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« Pourquoi ce dossier ne saurait être classé sans sweet… » (Par Thierno DIOP)

Le 6 décembre prochain, la République a rendez-vous avec sa survie. Tout comme il se joue le sort de notre démocratie. Pour trancher la pomme de discorde, il va falloir se départir des perceptions partiales, parcelles et parcellaires qui dérivent vers des déclinaisons partiales et martiales.

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En langage décodé, il faut une neutralité axiologique pour appréhender la chose dans tous ses aspects et mieux délibérer et libérer le peuple. En donnant l’impression de vouloir « réduire l’opposition à sa plus simple expression », Macky Sall a menacé notre démocratie. La mise à l’écart de l’OPPOSITION NATURELLE, par un mode qui a fait que l’on a eu une SELECTION PRESIDENTIELLE en lieu et place d’une ELECTION PRESIDENTIELLE en 2019 a créé une sorte d’OPPOSITION ARTIFICIELLE.

Idrissa Seck et Ousmane Sonko sont arrivés, par défaut, 2e et 3e en s’engouffrant dans la brèche ouverte, par la conspiration, à la florentine, contre Karim Wade et Khalifa Sall. D’où la polémique consécutive à cette présidentielle-là liée au profil du chef de file de l’opposition. En principe, plus grande force de l’opposition au sortir des législatives de 2017, le parti sopiste était en pole position pour revenir au pouvoir dès 2019. En clair, la mouvance de Macky Sall, comme en 2022, n’obtint pas 50 % aux législatives de 2017 quand l’absence d’une formule genre « inter-coalition » ne favorisa pas les adversaires du chef de l’Etat.

Entre temps, la gouvernance de Macky, qui alourdit la dette publique tout en engraissant des entreprises étrangères, en l’absence d’un patriotisme économique et industriel à la chinoise favorable au privé national, a souffert de ce choc exogène qu’est le Coronavirus. Macky Sall réussit tout de même à apaiser le front politico-social et calmer les ardeurs du triumvirat Idrissa Seck-Karim Wade-Khalifa Sall, par une « politique d’ouverture » qui débouche sur les retrouvailles de Massalikoul Jinaan, la libération de l’ex-maire de Dakar et le ralliement du patron de Rewmi.

En résumé, Macky, qui, par un style quasi-autocratique éclipsa même toute ambition parmi ses potentiels dauphins au sein de Benno, finit par faire le vide, or la nature a horreur du vide.
C’est dans ce contexte qu’éclate l’affaire Adji Sarr. Le principal personnage de ce feuilleton aux intrigues dignes de Dallas, ayant fondé son ascension politique sur une posture victimaire, excipant de cette volonté prêtée au président Sall d’orchestrer un monolithisme d’Etat qui réédite le « Parti unique », a de l’huile au coude et ne s’en sert pas par une maladresse d’ours.

Les contrecoups néfastes du Coronavirus qui viennent aggraver les externalités négatives du PSE citées plus haut, forment un écran de fumée propre à occulter la ligne de défense originelle de Sonko, qui parla de séance de massage thérapeutique pour sortir des griffes de son accusatrice, sachant qu’il sera difficile d’établir la thèse du viol même s’il se serait passé quelques rides sur son alors visage d’ange, dont la démonstration ne résisterait pas au test ADN.

De là, le leader de Pastef remporte la première manche du « procès », non pas devant les tribunaux, mais dans la rue, en gagnant la bataille de l’opinion et en suscitant plusieurs sous-affaires dans l’affaire jusqu’à faire oublier l’affaire, un bon moment pour des victoires électorales en janvier et juillet 2022.
Autres temps autres mœurs ! « Lifi amone doufi amat » ! Macky Sall, qui a une fois comparé Abdoulaye Wade à Napoléon, semble laisser méditer la sagesse du même Napoléon qui prescrit de savoir quitter la peau du lion pour celle du renard et opérer une Remontada barcelonaise dans ce jeu de la Barbichette.

Apparemment, il est en passe d’avoir Sonko à l’usure. A chacun son tour ! L’auteur de « Némékou Tour » a beaucoup maigri depuis février 2021. En plus de sursoir à quitter le territoire national, il répond malgré lui aux convocations du juge. En outre, la vague d’arrestations dans les rangs de la Sonkosphère prédispose à croire que la Seconde vague n’aura pas lieu.
Qu’à cela ne tienne ! Ce dossier Sweet Beauté ne saurait être classé sans suite car il a tristement « enterré » 14 Sénégalais.

S’il méprise notre justice, Ousmane Sonko aura menacé notre République. En tant que président de la République, qui dissocie l’idée abstraite l’Etat des personnes qui le composent, le patron de Benno bokk yakaar doit avoir une main de fer pour que cette République survive à cette épreuve.
Cependant, nous devons à la vérité de souligner que le plus grand allié de Sonko qui n’en demeure pas moins une menace sur la stabilité de cette République reste le clair-obscur de Macky Sall sur le « 3e mandat ».

« On ne peut pas résoudre un problème avec le mode de pensée qui l’a engendré », enseigne Einstein. Macky doit-il être le dernier Sénégalais à comprendre que tout ce qui affaiblit notre démocratie, renforce le populisme pastefien, qui est une doctrine qui ne se déploie que dans le vide en voulant toujours faire table rase et par le refus et la réfutation de toute forme instituée ? QUI TUE LE SYSTEME GENERE L’ANTI-SYSTEME ! Forcément et le fort n’est jamais assez fort pour demeurer éternellement fort.

Par Thierno DIOP, Journaliste.

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