SONKO ET SES AMIS DE L’APR
Suite à son rendez-vous encore manqué au tribunal avec Ousmane Sonko, le ministre plaignant, Mame Mbaye Niang, a tenu le crachoir devant la presse pour se comporter en véritable histrion. Il s’est d’abord amusé à traiter son «ami» Sonko par-dessus la jambe avant de se laisser aller à des propos de nature à alourdir un climat sociopolitique déjà extrêmement délétère.
Mame Mbaye Niang crie victoire alors que le pays brûle de partout, avec des casses et des pillages, des jeunes tués, et des hôpitaux qui fourmillent de blessés graves.
Alors que les échos des voix indignées ne se sont pas encore estompées, voilà qu’un autre phénomène, Oumar Sow pour ne pas le nommer, sort du bois «apériste» pour souhaiter la mort de Sonko, ajoutant que si finalement cela venait à arriver, çà ne serait pas de chance pour la maman du leader du Pastef qui serait, selon lui, ménopausée.
Mais c’est quoi ce délire ?
S’il n’est pas trop tard pour le Président Macky Sall de ramener ses troupes à la raison, c’est maintenant ou jamais. Parce que ses ouailles accréditent l’idée que son régime est à fond dans la promotion de la violence et de l’absurde érigés en mode de gouvernement, la terreur et le meurtre en moyens d’actions.
La «victoire», dans le contexte où nous sommes, ne rend pas véridique. Elle ne consacre ni la compétence, ni les qualités humaines. Pas plus qu’elle ne signe la justesse de la cause et la pertinence des propos.
Disons-le tout net : nous sommes sous la pression des populismes. Les sautes d’humeur gagnent la vie politique au détriment de la rationalité et de la perspective, alors que les attentes des Sénégalais sont ailleurs situées : en finir avec l’injustice et les horreurs. Cela suppose une reconstruction rationnelle de notre Cité parce que ses bases, ses lois, son fonctionnement… tout est pourri. Refondation morale et philosophique impérative, et se battre afin que les tyrans ne dictent plus notre Histoire selon leurs caprices.
Eh oui, notre système démocratique est décadent. Dans cet effondrement, il y a bien sûr la faillite des élites qui, aujourd’hui, ne sont plus capables de penser notre société. Ils ont perdu tout lien avec les dynamiques sociales, parce que arriérés sur le plan de leur logique et de leur référentiel. Ils se sont mis en trahison de leur service de l’intérêt collectif.
L’élite n’a en effet de sens que si elle est au service du collectif. Mais quand elle ne sert plus que son intérêt dévoyé ou des intérêts auxquels elle s’est prostituée, elle devient nocive. C’est le cas actuellement dans notre pays plongé dans un état de maltraitance de la part de nos élites (politiques, intellectuelles, religieuses…) sur les populations, de manipulation et de torture psychologique. C’est vraiment, comme dirait l’autre, du lourd de chez lourd.
Le réveil risque d’être à la fois brutal et fatal.