EUPHORIE, ERREUR, ABSENCE D’ÉTHIQUE
L’évolution de la situation politique actuelle est inédite dans l’histoire du Sénégal. Elle ne peut laisser indifférente un militant à vie pour la cause des populations oppressées où qu’elles se trouvent dans le monde. Peu importe leurs religions, leurs croyances, leurs idéologies ou leurs appartenances ethniques.
Cette chronique revient sur un « règne », aujourd’hui finissant, qui portait déjà en gésine la faillite et les dérives actuelles. Cette chronique est une historicisation de la gouvernance du président Macky Sall.
Euphorie – Erreur – Absence d’éthique
La fin du mandat non renouvelable du président Macky Sall amorce le début du bilan de sa gouvernance.
Car, nul[1] président, ne peut se soustraire au jugement du peuple, qui a consenti le sacrifice de se priver de tout pour ne rien lui priver. Peu importe la rationalité ou l’irrationnalité du jugement. Peu importe l’objectivité ou la subjectivité du jugement.
Bref, la fin du mandat non renouvelable du président Macky Sall initialise sa comparution devant le tribunal des consciences individuelle et collective du peuple du Sénégal.
C’est sous ce prisme, celui de la liberté de penser différemment, qu’émerge le constat que le président Macky Sall a confirmé le slogan « Élections, Trahison ! ».
Cette chronique se propose de le prouver. Le prouver en marchant, comme on prouve le mouvement.
L’euphorie
L’euphorie en elle-même n’est pas mauvaise en soi. Mais quand elle inhibe le discernement d’un président d’une République de surcroît, elle est chargée de périls. Car, elle affecte une des qualités primordiales attendues de sa stature : la capacité de s’auto-gouverner en toutes circonstances.
Dès son élection, le président Macky Sall, s’est livré à une furie de déclarations intempestives : réduction du mandat, renforcement de la démocratie, pas d’emprisonnement de journaliste, primat de la patrie sur le parti… et tutti quanti.
Chaque Sénégalais porte dans sa mémoire une liste de promesses fantasmagoriques. Mais, aussi longues et disparates soient-elles, ces listes sauvegardées dans leurs mémoires, ont un tronc commun : l’absence de lucidité et l’incapacité de s’auto-gouverner dans les moments critiques. Ivresse revancharde ? ou Impréparation à gouverner ?
L’euphorie originelle effrénée du président Macky Sall est le premier signe clinique annonciateur d’une gouvernance calamiteuse.
Les erreurs
La première erreur et la plus fondamentale est celle de la reconduction de la servitude. La visite en avril 2012, aux « anciens maîtres », à un président affaibli, pris en étau par un entre-deux tours d’une élection dont tout le monde, sauf lui, savait qu’il allait la perdre, est à la fois, une erreur stratégique, un manque de jugement et une humiliation.
Les Sénégalais y compris lui-même continuent de payer cette erreur. Le ré-asservissement a été ré-actée. Le prédécesseur du président Sarkozy a « hérité » d’un Sénégal qui lui a été servi sur un plateau d’argent.
En effet, aller au pas de course, implorer de l’aide à un président en disgrâce et balbutier à la face du monde que la France a tiré le Sénégal d’affaire, est une erreur. Réactiver des accords de défense avec une France libérée de sa débâcle, entre autres, par le sang versé par des Sénégalais, est aussi une erreur. Toutes les options pour préserver le Sénégal étaient-elles mises sur la table avant cette visite ?
La deuxième erreur est à inscrire au Guinness des consternations. Un président d’une République, dans un État soumis au Droit, qui regarde le peuple dont il est redevable droit dans les yeux, et lui annonce qu’il met sous son coude des dossiers et qu’il existe des citoyens non justiciables, que fait-il de la République ? que fait-il de l’État de Droit ? Pas surprenant pour quelqu’un qui avait bafoué une loi de la République en refusant de se soumettre aux exigences du code électoral dans un bureau de vote à Fatick. Cela est aussi sauvegardé dans nos mémoires.
Les erreurs du président Macky Sall sont le deuxième signe clinique annonciateur d’une gouvernance calamiteuse.
L’absence d’éthique
Le peuple du Sénégal et les peuples du monde médusés, ont appris du président Macky Sall qu’il est possible, dans l’un des pays les plus pauvres du monde, de devenir milliardaire uniquement en faisant de la politique. Un politicien doit-il accepter un don en milliards quelle que soit leur provenance du seul fait de sa position politique circonstancielle ? Outrageant ! Le président Macky Sall connait-il les derniers mots du cinquième couplet de notre hymne national ? « La mort, oui ! Nous disons la mort, mais pas la honte ».
L’absence d’éthique du président Macky Sall est le troisième signe clinique annonciateur d’une gouvernance calamiteuse.
A suivre…
[1] Pour Ismaila Madior Fall, le président Macky Sall se trouverait hors du domaine de définition de « nul ». Nous y reviendrons.