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Barrages Mondial Féminin : Où en sont les Grenadières d’Haïti et à quoi faut-il s’attendre pour les Lionnes du Sénégal ?

Adversaire du Sénégal au premier tour des barrages du Mondial Féminin, Haïti va, sans doute, capitaliser toutes ses forces pour atteindre son rêve qui est de se qualifier en phase finale d’une Coupe du Monde Féminine. L’occasion de faire un point sur le football féminin haïtien.

L’affiche est inédite et avive beaucoup de curiosité. Haïti – Sénégal est l’une des quatre affiches du premier tour des barrages intercontinentaux pour l’accession définitive à la prochaine Coupe du Monde Féminine. Les deux nations ont emprunté un chemin quasi identique pour atteindre ce niveau et sont maintenant prêtes à tout donné afin de se qualifier pour leur première phase finale d’un Mondial Féminin. Si les Lionnes du Sénégal sont sûres de leurs forces et qualités, elles doivent se méfier des Grenadières outillées pour leur donner du fil à retorde.

Haïti, une base « française »

À l’instar de ce qu’on retrouve au Sénégal, le football féminin haïtien et son Championnat est en majorité amateur. Les acteurs se mobilisent pour faire progresser l’ensemble des clubs à la fois dans les secteurs sportifs et administratifs. Mais contrairement à son adversaire sénégalais, capable de se vanter d’avoir au niveau local de bons clubs productifs de superbes footballeuses pour l’équipe nationale, la sélection féminine d’Haïti se repose pratiquement sur une force évoluant hors du pays. C’est du moins ce qu’on comprend en vérifiant les dernières convocations.

En revanche, si beaucoup de footballeuses sénégalaises peinent à décrocher des contrats professionnels, en Haïti, près de la quasi-totalité des internationales sont professionnelles et la plupart jouent en grande majorité en France, aux Etats-Unis et également au Canada. Melchie Daëlle Dumornay vient de s’engager avec le recordman de Ligue des Champions féminine, l’Olympique Lyonnais. Toujours en D1 Arkema, Nerilia Mondésir est incontournable à Montpellier, tout comme l’est Kethna Louis à Reims ou Batcheba Louis au FC Fleury.

« Actuellement en Haïti, le football est au point mort. Plus rien ne fonctionne depuis quasiment deux ans à cause de la situation du pays », reconnaît sans détour notre confrère journaliste et rédacteur sportif à Haiti-Tempo, Caleb Jephte Pierre, joint par notre rédaction. Mais pour autant, cela ne casse pas la dynamique chez les féminines. « L’ambiance est bonne du côté des Grenadières, elles préparent déjà ce match de barrages mentalement. L’avantage qu’on a, c’est que la majorité d’elles jouent à l’étranger. Ça facilite la tâche pour le staff technique qui aura des joueuses qui sont en activité. »

Des récents résultats « satisfaisants »

Pour ce premier affrontement entre le Sénégal et Haïti, il faudra bien un vainqueur à l’arrivée. Du côté des Grenadières, on sait survoler les adversaires comme on peut subir quand le niveau d’adversité monte d’un cran. Logée dans un Groupe A composé des Etats-Unis, de la Jamaïque et du Mexique à l’occasion du Championnat de la CONCACAF, la sélection de Nicolas Delépine a terminé troisième, derrière les USA et les Reggae Girlz, et devant la Tri. Conséquence, elle n’a pas atteint directement le Mondial Féminin, mais avec les barrages en prime.

Ces derniers mois, notamment durant l’année 2022, les Haïtiennes ont multiplié les bons résultats avant de subitement faire retomber l’euphorie. Le Honduras, par exemple, a pris six buts face à la bande à Nérilia Mondésir, la Barbade s’est faite humiliée par 11 buts à zéro, avant de passer le flambeau aux Îles Vierges Britanniques qui ont ramassé pas moins de 21 buts et n’en ont marqué aucun. Ensuite, c’était au tour du Cuba d’être battu 6-0. Dites-vous le tout, ça s’est passé en début d’année 2022, à l’occasion des qualifications pour le tournoi de la CONCACAF.

Mais les Grenadières ont eu plus de difficultés pendant la phase finale, ce qui semblait logique au regard du niveau d’adversité. En effet, elles ont débuté la compétition par une défaite 3 buts à 0 face aux États-Unis, elles enchaînent ensuite avec une victoire historique contre le Mexique avant de perdre par 4 buts à zéro face aux Jamaïcaines. Il faut quand même dire qu’Haiti a plutôt atteint un objectif en ayant battu une équipe mexicaine annoncée favorite pour valider sa qualif’ aux barrages du Mondial. Et ce sont les Lionnes du Sénégal qui doivent maintenant se méfier.

« Honnêtement, pour une équipe comme Haïti, les récents résultats sont plutôt satisfaisants, compte tenu de ce qu’on propose ces dernières années en termes de football. Mais après, on est très exigeant et on cherche toujours à donner le meilleur. Le Sénégal doit attendre à une belle opposition. Une équipe qui va mouiller le maillot, qui va aller chercher cette place pour la finale de ce triangulaire afin de concrétiser un rêve qui existe pour cet effectif depuis près d’une décennie : se qualifier pour un Mondial », avertit Caleb Jephte Pierre.

Attention à « Corventina »

Dans son 4-4-2 solide et rudement efficace, le sélectionneur Nicolas Delépine, lui qui entraîne à Grenoble entre autres des joueuses comme Chelsea Surpris, Jennyfer Limage et Sherly Jeudy, arrive toujours à s’appuyer sur une base collective solide, mais pas que. Individuellement aussi, son équipe est capable d’inquiéter toute sorte d’adversité. Dans ce cas, beaucoup se repose sur Melchie Daëlle Dumornay, de son surnom Corventina. Á 19 ans, elle a été l’attraction du dernier mercato féminin. Convoitée par les plus grands clubs européens alors que son contrat à Reims se termine à la fin de saison, elle a choisi Lyon, comme indiqué un peu plus haut dans l’article.

En 2018, alors qu’elle était âgée de 15 ans seulement, Melchie avait impressionné lors du Mondial Féminin de sa catégorie. Depuis, elle ne cesse d’additionner les excellentes prestations. Pièce maitresse au Stade de Reims, elle l’est tout aussi en sélection. Capable d’évoluer dans n’importe quel poste sur le plan offensif mais également au milieu de terrain, « Corventina », pure produit du football haïtien, compte déjà pas moins de 7 buts en 10 sélections.

Mais dans les rangs des Grenadières, il n’y a « pas que Melchie Daëlle Dumornay. La Capitaine Nérilia, Batcheba et aussi Sherly Jeudy sont des joueuses importantes qui peuvent faire mal à n’importe quel moment. Le projecteur est allumé sur Dumornay un peu plus en ce moment par ce qu’elle est en forme et réalise de très belles choses en Europe », précise Caleb Jephte Pierre. Autant de bonnes raisons pour se méfier de cette équipe haïtienne, n’est-ce pas ? « Oui, oui, malgré tout on reste confiant par ce qu’on a un groupe soudé, motivé pour aller chercher la qualification pour donner du sourire au peuple haïtien. On va aborder le Sénégal avec beaucoup de prudence mais, on va tout faire pour obtenir le résultat qu’il faut », termine notre confrère.

Ce qui est sûr et sans doute certain, c’est qu’il ne manque pas aux Lionnes du Sénégal des « bombes » pour prendre le dessus sur les Grenadières. Mais pour tenter de rejoindre le Chili de Christiane Endler dans l’une de ces finales des barrages pour la Coupe du Monde, la troupe de Mame Moussa Cissé devra se montrer très solide défensivement, clinique offensivement et être capable de limiter l’influence de Melchie Daëlle Dumornay. Enfin, Safietou Sagna et ses partenaires auront un sacré client dans un duel sacrément indécis.

wiwsport.com

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