DEUX MORTS SUITE À UNE ATTAQUE DANS LE NORD DU BÉNIN
Aux premières lueurs de ce mercredi 14 septembre 2022, l’assaut contre un poste douanier de Malanville, dans le nord-est du Bénin, a fait deux victimes. Les autorités se veulent prudentes sur la motivation des assaillants en attendant les conclusions de l’enquête.
« Oui il y a eu un incident, mais aucune certitude sur la nature ». Interpellé, ce mercredi 14 septembre, en marge de la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement béninois Wilfried Léandre Houngbédji s’est refusé de spéculer sur la caractérisation de terroriste ou non de l’attaque meurtrière intervenue quelques heures plus tôt au nord du Bénin.
Des individus armés s’en sont pris, très tôt, dans la matinée à un poste des douanes de Malanville, ville frontalière du Niger. Le bilan est de deux morts, dont des civils identifiés comme des « collaborateurs informels » des agents préposés à la douane sur place.
Origine incertaine
Aucune indication du nombre d’assaillants impliqués et encore moins de leurs motivations. Le gouvernement évoque « une action de délinquants à moto et armés tentant de s’en prendre à un poste douanier sans protection particulière, contrairement à un commissariat ou à une unité de l’armée ».
Wilfried Léandre Houngbédji refuse, par ailleurs, de parler d’attaque djihadiste sans une enquête approfondie. Une partie de la presse locale avait tôt fait d’évoquer cette hypothèse au regard du lieu de l’incident et de son mode opératoire.
Ces derniers mois, les attaques à moto se sont en effet multipliées contre les forces de l’ordre dans la partie septentrionale, alors que le président Patrice Talon tente de vendre le pays comme une destination attrayante aux investisseurs. Une situation d’autant plus inquiétante que le Bénin a longtemps été épargné par la menace terroriste qui est une réalité en Afrique de l’Ouest depuis plusieurs années.
Stratégies d’endiguement
La proximité avec des États confrontés à ce fléau en expansion tels que le Niger ou le Burkina semble avoir fait voler en éclats l’assurance béninoise depuis bientôt un an. L’armée a ainsi été déployée dans le nord, notamment aux frontières, sous le commandement du nouveau chef d’état-major des armées Fructueux Gbaguidi. Ce général nommé début avril 2022 a promis de travailler à la sécurisation de l’ensemble du territoire.
Plusieurs stratégies allant de la sensibilisation des populations au partage d’informations avec des nations voisines ont été mises à l’essai. L’expertise rwandaise anti-djihadiste est également sollicitée.