Interview – Aziz Dieng, entraîneur Club de Socccer Launaudière Nord « Mon souhait, revenir au Sénégal et entrainer » !
Le talent sénégalais se trouve partout. On trouve des joueurs comme des techniciens partout dans les championnats au monde. C’est ainsi que wiwsport a rencontré un ancien joueur qui a réussi sa reconversion sur le banc d’un club au Canada. Aziz Dieng s’est confié sur ses nouvelles fonctions.
Bonjour coach, vous êtes Sénégalais et vous coachez dans une équipe de Division 3 au Canada. Alors, c’est qui Aziz Dieng ?
C’est un éducateur qui est au Canada comme vous l’avez souligné et qui entraine en troisième division. Je suis dans le Club de Socccer Launaudière Nord qui est dans le nord de Montréal. C’est un championnat semi-professionnel. C’est ma troisième saison en tant que coach dans cette Ligue, mais avec Launaudière Nord, c’est ma première saison. Il faut savoir que la saison inaugurale du club. Je suis donc, le premier entraineur de l’histoire de ce club. Avant cela, j’étais au Soccer Longueuil qui est une banlieue de Montréal. J’ai terminé ma carrière là-bas en tant que joueur semi-pro, de 2017 à 2019. On m’a ensuite confié l’équipe jusqu’en 2021. Entre temps, j’ai été Directeur technique dans un club de la banlieue de Toronto. Un an après, je suis de retour au Québec.
Et votre carrière en tant que joueur ?
J’ai joué avec l’As Yeggo où j’ai fais mes gammes en petites catégories. J’ai été présélectionné en équipe nationale cadette en 1996-97 avant que je parte en France. Là-bas, j’ai commencé en région parisienne, un an à Villemont avant de rejoindre Sedan où j’ai été en formation pendant trois ans et demi. Ensuite, j’ai été prêté à Martigues avant de revenir. J’ai aussi joué à Châlons-en-Champagne qui est une équipe de Cfa, quatrième division… Ensuite, j’ai rallié les Etats-Unis. J’ai joué à San Francisco, à Seattle, à Oakland Ambassadors… J’ai une carrière modeste. Je n’ai pas de carrière internationale en séniors, mais le fait d’avoir joué à l’international m’a permis d’acquérir pas mal de connaissances, différents modèles de jeu. Aujourd’hui, je suis content d’entrainer ici au Canada et de partager mes connaissances avec des jeunes footballeurs canadiens. Mon souhait, c’est bien évidemment de revenir un jour au Sénégal, d’entrainer. Déjà, je travaille à distance avec Sahel Fc Atlantique dont je suis le Directeur technique et l’Academy Be Sport dont je fais parti de l’encadrement technique. J’ai un Coordinateur sur place qui s’occupe de tout.
Alors, comment s’est passée la saison avec votre club au Canada ?
Tout s’est bien passé dans la mesure où l’objectif n’était pas de gagner la saison. Pour notre première année inaugurale, l’objectif était de faire bonne figure en championnat, de lancer quelques jeunes, construire en équipe compétitive. Ce qui a été atteint. Maintenant, au niveau des résultats, ça n’a pas été suivi comme on l’aurait souhaité… Mais, c’est encourageant pour la saison à venir. On a fini à la 11e place. Il faut rester dans cette continuité là sur une deuxième année pour faire mieux.
Comment voyez vous l’avenir avec ce club ?
C’est un club formateur. Il faut savoir que lorsque la Fédération a fait des statistiques pour faire une sélection U20, 9 de nos joueurs ont été sélectionnés. On est l’équipe qui fait jouer plus de jeunes au Québec. En termes de minutes, on a plus de 9 joueurs qui ont dépassé les 1 500 minutes. On parle des joueurs de moins de 20 ans. Il y a des équipes qui sont en haut de tableau et qui n’ont pas trois joueurs de moins de 20 ans et qui font ces chiffres. Cela prouve qu’on travaille dans le développement. Et c’est ce type de projet que les fédérations ici au Canada et au Québec, prônent.
Des Stats qui intéressent également le Coach puisse c’est avec cela que les techniciens sont retenus au sein des staffs techniques nationaux…
Effectivement, mais je laisse le soin à la Direction technique de me confirmer. Cela prouve, comme je l’ai dit, que je suis un entraineur qui s’inscrit dans le projet de développement du football de la Fédération canadiennes et québécoise, mais aussi, auprès des jeunes. Le fait de coacher la sélection provinciale va me permettre d’évoluer et d’échanger avec d’autres entraineurs.
Le championnat canadien n’est pas très médiatisé, surtout au niveau des divisions inférieures. Est-ce que les techniciens africains sont représentés ?
Au niveau provincial, on est deux. D’ailleurs, l’équipe qui est championne, le Fc Laval, leur entraineur est Malien. Il s’appelle Boubacar Camara. Maintenant, ce qu’il faut comprendre, c’est qu’ici, peut importe d’où tu viens, chacun peut trouver sa chance. C’est la raison pour laquelle, je me trouve à ce poste. Au sein des équipes, on voit beaucoup de jeunes étrangers ou d’origine étrangère. A partir de ce moment, il y a beaucoup d’éducateurs étrangers qui s’impliquent. Il y a une certaine ouverture contrairement à l’hexagone où c’est plus fermé.
Est-ce que malgré l’emploi du temps et le décalage, vous arrivez à suivre l’actualité du football sénégalais ?
Evidemment, surtout avec la dernière Can. Par contre, le championnat, un peu moins. Quand Teungueth Fc a joué la Ligue africaine des champions, le Casa Sports, on parvient à suivre. Pour le championnat, on devra faire un peu plus d’effort, mais il se trouve que ce n’est pas assez médiatisé. Mais ça commence à se moderniser, à se professionnaliser. J’espère que cela va suivre au niveau de l’Etat et de la Fédération. Les installations commencent à arriver au Sénégal. Les terrains synthétiques commencent à pousser comme des champignons. Au niveau de l’encadrement technique aussi, les coaches commencent à s’organiser, il y a des syndicats. Ce qui est de bonne augure. Dans le club où je suis impliqué au Sénégal, on essaie de travailler des méthodes à l’Européenne. Je pense que le football sénégalais évolue. C’est sûr qu’avec l’équipe nationale, il n’y a pas beaucoup de joueurs locaux, mais je pense qu’à l’avenir, il faudra mettre des championnats compétitifs pour empêcher que certains types de joueurs puissent aller dans les pays comme le Maghreb.
wiwsport.com (NAF)