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« Et si c’est femme… » (Par Ramatoulaye Diallo)

C’est dans l’air du temps, ça crie de partout que c’est la saison des femmes, on est tenté soit peu d’y croire tellement les femmes font des percées dans des domaines jadis réservés aux hommes.

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Les lignes sont entrain de bouger, toutefois dans cette naïveté bon enfant, cet optimisme béat la vigilance reste de mise. Ceci me ramène à une tribune que j’avais écrite le 08 mars 2020 lors de la journée internationale de la femme. Dans cette tribune «Qu’est devenu notre féminin sacré au cours du temps» j’évoquais beaucoup de progrès et de jalons posés pour l’émancipation de la femme.

Mais à l’aune de la perte de divers acquis arrachés de haute lutte, je réalise que beaucoup de mes certitudes avancées dans cette contribution ne tiennent plus et qu’il reste encore aux femmes de dures conquêtes et surtout reconquêtes. La seule certitude que je conserve encore est que ce monde sera ECOLOGIQUE, ou il ne sera pas, il sera FEMME ou il ne sera pas. Et là ou mon optimisme, espoir demeurent est que les femmes sont audacieuses et qu’une certaine frange masculine est entrain d’intégrer cette donne.

Néanmoins elles restent les plus dures à convaincre ; car en dehors des violences qu’elles subissent, elles s’en infligent entre elles et c’est cette situation qu’il faut changer. Les femmes se font du mal entre elles pour pas grand-chose et c’est regrettable et très dommage. C’est à se demander si elles en sont conscientes.

La tache semble ardue et tel Sisyphe avec la roche tarpéienne la femme n’aura de cesse de remettre le fer sur l’enclume. Alors si nous sommes tout le temps interrompues, distraites par des remises en cause de certains droits consacrés dans un pays tel que les Etats unis d’Amérique ou une décision fédérale est venue anéantir une loi de liberté vieille d’un demi-siècle, pour les femmes il y a de quoi avoir peur et se dire que le dernier sanctuaire pour les faibles, les vulnérables n’est plus un lieu sûr. L’on se demande même si au bout du compte l’occident, et toutes ces autres nations des droits humains ne fantasment pas les Talibans.

De plus on note de façon flagrante les iniquités quand il s’agit de légiférer selon qu’on s’adresse aux femmes ou aux hommes ou à certains lobbys. Pour Example si un sondage ou étude statistique était élaboré, on réaliserait assez vite qu’abroger la loi sur les armes à feu serait plus pertinent, productif que d’embrigader des femmes désireuses de se débarrasser de grossesses indésirées ou indésirables. Il est clair que cette étude révèlerait assurément que les armes à feu tuent plus que les avortements. Donc où se trouve cette volonté de protéger la vie. Nous révèlerons justement que le but de toutes ces restrictions, contraintes exercées sur la femme a uniquement pour motif de lui montrer qu’elle n’a aucun droit, même le plus basic, celui de disposer de son corps. Elle doit rester à sa place. EIA pour Mahsa Amini cette jeune Iranienne tuée banalement, gratuitement sous prétexte qu’elle portait mal son voile. Nos pensées vont à toutes ces femmes qui tous les jours meurent sous le joug patriarcal qui n’est ni de droit divin mais du seul fait de la volonté masculine.

Est-ce aux femmes de se cacher, ne devrait-on pas plutôt éduquer les hommes ? Laissez-moi vous dire que l’humanité appelle à sa propre destruction- trop d’interdits tue les interdits et appelle certes à la révolte mais mieux encore au réveil des consciences et en une foi, une témérité et un courage de tous les possibles pour les opprimées.

Tenez-vous bien Messieurs, nous les dames nous savons nous tenir, au-delà du fait que vous nous avez relégué au second plan, vous vous permettez même de piétiner nos plates-bandes. Nous n’avons même pas idée du nombre d’homme qui se fait opérer pour être femme ?

La tendance observée chez les hommes de vouloir changer de sexe, se travestir que sais-je encore est tout simplement ahurissant. Pour un souci d’équité pourquoi ceux qui dictent les lois scélérates à l’endroit des femmes, y en aurait-il pas un, un seul pour en proposer pour les hommes à savoir la castration des violeurs, ces prédateurs qui ne s’imposent aucune limite.

Durant des siècles les femmes ont été des victimes d’abus de toutes sortes et de discriminations. Et aujourd’hui le fait que la femme en général et celle africaine en particulier essaye de prendre la place qui lui est du ou qu’elle est en droit de prétendre, réclamer est somme toute normale et légitime.

IL faut rappeler que dans la plupart de sociétés primitives, anciennes africaines les clans étaient régis par le pouvoir matrilinéaire avec une position centrale de la femme.

Ce n’est que justice que ces gardiennes du temple pour paraphraser Cheikh Hamidou Kane réoccupent graduellement l’espace mais pas n’importe lequel, celui des décisions d’où elles ont été bannies. Quoi de plus normal pour cet être résilient et très productif à la fois. Il est temps que la femme africaine retrouve sa place qu’elle n’aurait jamais dû perdre.

Ce sont elles qui portent ce continent qu’est l’Afrique. Elles jouent un rôle majeur sans être visible et c’est cela qu’il faut déconstruire. Leur donner plus de pouvoir conduirait à un essor fulgurant de notre continent nous ferions un grand bond en avant «The great Leap Forward »

Osons les femmes, portons-les au sommet de nos pays, essayons-les ; pour opérer les ruptures que nous attendons sur ce continent depuis les indépendances.

Les mettre en avant diminuerait l’accaparement et le détournement d’objectifs car elles sont très axées sur l’humain et plus enclines à la solidarité en ce sens qu’elles sont des régulatrices sociales.

Même dans le domaine des innovations quand elles inventent cela sert à tout le monde, a l’ensemble des populations et non uniquement à asseoir une dominance ou surpuissance.

La femme publique engagée est fatiguée d’être assimilée à un effet de mode, de tendance, d’effluves printanières passagères ou de troubadours. Dans la vie tout est notion de contexte et de timing l’heure de la femme a sonné depuis très longtemps mais le moment d’éclosion vient d’arriver à maturité.

La femme a cette particularité d’arracher ses victoires sans lever des armées, verser du sang simplement par la négociation, les conciliabules et les batailles d’opinion, ceci n’en fait pas un être fragile mais plutôt sensé. Dans ce monde de laideur la femme n’a de cesse de métamorphoser le monde et vouloir les rayer de l’espace public relève de chimère.

Aujourd’hui il s’agit de ne plus subir le futur mais le dessiner et être maitresse de son destin en occupant des postes d’autorité et être la ou les lois et décisions sont votées ou prises contre elles.

Nul besoin de s’appesantir sur cette portion congrue de femmes chefs d’états ou de gouvernement (Finlande, Grande Bretagne, Nouvelle Zélande, Estonie, Bengladesh, Tanzanie etc… à travers le monde qui gèrent de main de maitre leur pays avec des résultats édifiants. L’exemple le plus parlant et la Moldavie ou nous avons une femme présidente et une première ministre, tout comme en Trinite et Tobago

Contrairement aux idées reçues, les africains et africaines, la jeunesse sont prêts pour avoir des dames a la magistrature suprême. Sous nos cieux pour ceux et celles qui pensent qu’une femme ne peut pas occuper la FONCTION SUPREME se détrompent. Comment peuvent-ils être aussi convaincus de quelque chose qu’ils n’ont jamais expérimentée.

Justement quand des pays comme le Pakistan au patriarcat exacerbé ont eu Madame BENAZIR BHUTTO comme dirigeante de 1988 à 1990 et de 1993 à 1996, l’on est tente de se dire que nous pouvons venir à bout de ce patriarcat, car le combat des femmes est juste et légitime. Rendons hommage à cette Icone envoyée délibérément dans l’oubli avec l’avènement des extrémistes et radicaux et ici chez nous Mme Mariem Wane Ly la pionnière première femme à aller à l’assaut de la magistrature suprême, malheureusement candidate en avance sur son temps.

Soyons le changement que nous voulons être dans le monde disait Mahatma Ghandi.

Par Ramatoulaye Diallo

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