le délégué général du Québec au Sénégal, Iya Touré, s’est félicité, dans un entretien, du renforcement des liens entre le Sénégal et sa province le Québec. Il indique que sa structure, installée à Dakar et couvrant 14 pays d’Afrique, compte intensifier ses efforts pour aider le Sénégal à exploiter toutes ses potentialités de développement.
Le délégué général du Québec à Dakar, Iya Touré, souligne que la coopération bilatérale entre sa province et le Sénégal va se renforcer. Ancien vice-président de la société d’État, Investissement Québec international (Iqi), ce banquier a été nommé, par décret, par le Premier ministre du Québec, comme délégué général de cette province canadienne, le 15 décembre 2020. L’homme, qui se vante de ses origines sénégalaise et guinéenne, a laissé entrevoir, dans un entretien avec Le Soleil, une volonté de contribuer au décollage économique du Sénégal. « C’est une première dans l’histoire de l’Afrique. Des actes sont en train d’être posés pour opérer un nouveau tournant et renforcer notre partenariat économique avec le Sénégal », a-t-il souligné d’emblée. Ce n’est pas fortuit, explique-t-il, si le Québec a pris la décision d’envoyer un représentant permanent à Dakar. Pour Iya Touré, sa représentation diplomatique s’est donné comme objectif d’apporter une plus-value en accompagnant les entreprises québécoises dans l’exploration de marchés en Afrique. « Nous assurons la mise en relation entre les entreprises, les organisations et les associations des pays couverts. Nous voulons que notre partenariat soit profitable à l’Afrique », ajoute-t-il.
Un acteur économique important
Les missions confiées à la délégation générale du Québec, un prolongement du gouvernement québécois à l’étranger, reposent sur quatre axes, avec un accent particulier sur la promotion des programmes d’immigration et l’éducation. Cette structure compte offrir d’importantes opportunités aux jeunes. « L’éducation est fondamentale. Chaque année, un contingent d’étudiants est versé sur le marché du travail au Sénégal. C’est un problème criant. Le Québec essaie de se distinguer des autres partenaires. Il veut vraiment être un acteur économique important au Sénégal », a-t-il indiqué. Et il ajoute : « en termes d’approche de travail, nous avons notre spécificité qui se fonde sur le concret et le pragmatisme ». Il poursuit : « Nous avons la chance, en tant que membre de la diaspora, de comparer les deux cultures et d’apporter notre touche. Le ciblage des entreprises, qui vont venir avec des Pme, peut constituer le début de la redynamisation de notre partenariat ».
Selon les explications de son chef Iya Touré, la délégation générale du Québec à Dakar s’est résolue à apporter une touche novatrice en termes de relations diplomatiques. « Nous ne venons pas pour uniquement couper les rubans. Il nous faut éviter les effets pervers de la coopération et prendre en considération les priorités des pays africains pour plus d’impact », fait-il savoir. Il s’est aussi réjoui de l’intérêt accru que les Québécois manifestent pour le Sénégal, ces dernières années. « Les gens aiment, de plus en plus, venir ici. La stabilité du Sénégal est un atout majeur et le pays doit se battre pour préserver ce climat, car, c’est important pour l’image qu’on projette de l’extérieur ».
M. Touré annonce, dans ce sillage, le renforcement de son équipe qui passe d’un effectif de 5 à 14 personnes. Tout en soutenant que la destination sénégalaise est bien appréciée, il souligne que cet acte est une marque de confiance pour le Sénégal. « Notre souhait est que la délégation devienne hyper importante dans la sous-région et que nos actions puissent s’inscrire dans la durée », renseigne-t-il.
Il est aussi revenu sur l’importance duprojet de liaison aérienne entre Dakar et Québec, soulignant que les discussions sont avancées, avec les autorités sénégalaises. « Si nous voulons accroitre nos échanges commerciaux, il y a deux variables qui sont importantes : la langue et la proximité. Ce dossier sera à l’ordre du jour lors de la prochaine rencontre de nos deux dirigeants », a-t-il ajouté.
Trajectoire ascendante
Estimant que les Africains doivent encourager leurs partenaires à calibrer les choses et à s’adapter à leurs priorités, M. Touré indique que le Québec entend s’inscrire dans cette dynamique. « Le ministre de l’Économie, Amadou Hott, a exprimé son souhait de voir des banques québécoises, notamment la Caisse de dépôts et de placements, ouvrir des antennes en Afrique. Son discours est d’une grande portée. Ma prochaine rencontre avec les dirigeants à Ottawa sera axée sur cela. Nous allons nous orienter vers ce que le Sénégal veut ». Il estime que le Sénégal qui se donne les moyens de se mettre sur une trajectoire ascendante peut réaliser d’autres marges de progression eu égard à ses énormes potentialités.
« Les Sénégalais sont très respectés un peu partout dans le monde et sont sollicités par les grandes institutions pour leur expertise. En termes d’infrastructures, de standing, par exemple, il a pris une longueur d’avance sur beaucoup de pays de la sous-région. Le pays est en mesure d’accueillir des manifestations de grande envergure. Le salon de l’eau, organisé ici, a été un succès et a suscité un sentiment de fierté. Les participants étaient contents. Ils ne s’attendaient pas à ce qu’on puisse organiser des activités du genre ici », a-t-il indiqué.