SI LE COÛT DU COMBUSTIBLE NE BAISSE PAS, LA SENELEC NE POURRA PAS BAISSER LES TARIFS DE L’ÉLECTRICITÉ
Le Directeur général de la société nationale de l’électricité (Senelec) a tenu hier un point de presse, pour s’expliquer sur les mesures du gouvernement relatives à la réorientation des prix de l’électricité. Selon Pape Demba Bitèye, l’Etat ne pourra pas réduire les tarifs de l’électricité tant que le coût du combustible sur le marché international n’aura pas baissé.
Le Sénégal connaît un réajustement tarifaire de l’électricité. Une mesure qui est en vigueur depuis le début de l’année. S’expliquant sur ce réajustement, le Directeur général de la Senelec a reconnu, face à la presse, que le gouvernement est loin d’atteindre les ambitions du Plan Sénégal Emergent (Pse) sur l’électricité. «Nous sommes encore loin des ambitions du président de la République. L’électricité coûte cher. Maintenant, nous devons admettre que si la Senelec a suffisamment de machines performantes et assure une couverture intégrale du pays par le réseau électrique et que malgré tout, les tarifs de l’électricité n’ont pas baissé, c’est parce que ce qui fait le tarif de Senelec n’a pas changé. C’est le combustible», a déclaré Pape Demba Bitèye avant de souligner que 70 voire 80% des charges de la Senelec sont liées au combustible. «Si le coût du combustible ne baisse pas, la Senelec ne pourra pas baisser les tarifs de l’électricité. Le combustible coûte cher à l’étranger et nous ne le maîtrisons pas. Tant que nous n’avons pas commencé à exploiter les ressources pétrolières et gazières, nous allons toujours dépendre de l’extérieur», a indiqué le Directeur de la Senelec
Selon Monsieur Bitèye, la réorientation de la subvention des prix de l’énergie concerne au premier chef les clients de la Senelec. Ces derniers sont répartis, à l’en croire, en clients domestiques et clients industriels. «Les clients domestiques souscrivent dans leur intégralité à la basse tension. L’écrasante majorité des clients de la Senelec provient du segment domestique. Ils sont 2 409 902 clients soit 99,40% de cette clientèle projetée en 2023. Ils représentent un chiffre d’affaires de 362 milliards Fcfa soit 54%», indique Pape Demba Bitèye. En revanche, les clients industriels sont divisés entre ceux abonnés à la basse tension, à la moyenne tension et à la haute tension. Ceux de la basse tension représentent 10 837 soit moins de 1%. Toutefois, ils contribuent à hauteur de 66 milliards Fcfa soit environ 10% du chiffre d’affaires. Les clients abonnés à la moyenne tension représentent 3 641 soit 191 milliards Fcfa représentant 28% du chiffre d’affaires. Sur la haute tension, il y a une faible minorité soit 10 clients, soit moins de 1 pour 1000 des clients de la Senelec. Toutefois, ils contribuent à hauteur de 52 milliards de Fcfa, soit environ 8% du chiffre d’affaires de la Senelec.
«EN 2023, LES CLIENTS DE LA TRANCHE SOCIALE N’AURONT PAS DE HAUSSE DE FACTURE»
Dans le segment des clients domestiques, Pape Demba Bitèye précise qu’il y a 4 sous catégories. Il s’agit de la première tranche considérée comme la tranche sociale dont la consommation ne dépasse pas 150 KWh /mois. Ils sont au nombre de 1 159 146 clients, environ 61% de la clientèle domestique, et ont une facture mensuelle inférieure ou égale à 15 000 FCFA. Il y a une catégorie avec une consommation mensuelle comprise entre 150 et 250 KWh. Celle-ci représente environ 25% de la clientèle totale. La troisième tranche a une consommation mensuelle moyenne comprise entre 250 et 700 KWh environ 14% des clients domestiques de la Senelec. Enfin, la dernière catégorie, contrairement aux précédentes, souscrit à la moyenne puissance. Elle a une consommation mensuelle avoisinant les 1 000 kWh et constitue la portion congrue de la clientèle domestique de Senelec, représentant exactement 0,40%. «En 2023, les clients de la tranche sociale n’auront pas de hausse de facture, parce que la subvention est restée la même. L’État veut protéger cette couche, car elle ne doit pas être concernée par le réajustement tarifaire», a assuré Pape Demba Bitèye qui invite tous les consommateurs avec une consommation mensuelle de 150 KWh dont les factures ont connu une hausse à faire des réclamations.