NEYMAR À L’INFIRMERIE
La détresse de Neymar, cheville gonflée et yeux rougis, est revenue hanter les supporters brésiliens, traumatisés par les blessures de leur N.10 qui ont souvent coïncidé avec des contre-performances majeures, comme au Mondial-2014 à domicile.
Jeudi soir au stade de Lusail, la superstar du Paris Saint-Germain est sortie du terrain en boitant après un contact avec Nikola Milenkovic. Les images de sa malléole droite enflée ont aussitôt fait craindre le pire au pays du « futebol », malgré la convaincante victoire inaugurale.
Rodrigo Lasmar, médecin de la Fédération brésilienne (CBF), a confirmé vendredi que Neymar souffrait d’une « lésion ligamentaire latérale » au niveau de la cheville droite, alors que le défenseur Danilo souffre également d’une entorse à la cheville gauche.
« Nous n’aurons pas ces deux joueurs pour notre prochain match (contre la Suisse), mais ils continuent leur traitement avec l’objectif de les récupérer à temps pour la suite de la compétition », a-t-il dit dans une vidéo diffusée par la CBF.
Le média brésilien Globo Esporte a rapporté pour sa part que les deux joueurs risquent de ne pas rejouer lors du premier tour et pourraient être rétablis lors d’un éventuel huitième de finale.
– « Il manquerait à n’importe quelle équipe » –
Dans ce contexte, était-il opportun pour Neymar de rester sur le terrain dix minutes de plus, en serrant les dents, entre sa blessure et sa sortie à la 79e minute ?
« Il a ressenti la douleur mais il a décidé de rester sur le terrain pour aider ses partenaires, et c’est remarquable », l’a défendu son sélectionneur Tite. « Je n’ai pas vu qu’il été blessé, son attitude m’a bluffé, je n’ai rien vu ! »
Au Brésil, les « torcedores » (supporters) commencent à être habitués à ce que le nom de Neymar soit davantage accolé à des bulletins médicaux qu’à des fulgurances sportives.
En 2014, sa fracture d’une vertèbre en quarts de finale de la Coupe du monde à domicile avait précédé l’incroyable humiliation de la Seleçao en demi-finale contre l’Allemagne (7-1). Et en 2019, déjà blessé à cette même cheville droite, « Ney » avait déclaré forfait pour la Copa América, finalement remportée par la sélection auriverde.
Sans lui, le Brésil est bien sûr une équipe moins imprévisible, moins déséquilibrante.
« C’est un grand joueur. On sait l’importance qu’il a, on lui envoie de l’énergie positive », a résumé l’ailier brésilien Antony.
Le camp brésilien veut néanmoins croire que son N.10 pourra être de retour en cours de compétition, dont la finale est programmée le 18 décembre dans ce même stade de Lusail, où la Seleçao rêve de décrocher sa sixième étoile.
– « Neymar rejouera », promet Tite –
« Nous avons confiance, Neymar rejouera dans cette Coupe du monde », a lancé dès jeudi soir Tite, d’un ton ferme.
Neymar lui-même a fait part de sa détermination à revenir au plus vite, publiant une photo sur Instagram où l’on pouvait lire l’expression « avoir la foi ».
Mais le calendrier est serré: les Brésiliens, en tête du groupe G après leur victoire, retrouveront sans lui la Suisse lundi (17h00), avant d’affronter le Cameroun vendredi prochain lors de leur ultime match de poule.
Faire sans « Ney », le Brésil s’y est habitué, au fil des blessures de sa star, et son avant-centre Richarlison se pose en fer de lance d’une attaque où les ailiers rapides Vinicius et Raphinha peuvent aussi faire des dégâts.
« Le +Professeur+ Tite m’a dit : +Tu as le flair pour les buts+ ! », a savouré jeudi soir Richarlison, double buteur dont un retourné acrobatique d’anthologie. « Nous devons continuer à marquer, je veux profiter de la présence de mes partenaires. À la pause, je leur ai dit : +J’ai besoin d’un seul ballon.+ Ce ballon est arrivé et il a fini au fond. »
De quoi pallier l’absence de Neymar ?