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LUTTE CONTRE LE PALU, LE VIH ET LA TUBERCULOSE, LA STAGNATION DES FINANCEMENTS INQUIÈTE

Le fonds mondial de lutte contre le paludisme visait 18 milliards de dollars US pour son prochain cycle de financement de 3 ans. En l’état, 14,25 milliards de dollars US ont été mobilisés. Ce qui « met en péril l’objectif d’obtenir suffisamment d’investissements » pour « sauver 20 millions de vies supplémentaires du paludisme, du VIH et de la tuberculose », alerte la Directrice Générale par intérim du Partenariat RBM pour mettre fin au paludisme, Dr Corine Karema.

Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a annoncé que sa septième conférence de reconstitution des ressources, organisée à New York, aux États-Unis, par le président Biden, a permis de collecter un total de 14,25 milliards de dollars US. Le communiqué reçu à Emedia précise que d’autres promesses sont attendues au cours des prochaines semaines.

Le document ajoute que le gouvernement américain a promis 6 milliards de dollars supplémentaires, pour mettre fin aux trois maladies, dont le paludisme, tout en remerciant l’ensemble des donateurs et des gouvernements qui ont reconnu « la gravité de la situation » et ont « considérablement augmenté leurs engagements », notamment le Canada, la Commission européenne, la France, l’Allemagne et le Japon.

En revanche, le partenariat, tout en se félicitant « de l’augmentation significative » des contributions d’un certain nombre de pays endémiques du paludisme, et reconnaissant qu’il s’agit « d’une période économiquement difficile », a annoncé que les investissements annoncés aujourd’hui sont inférieurs à l’objectif de 18 milliards de dollars US que s’est fixé le Fonds Mondial pour son prochain cycle de financement de 3 ans. Ce qui, s’inquiète-t-il, « met en péril l’objectif d’obtenir suffisamment d’investissements » pour « sauver 20 millions de vies supplémentaires du paludisme, du VIH et de la tuberculose. »
En 2020, la maladie a causé 627 000 décès, soit 69 000 de plus que l’année précédente

Aussi, « le Fonds mondial étant l’une des principales sources de financement de la lutte contre le paludisme dans le monde, le Partenariat RBM et la communauté mondiale de la lutte contre le paludisme s’inquiètent de l’impact que pourrait avoir le fait de ne pas combler le déficit actuel », alerte le document. Lequel ajoute que le Partenariat RBM continuera à « plaider en faveur des communautés touchées par cette maladie. »

« Nous félicitons le gouvernement des États-Unis pour son leadership, ainsi que tous les donateurs qui ont contribué à la reconstitution record d’aujourd’hui – cet argent permettra de sauver des milliers de vies du paludisme, a plaidé la Directrice Générale par intérim du Partenariat RBM pour mettre fin au paludisme, Dr Corine Karema. Cependant, nous sommes préoccupés par le fait que le total des promesses de dons d’aujourd’hui n’a pas encore atteint l’objectif que le Fonds Mondial s’était fixé pour remettre la lutte contre le paludisme en avant. Ce financement est vital – non seulement pour fournir des programmes de sauvetage du paludisme, mais aussi pour renforcer la résilience des systèmes de santé de manière plus générale et contribuer à nous protéger des futures pandémies. »

Elle ajoute : « aujourd’hui, la lutte contre le paludisme se trouve à un stade précaire. En 2020, la maladie a causé 627 000 décès, soit 69 000 de plus que l’année précédente, en partie attribuées à la pandémie de COVID-19. L’impact de la stagnation des financements, des urgences humanitaires, ainsi que les menaces croissantes de la résistance aux médicaments et aux insecticides, ont encore affecté notre capacité à progresser. » Avant de poursuivre : « nous appelons les gouvernements, les philanthropes, le secteur privé et les pays endémiques qui ne se sont pas encore engagés à faire un pas en avant et à s’engager. Le temps est compté pour que les gouvernements s’engagent – chaque dollar compte vraiment pour sauver des vies. Il n’est pas trop tard pour que les gouvernements, en particulier ceux qui ont déjà fait preuve d’un tel leadership et d’un tel engagement en faveur de la santé mondiale, agissent. Les pays où le paludisme est endémique dans le monde entier nous regardent et nous attendent. »

Le communiqué souligne que la reconstitution des ressources du Fonds Mondial « est essentielle aux efforts de lutte » contre le paludisme car elle permet « de mobiliser et d’investir des fonds pour le financement de programmes de lutte contre le paludisme dans 94 pays. Le Fonds Mondial a estimé qu’un Fonds Mondial entièrement reconstitué permettrait : De réduire les cas de paludisme de 66 %, soit de 239 millions en 2020 à 81 millions en 2026, d’augmenter la couverture des moustiquaires imprégnées d’insecticide en Afrique de 43 % en 2020 à 52 % en 2026, de traiter 550 millions de cas de paludisme grâce aux systèmes du secteur public entre 2021 et 2026, et d’éliminer le paludisme dans 6 pays supplémentaires d’ici 2026.

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