LES PIQUES DE L’AS DE CE VENDREDI
Des poursuites contre Condé et 187 ministres et cadres
La junte au pouvoir en Guinée a ordonné jeudi 3 octobre d’engager des poursuites judiciaires contre l’ancien Président Alpha Condé qu’elle a renversé par un coup d’Etat en 2021 et plus de 180 hauts cadres ou ex-ministres, notamment pour des faits présumés de corruption. Les militaires, qui ont pris le pouvoir par la force il y a plus d’un an, ont fait de la lutte contre la corruption réputée endémique en Guinée l’un de leurs grands combats proclamés et de nombreux anciens responsables sont déjà détenus dans ce cadre. Mais dans sa lettre publique adressée jeudi aux procureurs généraux, le ministre de la justice franchit une nouvelle étape parce qu’il vise nommément l’ancien chef de l’Etat (de 2010 à 2021) et un grand nombre de ses cadres lorsqu’il était au pouvoir, rapporte Le Monde. Parmi eux, l’ancien premier ministre Ibrahima Kassory Fofana et une quarantaine d’anciens ministres, comme Mohamed Diané à la défense, Mamady Camara à l’économie ou Mariama Camara au commerce. Un certain nombre de conseillers à la présidence sous le régime Condé sont également cités. Au total, le ministre de la justice Alphonse Charles Wright donne une liste de 188 noms, dont certains sont déjà en prison et d’autres cités plusieurs fois. Leurs comptes sont gelés, indique le document.
Mbour : la brigade de gendarmerie de Saly bunkerisée
La brigade de gendarmerie de Saly a été bunkerisée dès l’arrivée des éléments de sécurité de Ousmane Sonko. Des éléments du Groupement d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (Gign) ont été appelés en renfort ainsi que des éléments du Groupement Mobile d’Intervention (Gmi) de la Police. Les autorités redoutaient une visite d’Ousmane Sonko à ses gardes du corps après la fin de son audition. Les cinq éléments de sécurité du leader de Pastef seront auditionnés par la section de recherches de Mbour logée à la brigade de Saly. Les agents de sécurité de Sonko sont arrêtés dans l’affaire des affrontements à Tchiky lors du Nemeku Tour.
Déthié Fall interdit d’accès chez Sonko
Il était impossible hier aux responsables de l’opposition de rendre visite à Ousmane Sonko avant qu’il n’aille répondre à la convocation du doyen des juges. Les forces de défense et de sécurité avaient des instructions fermes de refuser tout accès chez Ousmane Sonko. Et le président du Parti Républicain pour le Progrès (PRP), Déthié Fall, l’a vérifié à ses dépens. Membre de la conférence des leaders de Yewwi Askan wi (Yaw), M. Fall qui a écourté sa tournée politique en France s’est vu refuser d’aller voir Sonko pour lui témoigner son soutien. Pour Déthié Fall, c’est la preuve que la démocratie sous Macky Sall a beaucoup reculé. «Les luttes que nous menons, c’est pour la consolidation de la démocratie», dit-il avant de prévenir Macky Sall que sa stratégie de choisir ses propres adversaires aux élections est révolue.
Barthelemy Dias bloqué
Restons à la cité Keur Gorgui bunkerisée par les forces de défense et de sécurité pour dire que le maire de Dakar n’avait pas pu voir le leader de Pastef chez lui avant son départ pour le Palais de Justice. Barthélémy Dias a pu franchir certaines barrières de la police, mais il s’est vu opposer un niet par la police. Finalement, il est revenu chez le leader de Pastef après son audition. Pour l’édile de Dakar, les batailles de la vie ne sont jamais gagnées par les plus forts ou par les plus rapides, mais par ceux qui n’abandonnent jamais.
Mairie de Fatick : la Cour suprême ordonne la reprise de l’élection du bureau municipal
Dans un arrêt qu’elle a rendue hier jeudi, la Cour suprême a ordonné jeudi la reprise de l’élection complémentaire des membres du bureau du Conseil municipal de Fatick, selon nos confrères de l’«Aps». En effet, le 27 octobre dernier, la Cour suprême avait publié un premier arrêt pour procéder à l’annulation du bureau municipal de Fatick élu au lendemain des élections territoriales de janvier 2022. Ce bureau ne respectait pas la loi sur la parité, Birame Faye étant le premier adjoint au maire élu, Matar Ba. C’est ainsi que la coalition Yewwi askan wi (YAW, opposition) avait introduit un recours pour dénoncer le manquement au respect de l’alternance des personnes des deux sexes en vertu de la loi instituant la parité dans les institutions totalement ou partiellement électives.
Y en a marre dénonce le terrorisme politique
Restons avec l’arrestation des éléments de sécurité de Ousmane Sonko dont la manière a suscité une vague d’indignations. Le coordonnateur national du mouvement Y en a marre qui dénonce ce terrorisme d’Etat pense qu’une simple convocation aurait suffi. Aliou Sané condamne l’arrestation des éléments de la garde rapprochée de l’opposant Ousmane Sonko par un corps d’élite de la gendarmerie nationale, avec toute la diligence qui sied, et sous une forme frisant la provocation et surtout l’intimidation… là où une simple convocation aurait suffi dans le cadre des événements survenus à Tchiky. Pourtant, rappelle l’activiste, dans le même département, Guy Marius Sagné s’est vu interdire d’entrer dans une localité du territoire (Malicounda) avant de se faire agresser par des nervis sous le regard passif d’éléments de gendarmerie…sans aucune suite judiciaire, malgré la plainte déposée par les victimes avec des preuves matérielles à l’appui. Le monde entier s’est ému des images tragiques de forces de l’ordre tirant sur des citoyens sénégalais lors de manifestations, causant de nombreuses pertes en vies humaines et ces crimes sont restés non élucidés à ce jour, fulmine le Y en a marriste qui n’a pas omis la terreur semée par des nervis du pouvoir lors de la tournée du Président Macky Sall au Fouta sous le regard des forces de l’ordre, sans qu’une action judiciaire ne soit intentée. Au regard de ces faits et tant d’autres, Aliou Sané pense qu’on ne parle même plus de justice à deux vitesses, mais de terrorisme politique pour intimider les opposants, les activistes et tous ceux qui se lèvent contre les pratiques dictatoriales du régime de Macky Sall. Mais c’est peine perdue, prévient-il.
Le procureur de Mbour ne pouvait-il pas les convoquer…
Le Procureur de Mbour avait-il besoin d’envoyer des éléments du GIGN procéder à l’interpellation des membres de la garde rapprochée du leader de Pastef Ousmane Sonko, présumés impliqués dans les incidents de Tchiky, au Tribunal de Dakar ? Ainsi, s’interroge le directeur exécutif de la section sénégalaise d’Amnesty International. Ne pouvait-il pas les convoquer à Mbour pour les interroger?, poursuit-il ses interrogations. Selon Seydi Gamassa, ces arrestations spectaculaires rappellent celle du président de l’ONG « Horizons Sans Frontières, Boubacar Sèye à son retour de voyage en janvier 2021. Manifestement, il pense que ces arrestations spectaculaires visent à créer la psychose au sein des opposants, des activistes et de tous ceux qui critiquent le régime de Macky Sall. Le défenseur des droits humains estime que le travail de la justice et des forces de sécurité doit se faire dans la sérénité et sans théâtralisation.
Le projet réseau gazier du Sénégal présenté lors d’un Crd
Le projet de réseau gazier du Sénégal, attendu pour réduire la forte dépendance du pays au fioul par l’utilisation du gaz, plus propre et moins coûteux, devrait à terme contribuer à l’accès universel à l’électricité. Ce projet a été présenté jeudi, à Dakar, au cours d’un comité région de développement (CRD) d’information et de partage présidé par l’adjoint au gouverneur Assane Guèye, en présence notamment des préfets, sous-préfets et maires des communes du département de Rufisque. Il y avait aussi le secrétaire général du ministère du Pétrole et des Énergies, Cheikh Niane, ainsi que les autres parties prenantes, en l’occurrence les services de l’Etat concernés par ce projet. Selon l’adjoint au gouverneur de Dakar, ce projet est d’une importance capitale, en ce qu’il devrait permettre à terme de réduire la forte dépendance du pays au fioul dans la production d’électricité, en utilisant le gaz, plus propre et moins coûteux. Assane Guèye a signalé que le réseau de gazoducs devant acheminer le gaz aux centrales électriques du Cap-des-biches va traverser plusieurs communes du département de Rufisque. Donc nécessairement il y aura des impactés. Mais il s’agit d’un projet important qui va faciliter l’accès universel à l’électricité, a-t-il ajouté. Avec les découvertes du pétrole et du gaz sur le territoire national, il est permis d’avoir de l’espoir, a déclaré pour sa part le SG du ministère du Pétrole et des Énergies, dont une copie du discours a été transmise à l’APS.
Richard Toll : un accident fait 03 morts et 08 blessés
Un véhicule de type 4×4 a fait un grave accident vers Richard Toll. Cette voiture qui appartient à une entreprise spécialisée dans la distribution d’engrais a fait des tonneaux à Colona. Le bilan est de 03 morts et 08 blessés.
IFRIA se déploie présentement au Sénégal et au Maroc
La Société financière internationale (SFI), la branche de la Banque mondiale en charge du financement du secteur privé dans les pays en développement, devrait investir près de 10 millions $ en fonds propres au profit d’IFRIA, une plateforme de service de conservation de biens à froid, qui se déploie présentement au Maroc et au Sénégal. La transaction, qui est en attente d’approbation, constitue une contribution à un programme d’investissement de 68 millions $ dévoilé par la plateforme The Capital Quest, dont 40 millions $ attendus sous la forme d’ouverture de capital et le reste sous la forme d’endettement. La SFI rejoint, dans ce projet, la firme américaine Pegasus Capital, qui y est présente à travers le Subnational Climate Fund sous sa gestion. Avec la tenue très prochaine de la 27e Conférence sur le changement climatique (COP27), les investisseurs multiplient des annonces sur des engagements favorables à la limitation des effets du changement climatique. Dans son plus récent rapport sur la stabilité financière dans le monde, le Fonds monétaire international (FMI) souligne l’importance de l’implication des investissements privés dans le financement des objectifs climatiques d’ici 2030. Dans les régions émergentes, y compris le continent africain, le besoin de ressources financières se chiffre en milliers de milliards $. Un objectif de ressources auquel il est difficile d’accéder.
Personnes en situation de handicap aux instances décisionnelles
La directrice de l’ONG Sightsavers au Sénégal, Salimata Bocoum, a plaidé, jeudi, pour la participation des personnes vivant avec un handicap aux instances de prises de décisions. Elle travaille beaucoup sur la citoyenneté et la participation à la vie politique des personnes handicapées parce que ce défaut de visibilité et d’implication des personnes handicapées dans les organes décisionnels constituent des obstacles. Mme Bocoum intervenait lors de l’ouverture de l’atelier de partage sur la situation des personnes en situation de handicap au Sénégal initié par l’ONG britannique Sightsavers. Elle a soutenu que la participation de ces personnes est très importante surtout en politique et dans la vie publique, soulignant que c’est un aspect essentiel de bonne gouvernance. Selon elle, cette stratégie a pour objectif de garantir les personnes handicapées dans leur diversité pour qu’elles accèdent à cette participation accrue à travers la vie sociale. Il s’agit, a-t-elle encore plaidé, de faire la promotion des femmes, des filles handicapées pour répondre à l’intégration du genre dans notre programme pour aussi faire face à la discrimination et à l’exclusion dont les femmes et les filles handicapées sont davantage victimes. Moussa Thiaré, le secrétaire général de la Fédération sénégalaise des associations des personnes handicapées (FSAPH), dit attendre une inclusion définitive qui passe par la participation active des handicapés au niveau des instances de prise de décision.