ACTUALITES

UNE FORTE NÉGLIGENCE A CAUSÉ UN NOUVEAU DRAME AUTOUR DE L’ACCOUCHEMENT

« Une forte négligence médicale » a causé le décès cette semaine au Sénégal d’une femme et son bébé et justifie la garde à vue de trois personnels de santé, a déclaré un procureur d’un tribunal sénégalais.

« Eu égard à la gravité des faits », trois « personnes mises en cause sont arrêtées et placées (depuis mercredi) en position de garde à vue pour homicide volontaire et complicité de ce chef », a indiqué le procureur du tribunal de grande instance de la ville de Kédougou (sud-est), Baye Thiam dans un communiqué, daté de mercredi et parvenu vendredi à l’AFP.

Mme Doura Diallo, dont l’âge n’a pas été précisé, s’est présentée dans la journée de mardi au centre de santé de Kédougou pour un accouchement avant une décision du personnel médical de faire une « intervention chirurgicale » faite « trop tard car la situation était déjà devenue inextricable ». Les centres de santé sont des structures intermédiaires entre postes de santé et hôpitaux au Sénégal.

Selon le procureur, citant un rapport médical, « les manoeuvres du gynécologue pour extraire le nouveau-né ont causé (son) décès » et ont « certainement provoqué une rupture utérine qui a immédiatement conduit au décès de la mère suite à une hémorragie externe et un arrêt cardiaque ». « Une forte négligence médicale ainsi qu’un manquement manifeste aux règles élémentaires de la médecine ont été relevés », indique-t-il. Les trois personnes en garde à vue sont un gynécologue, un anesthésiste et un infirmier, a indiqué à l’AFP un représentant syndical.

La presse sénégalaise a rapporté des circonstances terribles pendant l’accouchement et la prise en charge par l’équipe médicale. Cette affaire fait écho à une autre qui a suscité un vif émoi. Astou Sokhna, la trentaine, mariée et enceinte de neuf mois, est décédée le 7 avril à l’hôpital de Louga (nord) après avoir attendu dans de grandes souffrances pendant une vingtaine d’heures la césarienne qu’elle réclamait.

Trois sages-femmes ont été condamnées en mai à Louga à six mois de prison avec sursis pour « non assistance à personne en danger ». Onze bébés ont péri le 25 mai dans un incendie dans l’hôpital de la ville de Tivaouane (ouest). Trois personnes qui étaient en détention préventive dans le cadre de l’enquête ont bénéficié d’une liberté provisoire entre le 23 août et le 30 août, a rapporté la presse. Quatre nouveau-nés avaient également péri dans l’incendie d’un service de néonatalogie à l’hôpital de Linguère (nord) en avril 2021.

Le président Macky Sall a reconnu « l’obsolescence » du système de santé et ordonné son audit après le drame de Tivaouane.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page