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Ligue 2 : Abdoulaye Niakhaté Ndiaye, l’énorme sensation dans la défense de Bastia

À 20 ans, le jeune défenseur sénégalais prêté par Lyon n’en finit pas d’étonner son monde. Depuis la deuxième journée, il n’a plus quitté sa place en défense centrale et est l’une des grosses satisfactions du début de saison bastiais. Un garçon qui a de l’avenir, à surveiller de près.

Il est arrivé sur la pointe des pieds, inconnu au bataillon, avec zéro match professionnel disputé. Il est vrai qu’au premier abord, bon nombre de supporters bastiais se demandaient ce que Abdoulaye Ndiaye, un gamin de 20 ans, allait bien pouvoir faire au Sporting. Son premier match disputé à Niort, durant lequel il marque également son tout premier but de sa carrière sur un coup de tête ravageur, aura suffi à convaincre le peuple turchinu.

A l’entraînement, le jeune homme a rapidement trouvé ses marques et a été adopté par ses partenaires. Maguette Diongue, son colocataire et Antony Robic, « c’est mon grand, mon ancêtre », comme il le surnomme.

Né dans la banlieue de Dakar, Abdoulaye Ndiaye a commencé le foot comme tout le monde, dans la rue avec ses copains, avec le strict minimum, comme la plupart des enfants sénégalais, où ils sont des centaines et des centaines à jouer jusqu’à pas d’heure dans la poussière de terrains bricolés et usant ces vieux et précieux ballons en redoutant leur crevaison.

Il a des qualités, le gamin, et intègre une école de football. Déjà une chance. Il y apprend les bases, les règles, trouve son poste et s’amuse avec ceux de son âge. Repéré rapidement, il sort encore du lot et rejoint le club de Dakar Sacré-Cœur. « La réputation du Dakar Sacré-Cœur n’est plus à faire au Sénégal, explique le défenseur. Lorsque le club s’intéresse à vous, c’est que vous avez du potentiel. » 

Un bon point de départ pour l’adolescent qui rêve alors de devenir bien évidemment footballeur professionnel et réussir en Europe. Mais là encore, beaucoup d’appelés et peu d’élus, et les parcours sont souvent jalonnés de promesses qui n’aboutissent pas.

Étant partenaire de l’Olympique Lyonnais depuis 2015, de nombreux recruteurs viennent et vont au cours de l’année dénicher les jeunes talents. Très rapidement, Abdoulaye est détecté par l’un d’eux et prend l’avion direction Lyon. Dans la capitale des Gaules, le garçon découvre des infrastructures à la pointe et des formateurs réputés. Malheureusement, son parcours jusque-là linéaire va subir ses premiers accrocs.

« J’ai joué de malchance, dit-il. Je suis arrivé fin septembre, la saison avec la réserve en N2 avait déjà commencé, le temps que je prenne mes marques le championnat s’est arrêté à cause du Covid. On a maintenu les entraînements et je me suis même entraîné avec les pros, mais on manquait de compétitions. La saison d’après, j’ai enchaîné les cartons rouges et les blessures. Je n’ai disputé qu’une quinzaine de rencontres. »

« Je n’avais jamais vu une ambiance comme cela »

Même si ses débuts ne sont pas évidents, l’OL croit et mise beaucoup sur le Sénégalais en prolongeant son contrat jusqu’en 2025. Juste avant de le prêter au Sporting au début de l’été pour qu’il emmagasine du temps de jeu. Bien conscient que cette nouvelle expérience est une chance énorme, le garçon ne compte pas passer à côté.

« C’est la saison décisive pour moi. Lyon compte beaucoup sur moi et Bastia m’a fait confiance, je ne veux pas les décevoir. Mais j’ai été très bien accueilli par mes coéquipiers. Je ne connaissais pas le club de Bastia, j’en avais entendu parler, mais sans plus. J’adore l’atmosphère qui règne ici, j’aime cet esprit guerrier. »

Son premier match sur la pelouse de Niort, 90 minutes abouties, suivi de bonnes performances, excepté le naufrage collectif à Geoffroy-Guichard, pour l’heure c’est un « quasi » sans faute pour le jeune sénégalais. On lui pardonne même son mauvais contrôle dans les dernières minutes du match face à Dijon. Une erreur qui a failli coûter très cher au SCB.

« Je me suis dit : aïe aïe aïe, je ne vais tout faire foirer maintenant quand même ? Explique-t-il en rigolant. Heureusement que Johny (Placide), la dévie sur le poteau. J’ai eu chaud ! On méritait de gagner, se faire égaliser aurait été cruel. »

La tempête passée, le SCB a repris des couleurs après leur victoire face aux Dijonnais. Une victoire acquise avec les tripes, dans une ambiance électrique et beaucoup de tension. Bref, un Furiani en feu ce qui n’est pas pour déplaire au défenseur. 

« On s’est tous remis en question après Saint-Etienne. Dans une saison, il y a toujours des hautes et des bas, on ne doit pas lâcher. On a prouvé face à Dijon qu’il fallait rester unis, qu’il fallait se battre. Personnellement, même si ce n’était pas ma première à Furiani, je n’avais jamais vu une ambiance comme cela. »

C’est avec les têtes de nouveau à l’endroit que les Bastiais abordent avec sérénité leur déplacement du côté de Nîmes, samedi. Abdoulaye Ndiaye et ses coéquipiers sont prévenus et attendus au tournant. Mais le garçon garde son sang-froid et savoure ses débuts en professionnel. Titulaire à 20 ans dans un club aussi populaire que le Sporting, l’international sénégalais U20 a une carrière qui lui tend les bras. L’avenir lui appartient.

Par Corse Matin

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