MOMENTS MARQUANTS DE L’ANNEE CULTURELLE 2022
Dakar, 30 déc (APS) – L’année 2022 a été marquée par des évènements culturels phares dont la 14ème Biennale de l’art africain contemporain de Dakar dénommé ‘’Dak’art’’, l’ouverture de salles de cinéma dans la capitale, la disparition de grandes figures de la scène culturelle.
Le Dak’art, la plus importante manifestation du genre sur le continent, reportée en 2020 à cause de la pandémie liée au Covid-19, a démarré le 19 mai au Grand théâtre national Doudou Ndiaye Coumba Rose en présence du chef de l’Etat Macky Sall qui avait mis l’accent sur la formation des artistes.
‘’La formation devient impérative pour accompagner et stimuler l’essor de l’art contemporain africain (…). Le talent seul ne suffit pas, il faut créer un environnement stimulant qui intègre méthodiquement la formation pour soutenir la montée en puissance de l’art contemporain africain’’, avait-il dit en réitérant son vœu de construire une Ecole nationale des arts et métiers de la culture (ENAMC) dans la nouvelle ville de Diamniadio.
Cette 14e Dak’art dont le thème était ‘’Ĩ Ndaffa#’’ (ou Forger/Out of the fire) avait accueilli pour l’exposition ‘’IN’’ 59 artistes visuels, venus de 28 pays, dont 16 Africains et près de 430 sites d’expositions « OFF ». Elle avait aussi connu ’’une forte affluence’’ avec 440 mille visiteurs, soit le double de l’édition de 2018, plus de 80 sponsors, selon les organisateurs.
D’autres régions du Sénégal, notamment la Petite côte, Saint-Louis, Tambacounda, Kédougou et les centres régionaux ont organisé un réseau biennal. Pour la première fois des expositions avaient été organisées dans la diaspora en Italie, en France, en Hollande, en Martinique, à Mayotte, en C ôte d’Ivoire et au Togo.
L’Etat du Sénégal, bailleur de l’évènement, y avait contribué à hauteur de 75 % du budget soit 1,5 milliards de francs Cfa.
Le président du comité d’orientation, Me Moustapha Ndiaye avait exhorté l’Etat à ‘’ne pas se désengager’’ du Dak’art qui avait généré en 2018 plus de 8 milliards de Francs CFA en transactions d’œuvres d’art.
Retour de Pablo Picasso à Dakar 50 ans après
L’année 2022 a été aussi marquée le 1er avril par le retour de ‘’Picasso à Dakar’’ cinquante ans après l’exposition organisée en 1972 au musée dynamique devenu aujourd’hui le siège de la Cour Suprême.
Le Musée des civilisations noires a accueilli pendant un mois les œuvres du grand peintre espagnol Pablo Picasso, une initiative du musée Picasso-Paris et du Quai-Branly ainsi que des musée des civilisations noires et Théodore-Monod.
Dix salles de cinéma ouvertes à Dakar
L’année 2022 a vu l’ouverture de dix salles de cinéma à Dakar. Sept ont démarré le 6 octobre dans le nouveau multiplexe ‘’Cinéma Pathé Dakar’’ appartenant au groupe français ‘’Pathé’’ situé dans le quartier de Mermoz.
Le groupe Teyliom, dirigé par l’opérateur économique sénégalais Yérim Sow, a aussi ouvert ‘’Seanema’’ un multiplexe de trois salles dans l’enceinte du centre commercial du Sea Plaza sur la corniche ouest de Dakar.
A ces dix salles viennent s’ajouter quatre autres déjà existantes, notamment la salle de ‘’Canal Olympia téranga’’ du groupe français ‘’Vivendi’’ inaugurée en 2017 et le complexe Sembène Ousmane du Majic Land ouvert un an après.
Elles marquent le retour des salles de cinéma dans le paysage cinématographique sénégalais, après l’alimentation du Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuel (FOPICA) par le chef de l’Etat en 2014 à hauteur de 1 puis aujourd’hui 2 milliards de FCFA.
Toujours dans le domaine du cinéma, le Sénégal a renouvelé avec la France les accords de co-production cinématographique le 30 mai au siège du ministère français de la Culture deux jours après la 75ème édition du festival de Cannes.
Lors de cette édition, le film ‘’Tirailleurs’’ produit par le Français d’origine sénégalaise Oumar Sy et financé en partie par le Sénégal a été projeté en ouverture dans la section ‘’Un certain regard’’.
Le ministre de la Culture et de la Communication d’alors Abdoulaye Diop avait paraphé avec son homologue française, Rima Abdul Malak le texte liant les deux pays après de longues négociations sur les barèmes passés de 90 % pour la partie française à 10 % du budget pour celle sénégalaise.
Ces accords de coproduction entre le Sénégal et la France dataient de 1992 avant leur renouvellement en 2022. Pour Abdoulaye Diop ‘’cela constitue un nouveau départ dans la redynamisation de la coopération cinématographique entre les deux pays’’, car désormais ‘’les langues nationales sénégalaises sont assimilées au français et donc les projets sont éligibles aux différents guichets de financement ».
Le 7e art a été distingué avec le Tanit de bronze remporté par le film ‘’Astel’’ de Rama Toulay Sy à la 33ème édition des Journées cinématographiques de Carthage en novembre. Le prix de l’interprétation féminine a été remporté par Guissaly Barry héroïne du film ‘’Xalé’’ de Moussa Sène Absa choisi pour représenter le Sénégal aux OSCARS.
La musique a été aussi marquée avec le prix d’Excellence de la CEDEAO remis au chanteur Oumar Pène qui célèbre ses 50 ans de carrière et la reprise du grand bal de Bercy à Paris du lead vocal de Youssou Ndour.
L’arrivée du nouveau ministre Aliou Sow
L’année 2022 a connu un changement à la tête du ministère de la Culture avec l’arrivée le samedi 17 septembre du professeur Aliou Sow nommé ministre de la Culture et Patrimoine Historique dans le gouvernement du Premier Ministre Amadou Ba en remplacement de Abdoulaye Diop.
La Culture, séparée de la Communication, devient un département plein.
Une année endeuillée
L’année 2022 a été endeuillé par la disparition de nombreux artistes dans plusieurs disciplines. On peut citer les comédiens Bass Diakhaté et Charles Foster, le musicien Pape Fall et l’artiste visuel Issa Khone Diop, le dramaturge sénégalais d’origine haitienne Gérard Chenet, le photographe et cinéaste Abdou Fary Faye.
Elle a aussi été marquée par la disparition en mars du journaliste culturel, El Hadji Ndatté Diop président de l’Association de la presse culturelle sénégalaise.