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40 SYNDICATS A L’ASSAUT DU SAEMSS ET DU CUSEMS

A partir du 06 mars prochain, les enseignants vont choisir leurs représentants à la table des négociations avec le gouvernement. Le Saemss et le Cusemss veulent encore garder leur rang de leaders devant la quarantaine de syndicat en lice pour ces élections de représentativité.

Les élections de représentativité syndicale dans le secteur de l’éducation et de la formation professionnelle ont été organisées pour la première fois au Sénégal en 2017. Les syndicats élus à ce moment-là, après un mandat de 5 ans, vont devoir retourner aux élections. Au total, une quarantaine de syndicats présenteront des candidats à ce scrutin prévu le 06 mars prochain. Normalement le gouvernement ne devait pas dépasser l’année 2022 pour la tenue de ces élections, d’après le secrétaire général national du Syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal (Saemss), El Hadj Malick Youm. Ces élections vont enfin se tenir pour la deuxième fois, mais avec quelques mois de retard.

Cette année, la bataille sera d’autant plus rude que les organisations comme le Saemss et le Cusemss veulent encore garder leur rang de leaders. Pour sa part, le secrétaire général du Cadre unitaire des syndicats de l’enseignement du moyen et secondaire du Sénégal (Cusemss), Ndongo Sarr, appelle les enseignants à une mobilisation générale pour un vote massif en faveur de son syndicat. Ce, dit-il, «pour conforter le leadership de notre organisation». Pour lui, un vote massif en faveur du Cusems va permettre à ce syndicat de «mieux défendre les intérêts matériels et moraux des enseignants, de mieux défendre l’école, le premier gisement de croissance pour reprendre une expression de Ségolène Royal». Quant à son camarade secrétaire général du Saemss, El Hadj Malick Youm, il se dit «très optimiste» par rapport à l’issue du scrutin. Sur quoi fonde-t-il son optimisme ? Le successeur de Saourou Sène pense que son syndicat a réalisé «un bilan syndical extraordinaire» qui militerait en faveur d’un vote massif «peut-être au profit de notre organisation».

Haro sur le Saemss et le Cussems !

Selon lui, en effet, le Saemss a été à l’origine de la réalisation d’une aspiration profonde de tous les enseignants du Sénégal à savoir la correction du système de rémunération. «Nous l’avons inscrite dans nos plateformes revendicatives depuis 2014, et nous y travaillons. Là où peut-être d’autres syndicats avaient pensé qu’il fallait plutôt se focaliser sur une indemnité, le Saemss a toujours été convaincu qu’il fallait procéder à la correction de la rémunération globale en passant par plusieurs indemnités. Ce qui, aujourd’hui, a été prouvé. Egalement, si nous interrogeons un peu les innovations qui sont apportées, par exemple dans le cadre de la gestion de la carrière de l’enseignant surtout en ce qui concerne les avancements paritaires, si vous prenez également le lancement du processus de la dématérialisation qui a été une forte commande sociale, tous ces éléments militent en faveur d’un vote pour notre organisation pour qu’on puisse continuer à assurer la mise en œuvre de nos politiques qui ont pour but d’améliorer les conditions de vie et de travail des enseignants du Sénégal». En d’autres termes, El Hadj Malick Youm demande aux enseignants de continuer à avoir confiance au Saemss. Une organisation syndicale dont les membres, assure-t-il, savent qu’ils ont «une mission sacerdotale» à perpétuer pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants basée sur la revalorisation du statut de l’enseignant. «Tout ce qui se passe maintenant dans le landerneau syndical est lié au fait qu’il y a exactement un effritement du statut. Aujourd’hui, il faudrait revaloriser la fonction enseignante, son statut, et montrer que ce dernier est la pièce motrice du processus, et également par rapport au processus de transformation du capital humain qui est le socle de toute émergence, de tout développement. Mais l’enseignant est au cœur de l’activité ainsi que l’apprenant. A partir de ce moment, il va falloir revaloriser son statut afin qu’il puisse atteindre les objectifs qui lui sont assignés dans le cadre de la mise en œuvre de sa mission hautement importante pour l’avenir de la Nation sénégalaise», a-t-il soutenu.

L’enjeu de ces élections, comme l’explique son camarade Ndongo Sarr, secrétaire général national du Cadre unitaire des syndicats du moyen et secondaire du Sénégal (Cusemss), reste en effet la rationalisation de la table des négociations, la désignation des représentants des enseignants pour les cinq prochaines années et le portage efficace des préoccupations des militants et les problèmes du système.

Pour El Hadj Malick Youm du Saemss, «ces élections sont quelque part la réalisation d’une commande de la partie syndicale. Parce qu’il était arrivé un moment où, dans le secteur de l’éducation et de la formation, on avait une prolifération d’organisations syndicales au point qu’il était difficile de trouver une entente et d’arriver à un consensus fort lors des négociations. Tout comme il était aussi très difficile de maintenir la cohésion et l’unité syndicales. Au vu de ces constats, beaucoup d’organisations syndicales avaient jugé nécessaire d’aller vers un processus de rationalisation de la table des négociations pour avoir une idée des organisations les plus représentatives qui devaient parler et agir au nom de tous les enseignants du Sénégal. C’est ce qui a donné naissance à ces dites de représentation qui se sont traduites en actes avec l’appui du gouvernement».

LE VOTE ELECTRONIQUE ET LA DISPONIBILITE DE L’INTERNET, LES CRAINTES DES ORGANISATIONS SYNDICALES

Le dépôt de candidatures d’organisations syndicales d’enseignants et de formateurs pour les élections de représentativité syndicales du 06 au 13 mars prochain se poursuit au ministère du Travail où 31 dossiers ont été déjà reçus et validés. Mais les enseignants demandent des garanties par rapport au vote électronique — l’innovation majeure de ce scrutin —, et concernant surtout la connexion Internet.

Depuis quelques jours, des représentants de syndicats d’enseignants et d’inspecteurs de l’éducation et de la formation se succèdent au ministère du Travail pour le dépôt de leurs dossiers de candidatures pour les prochaines élections de représentativité syndicale prévues du 06 au 13 mars prochains. Sur la quarantaine de candidatures attendues, les 31 ont déjà déposé leurs dossiers. Parmi celles-là, 23 s’affronteront dans le collège du moyen-secondaire et 23 dans celui du préscolaire et de l’élémentaire. Les formateurs(principalement les inspecteurs de l’éducation) ont remis 9 dossiers. Le Cusemss et le Saemss, inscrits dans le «Collège du moyen-secondaire» en tant que syndicats d’ordre du moyen secondaire ont déposé leurs candidatures qui ont été validées depuis le 16 janvier dernier. Ce qui, selon le directeur général du Travail et de la Sécurité sociale au ministère du Travail, M. Karim Cissé, montre l’intérêt que les enseignants et leurs formateurs et contrôleurs portent à ces élections. Lesquelles sont à leur deuxième édition après la tenue des premières élections en avril 2017. Cependant, cette année, il y a une innovation de taille qui est le «vote électronique». Un vote numérique qui permet aux militants de rester chez eux et, à l’aide de leur smartphone ou ordinateur, glisser leur bulletin de manière virtuelle dans l’urne. Le secrétaire général du Syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal (Saemss), El Hadj Malick Youm, pense que ce vote électronique peut être un moyen efficace de gérer le processus électoral. Toutefois, le Saemss assortit ce processus de vote électronique d’un certain nombre d’exigences. «Le vote électronique oui. Pourvu que le gouvernement puisse assurer la disponibilité de la connectivité partout où les militants devraient voter, également assurer la sécurité et la transparence du processus électoral. Qu’il n’y ait donc pas de vol. Qu’il n’y ait pas de détournement de la volonté des enseignants. Qu’il y ait surtout un dispositif de suivi qui pourra permettre à tous les syndicats d’avoir des représentants», liste El Hadj Malick Youm. Concernant le dernier point noté, le syndicaliste considère que c’est le rôle de la commission électorale nationale qui doit veiller à ce que ces élections puissent se dérouler en toute transparence. «Si ces trois exigences sont satisfaites, évidemment le Saemss milite en faveur du vote électronique. Mais il faut surtout qu’on puisse s’assurer que le dispositif mis en place sera capable de supporter le vote. Parce que le secteur de l’éducation et de la formation, c’est 100 000 enseignants. Ce n’est pas évident de faire voter tout ce monde si on n’a pas mis en place une application solide. Si tous ces gens veulent voter et qu’il y a un bon groupe, cela peut créer des bugs». Autant d’aspects techniques que l’Etat devra gérer en amont, selon Youm. Des exigences qui semblent d’autant plus fondées que «dansle Sénégal des profondeurs, il n’a pas une connectivité suffisante. Ce sans compter les défaillances techniques dans le réseau avec des applications qui buggent quelquefois», dixit le secrétaire général du Syndicat démocratique des enseignants libres du Sénégal (Sydels), Pape Mamadou Kane.

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