Nomination au Conseil constitutionnel: Mamadou Badio et Macky Sall, une amitié vieille de longues années
Son Cv est long comme la mer. Et depuis ce 1er septembre, Mamadou Badio Camara est le nouveau patron du Conseil constitutionnel. Il est nommé à ce poste par son «ami» de président, depuis leurs années d’études à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Né un 09 avril 1952 à Dakar, Mamadou Badio Camara aura connu un riche parcours et gravi tous les échelons de la Magistrature. Il est, en ce début de septembre, sous le feu des projecteurs, après que le chef de l’Etat l’a nommé par décret président du Conseil constitutionnel, remplaçant à ce poste Papa Oumar Sakho dont le mandat est arrivé à terme. Cette nomination n’est pas sans commentaires, puisque l’opposition, comme avant elle certains observateurs, y voit des manœuvres supposées pour faire passer comme une lettre à la poste la candidature de Macky Sall si l’actuel président décide d’aller aux élections en 2024, pour briguer un troisième mandat. Mais, ces soupçons sont on ne peut plus fondés d’autant que le Pr Macky Sall et le magistrat Mamadou Badio Camara entretiennent de très bonnes relations amicales, vieilles de longues années.
L’on dit qu’ils sont amis depuis qu’ils étaient tous les deux étudiants à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Macky Sall à l’Institut des Sciences de la Terre, Mamadou Badio Camara à la Faculté de Droit. D’ailleurs, l’on dit aussi que cette amitié a su résister jusque devant une de leur camarade étudiante, décrite comme belle et attirante, mais dont ils ne feront finalement jamais la cour.
Mamadou Badio Camara a eu en 1977 son brevet de l’école nationale d’administration et de magistrature du Sénégal. Deux années plutôt, en 1975, il venait de décrocher sa licence en droit privé, option judiciaire de la Faculté de droit de l’université de Dakar. En 1971, il obtient son baccalauréat de l’enseignement secondaire au Lycée Van Vollenhoven de Dakar, devenu Lamine Gueye.
Leur amitié a su résister jusque devant une de leur camarade étudiante, décrite comme belle et attirante, mais dont ils ne feront finalement jamais la cour
Dans sa riche carrière, Mamadou Badio Camara a été en missions en Guinée-Bissau et au Niger dans le cadre de la formation des personnels de police judiciaire et des personnels pénitentiaires en matière de droit de l’Homme, pour le compte du Comité sénégalais des Droits de l’Homme, membre de la mission d’enquête des Nations-Unies sur la situation des prisonniers politiques au Burundi en 2001 et expert de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) pour des missions d’appui à la justice pénale en Haïti (2007 et 2008).
Auparavant, de 1977 à 1991, Mamadou Badio Camara a occupé les fonctions dans les tribunaux de grande instance de substitut du procureur, premier substitut au parquet de Dakar (1977 à 1984), procureur de la République à Kaolack puis à Ziguinchor (1984 à 1991). De 1991 à 1993, à la Cour d’appel de Dakar en tant que substitut général, de 1993 à 1998, procureur-adjoint à Dakar, de 1998 à 2008, à la Cour de cassation comme conseiller puis secrétaire général.
Le Cv de Mamadou Badio Camara, comme un long fleuve tranquille
En 2008, Mamadou Badio Camara a été à la Cour suprême (née de la fusion du Conseil d’Etat et de la Cour de cassation), secrétaire général, président de chambre (2008 à 2013), procureur général (août 2013), puis premier président en avril 2015. Jusqu’en mai 2020, Mamadou Badio Camara était Président de la Cour Suprême où il aurait non seulement refusé de quitter, alors que devant aller à la retraite, mais il avait aussi refusé, en 2016, de déclarer son patrimoine comme l’y contraint la loi. Et c’est en 2021 qu’il a fait son entrée au Conseil constitutionnel. Maintenant, si Dieu lui prête vie et une santé de fer, Mamadou Badio Camara aura la lourde tâche de statuer sur une éventuelle 3ème candidature de son ami de président…
Source A
