UNE DIZAINE DE TIRAILLEURS VONT RENTRER AU SÉNÉGAL GRÂCE À UNE AIDE EXCEPTIONNELLE DE L’ÉTAT FRANÇAIS
Une dizaine de tirailleurs d’origine sénégalaise vivant en France vont pouvoir rentrer au Sénégal en avril grâce à une aide financière exceptionnelle de l’Etat français, a-t-on appris mercredi auprès du cabinet de la secrétaire d’Etat aux Anciens combattants.
« Cette aide importante, et exceptionnelle », décidée par la secrétaire d’Etat aux Anciens combattants et à la Mémoire Patricia Mirallès, s’inscrit « dans le cadre de la solidarité que l’Etat a envers les anciens combattants et qui va permettre à ces tirailleurs de pouvoir rentrer chez eux dans de bonnes conditions », a précisé à l’AFP l’un de ses conseillers. Cette aide a pour but de financer le voyage retour, le déménagement et la réinstallation de ces personnes au Sénégal.
« Certains ont accumulé plusieurs décennies en France, c’est toute une vie qu’ils doivent remporter et donc on les aide à cela aussi », a souligné le conseiller. « Ce soutien du ministère des Armées à ses anciens combattants afin de leur permettre de revenir auprès de leurs familles, de leurs enfants et de leurs petits-enfants s’inscrit dans le cadre des mesures de solidarité que l’Office national des combattants et de victimes de guerre accorde quotidiennement à ses ressortissants. C’est l’honneur de la République que de se soucier de ceux qui ont tant donné pour sa défense », a déclaré Mme Mirallès dans un communiqué à l’AFP. Le secrétariat d’Etat n’a pas souhaité préciser le montant de cette aide pour préserver la « sérénité » du retour des bénéficiaires. Ce montant a été fixé au regard des besoins et « en accord avec les intéressés et les associations » qui sont historiquement auprès d’eux, a expliqué le conseiller.
Le secrétariat aux Anciens combattants estime à 37 le nombre de tirailleurs sénégalais vivant en France. Lors d’un premier voyage prévu en avril, une dizaine – dont une majorité ont plus de 85 ans et certains 95 ans – vont d’ores et déjà rentrer au Sénégal, a précisé le conseiller. Ces personnes sont en majorité seules. « C’est l’une des raisons pour lesquelles ils souhaitent retourner au Sénégal, c’est être avec leurs familles », a-t-il ajouté.
Créé sous le Second Empire (1852-1870) et dissous au début des années 1960, le corps français des « Tirailleurs sénégalais » rassemblait des militaires nés dans les anciennes colonies françaises en Afrique et enrôlés dans l’armée française. Le terme a fini par désigner l’ensemble des soldats d’Afrique noire qui se battaient sous le drapeau français, quelle que soit leur nationalité ou pays d’origine. Ils ont participé à la Seconde Guerre mondiale et aux guerres de décolonisation, notamment en Indochine et en Algérie. Leur histoire a longtemps été mésestimée, voire ignorée.
Le ministère a indiqué n’avoir « pas connaissance » aujourd’hui de « tirailleurs qui ne seraient pas de nationalité sénégalaise » vivant en France, mais s’il en existait, le dispositif d’aide au retour serait le même. En janvier, le secrétariat aux Anciens combattants avait annoncé que les derniers « tirailleurs sénégalais » pourraient rentrer dans leur pays d’origine tout en touchant le minimum vieillesse.