3,6 MILLIARDS DE PERSONNES PRIVEES DU LIQUIDE PRECIEUX AU MOINS UN MOIS PAR AN
L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a publié son premier rapport sur les ressources en eau dans le monde. Il ressort de ce document que le continent africain est particulièrement touché avec de grands fleuves qui ont vu leur débit chuter. Il y est question également des dommages causés par la raréfaction du liquide précieux dans le monde.
«3,6 milliards de personnes n’ont pas accès à l’eau au moins un mois par an. » Tel est le premier constat alarmant de l’OMM dans son rapport qu’elle vient de publier sur les ressources en eau dans le monde. Ce chiffre, souligne-t-elle, devrait passer à plus de cinq milliards d’ici à 2050. En Afrique, les grands fleuves tels que le Niger, la Volta, le Nil et le Congo avaient un débit d’eau inférieur à la moyenne en 2021.
Tout ceci fait dire au Secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas, que les impacts du changement climatique se font souvent sentir à travers l’eau avec des sécheresses intenses et fréquentes, des inondations extrêmes, des précipitations saisonnières irrégulières et une fonte accélérée des glaciers. Citant le rapport, il indique qu’entre 2001 et 2018, 74% de toutes les catastrophes naturelles étaient liées à l’eau. Il ajoute que ce document sur « l’état des ressources mondiales en eau » vise à combler ce manque de connaissances et à fournir un aperçu concis de la disponibilité de l’eau dans différentes parties du monde. Mieux, il permet d’éclairer les investissements d’adaptation et d’atténuation du changement climatique ainsi que la campagne des Nations Unies visant à fournir un accès universel au cours des cinq prochaines années aux alertes précoces de risques tels que les inondations et les sécheresses. Il faut noter en outre que ce rapport examine le débit des cours d’eau et évalue également le stockage de l’eau terrestre en d’autres termes, toute l’eau à la surface et sous la surface terrestre et la cryosphère (eau gelée). Il met aussi en lumière un problème fondamental : le manque de données hydrologiques vérifiées accessibles. La politique de l’OMM en matière de données vise ainsi à accélérer la disponibilité et le partage des données hydrologiques, y compris les débits fluviaux et les informations sur les bassins fluviaux transfrontaliers.
Revenant au cryosphère (les glaciers, la couverture neigeuse, les calottes glaciaires et, le cas échéant, le pergélisol), il est indiqué que c’est le plus grand réservoir naturel d’eau douce au monde. «Les changements dans les ressources en eau de la cryosphère affectent la sécurité alimentaire, la santé humaine, l’intégrité et l’entretien des écosystèmes, et entraînent des impacts importants sur le développement économique et social», provoquant parfois des inondations fluviales et des crues soudaines dues aux débordements des lacs glaciaires, a déclaré l’OMM.
Avec la hausse des températures, souligne l’OMM, le ruissellement annuel des glaciers augmente généralement dans un premier temps, jusqu’à ce qu’un point crucial, souvent appelé « pic d’eau », soit atteint, à partir duquel le ruissellement diminue. Les projections à long terme du ruissellement des glaciers et le moment du pic d’eau sont des éléments clés des décisions d’adaptation à long terme, d’après l’OMM.