1 MILLIARD 200 MILLIONS POUR VAINCRE LE FLEAU
Dans le cadre de la préparation de la prochaine campagne pour l’exportation des mangues et pour l’éradication de la mouche des fruits, les acteurs de la filière et le ministre ont décidé de prendre ensemble le financement du plan de lutte élaboré. Une rencontre d’échanges et d’harmonisation a été présidée par Aly Ngouille Ndiaye ce vendredi à Diamniadio.
D’emblée, Aly Ngouille Ndiaye qui a présidé l’ouverture des travaux a rappelé que ce n’était pas prévu dans son budget, mais des efforts d’ajustement pourront être faits pour trouver des ressources à mettre sur ce plan. Il s’agit pour le ministre d’agir vite afin de soutenir l’exportation des mangues qui a souffert ces dernières années des effets de la mouche des mangues occasionnant des interceptions nombreuses au niveau des exportations vers les pays de l’Union Européenne. Des interceptions sur les cargaisons suivies de destructions qui représentent une perte de près de 600.000.000 de Frs, assortie d’une menace de suspension des exportations vers l’UE. C’est pour combattre ce fléau qu’un plan de lutte pour un coût d’1 milliard 237millions a été mis en place. « « Un budget d’un milliard deux cent millions a été mis en place et le ministre a demandé aux acteurs de contribuer avec 15 francs sur le kilo à l’exportation. Ces prélèvements d’un montant d’environ 300 millions vont rejoindre la part du ministère. C’est une contribution qui montre déjà l’adhésion des acteurs pour leur participation à cette lutte. Pour le reste, le ministre de l’Agriculture continuera à accompagner la filière et les exportations », a dit Moussa Sow, le directeur de cabinet du MAERSA.
A travers ce plan il s’agit de soutenir les exportations de mangues sénégalaises qui ont atteint des records au niveau de l’exportation avec des volumes atteignant 17000 tonnes en 2017 avant d’arriver à un pic de presque 25000 tonnes, en 2021. Mais ces performances sont aujourd’hui compromises par la présence de la mouche de la quarantaine. Et aujourd’hui, les exportations en 2022 ont été chiffrées à un peu moins de 16000 tonnes. Selon la note de présentation, en 2017 déjà, le Sénégal figurait au rang des premiers pays de la CEDEAO à avoir présenté avec satisfaction un dossier intégrant des mesures de contrôle à mettre en place pour garantir l’absence de mouches des fruits lors des exportations de mangues, conformément à la nouvelle réglementation européenne.
Une démarche bien approuvée par les acteurs qui se sont engagés à jouer pleinement leur partition, car la dernière campagne a été très difficile pour eux. « Nous sortons d’une campagne très difficile en général pour l’Afrique de l’Ouest mais plus particulièrement pour le Sénégal pour la première fois avec un nombre d’interceptions record des exportations de mangues. Ce que nous avons fait et aujourd’hui il était question de valider ce programme et de s’engager sur la mise en œuvre. Je pense que le ministre vient de donner une volonté manifeste de prendre en charge ce programme pour un montant de 900 millions. Il y a eu des discussions mais finalement ce qui a été retenu, c’est de nous organiser pour avoir une contribution de 15 francs le kilo entre les producteurs et les exportateurs », a reconnu Cheikh Ngane.
Le Président de la coopérative fédérative de l’Horticulture du Sénégal, Président du Comité national de lutte contre la mouche des fruits a également souligné la nécessité d’harmoniser les prix aux producteurs. Ce qui pourrait faciliter la collecte des contributions des acteurs. « Il y a des préalables que nous devons régler, c’est le prix de la mangue au producteur par les exportateurs. C’est une question à laquelle nous ne pouvons pas dérober et nous devons la régler comme dans tous les autres pays parce que nous sommes dans un marché concurrentiel. Une fois qu’on se serait entendu sur ce prix le mode pour gérer leur contribution au programme de lutte se fera aisément » a-t-il promis.