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RECONSILIATION ENTAME ENTRE LE MAIRE DE THIES ET L’UITD

Thiès, 30 août (APS) – Des instances de médiation ont été mises sur pied pour rapprocher les positions de l’Université Iba Der Thiam (UIDT) et de la mairie de Thiès, qui réclament tous les deux la propriété d’un site abritant des services universitaires, a indiqué mardi le responsable d’un comité ad hoc.

« Il y a des comités qui ont été constitués, qui sont en train de faire la médiation. Même ce soir, on a une rencontre avec un comité de médiation », a dit Ndiaga Diagne, président du comité ad hoc de gestion de crise pour la défense du patrimoine de l’Université Iba Der Thiam de Thiès.

Ce comité ad hoc compte en son sein toutes les composantes de l’université de Thiès : les syndicats du personnel enseignant et de recherche, du personnel administratif et technique et les représentants des étudiants.

Selon Ndiaga Diagne, par ailleurs directeur du patrimoine de l’UIDT, les acteurs universitaires sont favorables à la médiation et sont prêts à rencontrer un de ces comités de médiation, dont il n’a pas dévoilé l’identité des membres.

M. Diagne note que l’Université et la mairie de Thiès, de par leurs missions respectives, sont des partenaires appelés à travailler pour le bien de la communauté. Ce qui implique que la confrontation soit bannie.

Le comité ad hoc de gestion de crise exprime toutefois dans un communiqué lu devant la presse, « son engagement et sa farouche détermination à sauvegarder son patrimoine », précisant qu’elle « usera de tous les moyens légaux en sa disposition pour ne pas se faire déposséder illégalement de ses biens ».

Selon El Hadji Abdoulaye Cissé, responsable du service juridique de l’UIDT, un décret datant du 28 juillet 2003 avait désaffecté « pour cause d’utilité publique » certains sites dont l’ancien « Cinéma Amitié », qui abrite aujourd’hui l’auditorium et « l’Auberge des jeunes » de l’Université de Thiès.

Suite à des grèves et marche des étudiants réclamant plus d’infrastructures, « l’Auberge des jeunes » et « l’Hôtel du rail » ont ensuite été affectés à l’Université pour résorber son déficit en infrastructures d’accueil.

Après la réhabilitation « à coup de milliards » de ces sites par l’Etat, « l’Auberge des jeunes » a accueilli des services et directions de l’Université de Thiès, comme la direction de la scolarité centrale, la bibliothèque centrale, le projet « Un étudiant, un ordinateur », de même que la direction du domaine et de l’environnement.

L’auditorium, ex Palais des congrès, accueille l’Ecole doctorale développement durable et société et l’incubateur relevant de cette dernière.

S’y ajoute que la grande salle de l’auditorium abrite des cours magistraux, conférences, soutenances et d’autres grands évènements, alors que « l’Hôtel du Rail » sert de campus social à plus de 600 étudiants.

A en croire M. Cissé, le comité ad hoc doute de la validité du titre foncier (TF 6000/H) que brandit la mairie, pour faire prévaloir son droit de propriété sur le site en question, qu’elle aurait acquis en 2002 auprès de la SIDEC, et qui lui aurait été affecté par un arrêté datant de 2014.

« Il faut noter que de par la hiérarchie des normes, un arrêté ne peut pas abroger un décret », a précisé M. Cissé, selon qui les membres du comité ont aussi déploré le fait que la mairie ait recouru aux services d’un huissier et ait saisi la Direction de la surveillance et du contrôle de l’occupation des sols (DSCOS), pour tenter, en vain, de faire arrêter les travaux en cours au niveau de « l’Auberge des jeunes ».

Le comité ad hoc relève que même avec la livraison des infrastructures en cours de réalisation sur les 52 ha situés sur la Voie de contournement nord (VCN), la capacité d’accueil de l’UIDT restera insuffisante. Ces chantiers dimensionnés en 2015, alors que l’université était à moins de 3.000 étudiants, offriront 1.560 places pédagogiques, une fois livrés, note l’instance universitaire.

L’Etat y a entrepris un projet d’extension de l’Université de Thiès, pour accueillir les UFR Sciences et technologies (SET), Sciences économiques et sociales (SES), Sciences de l’ingénieur, l’Institut universitaire de technologie (IUT), la bibliothèque centrale et le deuxième campus social des étudiants.

L’UIDT sera « confrontée à d’énormes difficultés pour dispenser des enseignements de qualité à près de 10.000 étudiants attendus pour l’année académique 2022-2023 », estime El Hadji Abdoulaye Cissé.

« Le déficit en infrastructures, poursuit-il, affecte beaucoup le bon fonctionnement de l’institution universitaire qui dépense une forte somme dans la location de maisons pour abriter les différents services du rectorat, des établissements et des logements des étudiants ».

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