LE PDS DÉVORE-T-IL SES SOLDATS ?
De nombreux observateurs politiques se demandent si l’armée libérale (Pds) du général Wade dévore ses soldats en temps de guerre, ou alors ce sont des soldats traitres qui se laissent dévorer ? Peut-être les deux à la fois… « Au nom de la Patrie ! A mort les traitres » s’exclamait un général belge au sortir de la première guerre mondiale. Ici, il est question de dire : « Au nom du Parti, à mort les transhumants ! » dixit l’ancien Premier ministre Me Souleymane Ndéné Ndiaye. Et il en avait de quoi passer les transhumantstraitres à la guillotine depuis 2012 à nos jours. Car plusieurs responsables du Parti démocratique sénégalais (Pds) les plus en vue et parmi les plus engagés dans le combat pour la reconquête du pouvoir ont fini par quitter le navire battant pavillon « Sopi »
Rappelons-le, dès les premiers mois de la chute de Me Abdoulaye Wade, l’ancien président du Senat et ancien président de l’Assemblée Nationale Pape Diop, l’ancien premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye ainsi que des ministres et directeurs généraux tels que Abdoulaye Baldé, Aminata Lo Dieng, Lamine Ba, Moustapha Guirassy, Adama Sall, Khady Mbow, Serigne Mame Bousso Lèye, Kalidou Diallo, Awa Ndiaye, Fatou Bintou Taya Ndiaye, Fatou Gaye Sarr, Aziz Sow, Khoureychi Thiam, Bécaye Diop, Oumy Khaïry Guèye Seck, Ndèye Khady Diop, Opa Ndiaye, Serigne Fallou Mbacké Taïf, Serigne Mboup Pétrosen et d’autres sont partis. Chacun empruntant la voie qui lui semblait être financièrement la plus réaliste.
La saignée s’est poursuivie avec une deuxième vague de responsables qui sont sortis du parti libéral pour des raisons diverses. On peut en citer, sans être exhaustif : Mamadou Lamine Keita, Faboly Gaye, Aïda Mbodj, Alioune Sow, Modou Diagne Fada, Me Madické Niang, Ousmane Ngom, Cheikh Tidiane Sy, Innocence Ntap Ndiaye, Thérèse Coumba Diop, Moussa Sakho, Samuel Ameth Sarr, Abdoul Malal Diop,Victor Sadio Diouf, responsable des étudiants libéraux, Daour Niang Ndiaye, le maire Alioune Mare, Talla Gadiaga. Puis, Cheikh Tidiane Seck, Pape Samba Mboup et Farba Senghor sous prétexte d’etre combattus par Karim Wade depuis Doha. Tous ces troupeaux ont transhumé vers les prairies « marron-beige » financièrement bien arrosées et politiquement remplies d’herbes grasses.
En 2019, la non-participation de Karim Wade candidat du Pds à la présidentielle et le fait qu’il ne soit pas venu au Sénégal comme annoncé n’ont pas facilité les choses au sein du parti. En effet, de grands responsables parmi ceux qui avaient porté le combat pour la candidature de Wade-fils ont fini par extérioriser des frustrations qui ont conduit au clash. Le coordonnateur, Oumar Sarr, Me Amadou Sall avocat de Karim Wade, Babacar Gaye, porte-parole du Pds et d’autres cadres désespérés ont consommé la rupture avec le parti des Wade. Ils ont été suivis par le maire Amadou Diarra, Modou Bara Gaye ancien Sg de l’Ujtl, le neveu du Président Wade, le maire de Biscuiterie Djibril Wade entre autres… Encore, chacun se débrouillait dans des prouesses acrobatiques pour tenter de justifier son départ du Pds. Ne nous parlez surtout pas de la gestion du parti à distance par les Wade comme alibi ?
Récemment, Mayoro Faye, Cheikh Bara Doly Mbacké, ancien président du groupe parlementaire, Ndiogou Malick Dieng de Guédiawaye, le député Toussaint Manga pour ne citer que ceux-là, ont tourné le dos au Pds. Eux c’est-à-dire Mayoro Faye et consorts, au moins, ils étaient des soldats fidèles et loyaux aux cotés de Wade jusqu’au bout avant d’être poussés à la démission par des « mercenaires » lors des investitures pour les élections locales 2022.
Et curieusement, tous les transhumants ont convergé vers une seule destination jusqu’à y créer un monstre embouteillage d’intérêts : Apr via Bby ! Un Parti-Etat ou une Coalition-Etat devenu le carrefour des wagons vides et la fourrière des carcasses politiques issues de l’ancien garage du Pds.