L’Etat menace de reprendre les terres attribuées à Akon
Les députés et le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang ont vivement déploré lundi 21 novembre à l’Assemblée nationale, le non-démarrage des travaux de la ville africaine futuriste du chanteur sénégalo-américain
A l’Assemblée nationale hier, lors du vote du budget du ministère du Tourisme et des Loisirs, les députés mais aussi le ministre Mame Mbaye Niang ont vivement déploré le non démarrage des travaux de la ville africaine futuriste du chanteur sénégalo-américain Alioune Badara Thiam dit Akon. Le ministre du Tourisme et des Loisirs est allé jusqu’à menacer le chanteur du retrait des terres qui lui ont été attribuées pour les donner à d’autres demandeurs. Il a aussi annoncé l’élaboration d’un nouveau Code du Tourisme pour doper le secteur
Akon City, projet de ville africaine futuriste, du chanteur sénégalais Akon, tarde à voir le jour. Depuis la pose de la première pierre le 31 août 2020 par l’ancien ministre du Tourisme, Alioune Sarr, lestravaux n’ont pas commencé. Alioune Badara Thiam dit Akon avait obtenu de l’Etat 55 hectares sur le site de Mbodiène, pour la construction d’Akon City. Malgré tous les engagements souscrits notamment le démarrage annoncé des travaux dans le premier trimestre de 2021 puis en octobre de la même année, le projet présenté pompeusement comme une ville futuriste, un « Wakanda sénégalais », d’un coût de 6 milliards de dollarstarde depuislors à voir le jour. Les herbes folles ont poussé depuis lors sur le site et ont même recouvert la pierre posée jadis par le prédécesseur du ministre Mame Mbaye Niang. Quant au promoteur, il est aux abonnés absents.
A juste titre, les députés ont demandé au ministre les raisons du très grand retard noté dansl’aménagement de Akon City. Le députémaire de Yeumbeul, Bara Gaye, a demandé la résiliation du contrat avec le promoteur. « La cérémonie de pose de première pierre a eu lieu depuis le 31 août 2020, et plus de deux après, rien n’a été fait » a -t-il déclaré sur un ton de désolation. Bara Gaye souhaite que le contrat d’Akon City soit cassé. « Qu’est- ce que l’Etat attend pour résilier ce contrat ? » a-t-il demandé, dénonçant au passage ce qu’il considère comme un « scandale ». Pour finir, Bara Gaye a suggéré que les 55 hectares octroyés à Akon soient cédés à un autre. «Qu’est-ce que l’Etat du Sénégal attend pour résilier ce contrat ?», Le ministre Mame Mbaye Niang a, dans son rapport, soutenu que « si son promoteur n’honore pas sa part du contrat le liant à la SAPCO, lesterres devant abriter ledit projet seront réattribuées à d’autres investisseurs. ”
Affaire Sapco
Concernant la société d’Aménagement et promotion des côtes et zones touristiques du Sénégal (SAPCO), les députés ont plaidé l’amélioration des conditions de travail du personnel ainsi que la réhabilitation du mausolée de Lat-Dior, la rénovation du village des Tortues, l’aménagement des sites du Delta du Saloum, de Kahone et de Loumpoul. Le ministre a été, par ailleurs, interpellé sur le non-paiement des impenses dues aux populations de Mbodiène par la Sapco, ainsi que sur le différend qui oppose cette société aux populations de Simale. Sur les difficultés soulevées avec la Sapco, en commission, le ministre a rassuré que les impenses seront payées avant le démarrage des travaux. Il a annoncé, en outre, la mise en œuvre imminente de projets à Mbodiène.
Le bilan mitigé du secteur Tourisme et ses obstacles dus à la Covid 19 !
L’idée est de faire du Sénégal un hub régional multiservices avec un objectif de 3 millions de touristes en 2023. Dansson rapport, Mame Mbaye Niang est revenu sur la situation antérieure en prenant comme référence l’année 2012 où le Sénégal avait enregistré 980. 000 touristes. Avec la stratégie décennale du PSE, couvrant la période 2014-2023, ce nombre avait été porté à 1 600 000 d’entrées de touristes en 2019. Cet élan, qui a été freiné par la Covid-19, a connu selon lui une belle reprise à la suite des nombreux efforts consentis par le Gouvernement pour relancer le secteur. « Le rapport économique et financier a montré un taux de croissance de 3.2 % en 2021, contre un repli de 19,8 % en 2020. A titre illustratif, 836 784 touristes ont été enregistrés en 2021, contre 454 450 touristes en 2020. La croissance des chiffres des services d’hébergement et de restauration s’est établie à 6.2 %, contre 3.1% en 2021 » d’après le ministre du Tourisme et des Loisirs.
Mame Mbaye Niang annonce une réglementation du secteur !
Répondant aux préoccupations soulevées par les députés, Mame Mbaye Niang a annoncé une réforme du code du Tourisme pour régler le secteur. Un cadre de concertation a été mis en place puis le Conseil sénégalais du tourisme. De ce fait, il a mis l’accent sur l’opportunité de réadapter nos stratégies de promotion aux réalités du marché mondial du tourisme. « Nous avons élaboré dans une approche maximum participative et inclusive un projet du code du tourisme qui voussera bientôt soumis. Ceci pour réglementer définitivement les problèmes que beaucoup de députés ont eu à soulever concernant les emplois et concernant les intérêts des investisseurs et des populations » a expliqué Mame Mbaye Niang. À propos du financement du secteur, l’ancien patron du Prodac précise que l’accompagnement des acteurs est pris en compte dansla politique du gouvernement en matière d’amélioration de l’offre touristique. « C’est dans ce cadre que s’inscrit le financement des promoteurs de projet touristique à travers le Crédit hôtelier » a -t-il indiqué devant les députés. Après plus de sept heures de débats, les représentants du peuple ont finalement adopté à la majorité le budget du ministère du Tourisme et des Loisirs. Il a été arrêté à la somme de 8 692 891 CFA.
Silèye MBODJI