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L’Afrique, cette fille tant convoitée qui est poussée à la polyandrie*!

Le Sommet USA-Afrique vient de prendre fin et les États-Unis ont annoncé une aide de 55 milliards de dollars sur 3 ans avec 2,5 milliards de dollars d’aide d’urgence pour la sécurité alimentaire en Afrique. C’est dommage qu’on en soit encore à régler des problèmes de sécurité alimentaire !

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Les sommets sont nombreux, tels des rendez-vous galants que chaque prétendant arrange pour montrer son attention. On a USA-Afrique, Chine-Afrique, Russie-Afrique, Afrique-France, Allemagne-Afrique, Japon-Afrique, Inde-Afrique, Turquie-Afrique, Canada-Afrique, Corée-Afrique, Union européenne – Union africaine, Amérique du Sud – Afrique, etc.

Chacun veut conquérir notre continent et trouve un appât pour pousser nos dirigeants à tout faire pour signer la feuille de présence dès qu’une convocation est lancée. Ensuite chaque puissance nous reproche notre proximité avec ses concurrents jugés peu fréquentables !

La France à elle seule a tenu une trentaine de sommets avec l’Afrique depuis 1973, le Japon a commencé ses sommets avec l’Afrique en 1993, l’Union européenne en 2000, la Chine en 2000, la Corée du Sud en 2006, l’Inde en 2008, la Turquie en 2008, les USA en 2014, la Russie en 2019.

À chaque sommet on annonce beaucoup de milliards pour des secteurs stratégiques du continent mais à voir le résultat, on peut se demander si tout cet argent a bien été investi en Afrique ou s’il l’a été, est-ce qu’il est allé à sa destination initiale. Ce qu’on oublie souvent c’est que ces pays cherchent aussi des marchés pour leurs entreprises et ce qu’ils nous donnent fait souvent office de fonds d’amorçage.

Puisqu’il n’y a aucune coordination entre les différents partenaires qui veulent la même chose au moment où le continent reste confronté à des défis sécuritaires, climatiques, et économiques, il devient facile de capter l’attention de nos dirigeants qui cherchent des solutions par la diversification des partenariats.

La coopération internationale est inévitable, certes, mais des actes plus concrets et mieux coordonnés allant dans le sens de l’industrialisation du continent seraient salutaires. Ils devront être accompagnés d’une amélioration de la qualité des dépenses publiques dans nos pays pour que les résultats soient au rendez-vous.

Se rendre à des sommets c’est bien mais se hisser au sommet c’est encore mieux !

* PLUSIEURS MARIS

Pr Abou KANE
FASEG/UCAD

17 décembre 2022

#Afrique #Fille

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