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LES VERITES DU PRESIDENT DE LA COMMISSION DE L’UA AU PANEL SUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE

Le président de la commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat n’y est pas allé de main morte hier. En effet, animant un panel de haut niveau à l’occasion du sommet sur le financement des infrastructures, il a fait savoir que les programmes conçus pour sortir l’Afrique du sous-développement n’ont pas marché et ne marcheront pas.

Le président de la commission de l’Union Africaine a invité les pays africains à ne pas se faire d’illusions. En effet, Moussa Faki Mahamat est sans langue de bois s’agissant du développement de l’Afrique. Intervenant lors d’un panel de haut niveau, l’ex-Premier ministre du Tchad affirme : « Les programmes, les schémas conçus ailleurs pour sortir l’Afrique du sous-développement n’ont pas marché et ne marcheront pas. On a cru peut être naïvement à un plan Marshall mais ça ne viendra pas.»

En outre, il a fait savoir sans ambages que l’Afrique n’est pas en paix. « Quand on prend le Sahel depuis au moins dix ans, qu’est-ce qui s’est passé ? Dans ces conditions, on ne peut pas parler d’intégration, on ne peut pas parler de paix », note-t-il. Donc, pour lui, l’une des premières choses est de se convaincre soi-même, en tant que leader africain, de la nécessité de revoir complètement la façon de voir les choses.

Et, insiste-t-il, nous assumer de manière solidaire. « Il y a des possibilités », renchérit-il avant d’ajouter : « Dans un pays comme le Tchad que je connais le mieux et qui a 114 millions de têtes de bétail, il n’y a pas de fromage au Tchad, il n’y pas de lait pasteurisé au Tchad. Parce qu’il n’y a pas d’énergie, parce qu’il n’y a pas de routes », s’insurge l’ancien collaborateur du défunt président du Tchad Idriss Deby.

À l’en croire, ce sont des contradictions qui existent en Afrique, « et que nous vivons depuis l’indépendance », fustige le diplomate.

Revenant en outre sur le déficit d’infrastructures en Afrique, il déclare : «Il faut qu’on tienne compte des pays qui n’ont pas de façade maritime, les pays enclavés qui ont des ressources pour atteindre le marché, pour atteindre la mer, pour pouvoir échanger avec l’extérieur. Donc ils ont besoin de routes et de chemins de fer ».

De son avis, c’est cette situation qu’il faut prendre de manière globale. Il faut développer, d’après lui, des zones frontalières pour que les gens aient à faire du commerce pour pouvoir écouler leurs produits. Dans le même ordre d’idées, le président Moussa Faki Mahamat dont l’intervention a été hautement saluée par les participants, estime en outre qu’il faut, au-delà des slogans, au-delà des discours, aller sur des sujets bien propres. « Aujourd’hui, on nous ramène sur un débat sur la qualité des infrastructures, sur la qualité des partenariats du genre : les infrastructures chinoises sont de mauvaise qualité … », constate-t-il.

Il se demande dans la foulée aussi quels sont les pays qui ne se sont pas endettés pour se développer. «On nous donne des limites budgétaires qui ne s’appliquent qu’à nous », s’écrie le président Faki en marge de ce sommet sur le financement des infrastructures. Et dans ce cadre il a rappelé que les infrastructures constituent le socle, le nœud gordien des problématiques de développement en Afrique. « La transformation de nos économies à travers l’accélération de l’intégration régionale et continentale, l’amélioration de la compétitivité de nos économies, l’intensification des flux commerciaux inter africains, l’augmentation de la productivité industrielle et agricole et la réduction des inégalités exigent des infrastructures modernes et de qualité », prône-t-il non sans souligner que l’état des lieux montre que l’Afrique accuse un retard considérable dans ce secteur. Ce qui, selon lui, induit un manque à gagner en termes de croissance économique.

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