ACTUALITES

MACKY SALL FUSTIGE LA CONDESCENDANCE OCCIDENTALE

Le président Macky sall était venu hier au Forum sur la paix et la sécurité pour remettre en cause les soubassements des relations entre l’Afrique et l’Occident. Ingérences dans les affaires africaines, léthargie du Conseil de sécurité de l’Onu, peu de considération du G20 à l’égard de l’afrique… Le chef de l’état sénégalais a tout remis en cause.

Le chef de l’Etat a été sans langue de bois pour analyser les causes de la fragilité du continent sur le plan sécuritaire. Profitant de l’ouverture de la huitième édition du Forum de Dakar sur la Paix et du panel de haut niveau sur les enjeux sécuritaires, le président en exercice de l’UA a plaidé pour une réforme des termes du multilatéralisme. «Il nous faut refuser de servir de relais aux ingérences étrangères sur le continent, ce qui participe à fragiliser nos Etats et à rendre inefficace l’action de nos institutions régionales», a déclaré le président Sall dans sa communication.

Dans le même ordre d’idées, il a fait savoir à qui veut l’entendre que la relation de l’Afrique avec les partenaires extérieurs doit se faire sur la base de la demande de l’Afrique. «Nous avons dans l’Union Africaine par exemple une architecture de paix, nous avons mis en place des forces africaines en attente dans les cinq régions. On dit à chaque région de pouvoir mobiliser à tout moment 5 mille soldats équipés, capables d’intervenir. La volonté de combattre existe mais le seul frein, c’est le financement de ces opérations», lance-t-il avant d’insister que l’Afrique ne peut résoudre ce problème sans la solidarité internationale.

Macky Sall, un antisystème mondial

Macky Sall prône ainsi le changement de la gouvernance mondiale, parce que les pays africains ne sont pas pauvres en réalité, mais sont appauvris par le système qui ne leur permet pas de tirer profit des ressources naturelles. «Il y a des raisons internes, mais pour l’essentiel, c’est le système qui ne nous permet pas d’être efficient», clame-t-il. Plaidant en outre depuis son accession à la présidence de l’UA pour que l’Afrique ait des sièges au Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU), le chef de l’Etat, telle une antienne, est revenu sur cette doléance visiblement  »pressante ». «Nous estimons que le combat pour la représentation du continent au Conseil de sécurité, pour y avoir des sièges comme membre permanent, est un combat fondamental», trouve-t-il.

« Il faut avoir le courage de faire des réformes »

Pour Macky Sall, l’Afrique doit être membre à part entière du G20 en tant que septième économie mondiale pour montrer une perspective de solidarité. Dans sa logique de secouer les normes de multilatéralisme et de ce qu’il appelle le système, il lance : «Je prends l’exemple des Nations unies après la seconde guerre, les pays vainqueurs, les institutions de Bretton Woods et les Nations unies. Mais les règles ont été fixées dont les organes de gouvernance ; et le plus important est le Conseil de sécurité. On a des pays qui ont des statuts bien particuliers, ce sont les membres permanents qui ont le droit de veto. Mais c’est une résultante de la seconde guerre mondiale et 75 ans après, on veut garder les mêmes règles alors que le nombre de pays membres a été multiplié par trois. Il faut avoir le courage de faire des réformes parce qu’il ne répond plus aux besoins actuels du monde», ajoute le président Macky Sall qui souligne que c’est une revendication plus que révolutionnaire. A l’en croire, les Européens doivent savoir qu’ils sont d’égale dignité que les Africains. «Nous ne sommes plus à l’époque coloniale, nous sommes en 2022», prévient-il. S’exprimant en outre sur la guerre en Ukraine, il indique que l’Afrique n’est pas contre ce pays. «Beaucoup de pays africains ont soutenu toutes les résolutions. Mais les Africains disent qu’au même
moment où l’Ukraine est en guerre, est envahie, agressée, au même moment l’Afrique est de manière permanente agressée par le manque de financement, par les maladies», s’insurge-t-il de manière décomplexée. Et d’ailleurs pour lui, les acteurs concernés par la guerre doivent se parler, parce que cette guerre est en train de détruire le monde», indique le président de l’UA lors du panel qui a suivi la cérémonie officielle du Forum
sur la Paix et la Sécurité.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page