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LES CAMBISTES DE LA PETITE COTE CRIENT A L’INSECURITE

Après la fusillade mortelle survenue samedi dernier en plein jour au marché central de Mbour, nous sommes allés à la rencontre de cambistes qui ont accepté d’aborder avec nous divers aspects de leur profession, qui reste une activité très complexe et pleine de risques selon eux. Pour leur doyen, certes le métier expose le cambiste à une insécurité permanente mais il reste convaincu que s’il n’y avait que les Sénégalais, lui et ses collègues ne craindraient pas les braquages. Notre interlocuteur invite fortement nos autorités à contrôler davantage les étrangers vivant dans notre pays. Ou, en tout cas, à renforcer les contrôles aux frontières.

La ville de Mbour a été secouée par une fusillade survenue samedi dernier dans son marché central. Un ressortissant guinéen répondant au nom de Aly Kouyaté, venu de Thiès à bord d’une moto Jakarta, a ouvert le feu avec son pistolet de marque Browning sur un cambiste du nom de Ndiaga Ndiaye qui tenait un bureau de change sur la rue El Hadj Malick Sy. Le tireur, qui a bénéficié d’un effet de surprise, a ôté la vie à sa victime qui s’opposait à ce qu’il fasse main basse sur l’argent qu’il avait gardé dans son coffre fort. Après avoir abattu sur place le jeune cambiste, le cambrioleur s’en est pris ensuite à un jeune charretier du nom de Ngagne Cissé venu à la rescousse après avoir entendu le coup de tir venant du magasin du cambiste. Malheureusement pour lui, il a reçu deux balles l’une au ventre, l’autre au thorax. Me charretier s’est affalé devant les badauds accourus pour assister à cette scène inédite de coups de feu tirés comme dans un film de western.

Face à la clameur qui montait, l’agresseur a prisla tangente. Pour organisersa retraite, il fait des tirs de somation afin de disperser la foule et réussi même à blesser plusieurs personnes parmi les poursuivants. Selon le procureur de Mbour, quatre blessés ont été enregistrés. Poursuivant sa chevauchée dans le quartier Escale, le présumé meurtrier a fini sa course au centre de surveillance côtière du service départemental des pêches, sis à la plage du quartier Tefess, derrière la préfecture. C’est là qu’il a été cueilli par les policiers.

Deux jours après cette tuerie qui avait déclenché la colère des jeunes qui exigeaient à la Police que leur soit remis le meurtrier, nous avons effectué un tour chez quelques cambistes qui officient au marché central de Mbour, lieu du drame.

« C’est Dieu seulement qui nous protège, mais notre métier est risqué », martèle Niawout Mbodj, qui passe pour être le doyen de la profession dans la commune de Mbour pour avoir commencé à y exercer depuis 2005. Interpellé sur l’attitude du jeune Ndiaga Ndiaye qui a tenté d’opposer une résistance à son bourreau, le sieur Mbodj a laissé entendre qu’il ne fallait pas que la victime agisse ainsi, il fallait tout juste coopérer pour se sortir de cette situation, car la vie na pas de prix, a-t-il assené. Et de confier : « J’ai fait 25 ans de banque avant d’embrasser une carrière de cambiste. En banque, le règlement intérieur prévoit que, lorsqu’un client se pointe avec une arme et vous demande les clés de la caisse, vous coopériez au moins pour sauver votre peau, car la vie est sacrée». Le doyen Niawout Mbodj en profite pour dénoncer la prolifération des faux billets de banque dans le circuit.

Le tueur froid de samedi dernier étant de nationalité guinéenne, notre interlocuteur demande que les autorités de notre pays se penchent sur la règlementation portant présence et circulation des étrangers sur le territoire national. Pour lui, les meurtres et autres attaques commis ces derniers temps sur des Sénégalais opérateurs économiques, particulièrement les cambistes, sont l’œuvre d’étrangers. D’où la nécessité de mieux surveiller ces derniers.

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