COMMENT LE BALLON D’OR 2022 VA-T-IL ETRE DECERNE ?
Le Ballon d’Or a déjà eu plusieurs vies. Lundi 17 octobre, le nom du lauréat du 66e Ballon d’Or France Football sera révélé au monde entier.
Le reste du classement sera lui dévoilé au compte-gouttes par le magazine. Après une édition 2021, la première depuis la pandémie de Covid-19, qui a consacré Lionel Messi pour la septième fois, le prix tant convoité va connaître un nouveau propriétaire. À l’occasion d’une cérémonie, qui sera présentée par Didier Drogba depuis le Théâtre du Châtelet à Paris, seront décernés également le Ballon d’Or féminin, ainsi que le trophée Kopa du meilleur jeune et le trophée Yachine du meilleur gardien.
Sur la ligne de départ, ils sont 30 joueurs et 20 joueuses à vouloir inscrire leur nom au palmarès de la plus prestigieuse des récompenses individuelles. Chez les messieurs, la partie semble déjà jouée d’avance. Karim Benzema, auteur d’une saison éblouissante, auréolée d’une cinquième Ligue des champions, un quatrième titre de champion d’Espagne et une Ligue des nations, son premier trophée en Bleu, fait office d’ultra-favori. À 34 ans, le joueur formé à l’OL deviendrait le cinquième Français à soulever la prestigieuse récompense, 24 ans après Zinedine Zidane.
Quatrième du classement France Football en 2021, « KB9 », désigné joueur UEFA de l’année 2021, a cette fois tué toute concurrence. Transféré de Liverpool au Bayern Munich durant l’été, Sadio Mané, champion d’Afrique avec le Sénégal et finaliste de la Ligue des champions, devrait se contenter, au mieux, d’une place d’honneur. Il pourra toutefois se consoler avec un titre honorifique, puisqu’en étant le dauphin de l’enfant de Bron, il obtiendrait la meilleure place pour un footballeur africain depuis 1995, année du Ballon d’Or remporté par le Libérien George Weah. Le Top 3 de ce cru 2022 pourrait être complété par un autre Madrilène, Vinicius Junior.
Si le nom du lauréat a tout d’une évidence, ce n’est pas le cas chez les dames. La tenante du titre Alexis Putellas part néanmoins avec une (très) petite longueur d’avance. Malgré son forfait à l’Euro et une défaite en finale de la Ligue des championnes, la milieu espagnole a réalisé une saison parfaite au Barça en championnat, avec 30 victoires en autant de journées.
Ce qui lui a valu d’être élue meilleure joueuse UEFA de l’année, devant l’attaquante d’Arsenal Beth Mead, désignée meilleure joueuse et buteuse du championnat d’Europe des nations, remportée par l’Angleterre. Derrière ce duo qui se détache dans la course au Graal suprême, les quatre représentants tricolores, la capitaine de l’OL et des Bleues Wendie Renard, sa coéquipière Selma Bacha et les Parisiennes Marie-Antoinette Katoto et Kadidiatou Diani devraient se contenter de places d’honneur.
Un mode d’attribution revu et corrigé Créé en 1956 par France Football, le trophée qui récompense le meilleur joueur de l’année n’a toutefois pas toujours existé sous sa forme actuelle. La distinction, réservée jusqu’en 1995 aux seuls joueurs européens et évoluant dans un club européen, s’est peu à peu ouverte aux joueurs étrangers évoluant en Europe puis à toutes les nationalités en 2007. Ce qui explique pourquoi ni Pelé ni Diego Maradona, qui ont pourtant soulevé la Coupe du monde, ne l’ont jamais remporté durant leur carrière.
Son mode d’attribution a évolué en 2010, avec un panel de votants élargi et un système de notation corrigé. Jugé inéquitable, puisqu’il ne récompensait pas le meilleur joueur de l’année (Wesley Sneijder en 2011 ou Franck Ribéry en 2013) mais avant tout le meilleur joueur du monde, il a été totalement refondu en 2016 avec la fin du partenariat avec la Fifa.
Dès lors, le magazine a choisi de revenir à une formule plus traditionnelle en s’appuyant sur ce qui avait fait le succès du Ballon d’Or jusqu’alors : le vote unique de 170 journalistes, passés à 100 en 2022, choisis sur la base des 100 premiers pays au classement Fifa, plus trois nouveaux jurés (Didier Drogba et les deux journalistes les plus pertinents sur le vote précédent). Depuis 2018, le même process est appliqué pour le Ballon d’Or féminin, où 50 journalistes spécialistes du football, correspondant aux 50 premiers pays Fifa, sont appelées à se prononcer pour désigner la gagnante.
Un calendrier calqué sur la saison
Deux petites nouveautés sont venues s’insérer cette saison. Le système de notation, dicté par trois critères, voit celui de la carrière du joueur/de la joueuse disparaître. Les « valeurs »retenues sont désormais les suivants : 1. les performances individuelles et le caractère décisif ; 2. les performances collectives durant l’année considérée, comprenez le palmarès et 3. la classe du joueur/de la joueuse, autrement dit le talent et le fair-play. Chaque critère délivre des points, dont le nombre varie en fonction de la position du joueur. Un classement est alors établi, permettant d’en tirer un lauréat et une lauréate dévoilés lors d’une cérémonie diffusée sur la chaîne L’Équipe, qui appartient au même groupe que le magazine à l’origine de ce prix.
Mais la vraie révolution de cette édition 2022 réside ailleurs. Depuis sa création en 1956, le Ballon d’Or était attribué au terme de l’année civile, qui obligeait les votants à juger les performances de deux demi-saisons (janvier-juillet et août-décembre). Pour cette version rénovée, le calendrier retenu s’aligne désormais sur la saison (août-juillet), prenant en compte le début des grands championnats et la fin des compétitions internationales, « pour gagner en cohérence, en lisibilité et en clarté ».
Avec TF1