«NOUS AVONS UN STATUT ET UN TITRE A DEFENDRE»
(MAPUTO, Mozambique) – Rester dans la dynamique de victoire. C’est ce qu’ambitionne Aliou Cissé. Face à la presse hier, lundi au siège de la Fédération mozambicaine de football, le sélectionneur des Lions a encore réitéré sa volonté de composter son ticket pour Côte d’Ivoire 2023, en tant que tenant du titre.
Votre impression de cette sélection du Mozambique ?
C’est l’équipe classée deuxième derrière nous, c’est une équipe qu’on respecte énormément. C’est vrai qu’on a pris une bonne option pour la qualification lors du match joué chez nous. Demain (ce mardi) c’est un autre contexte, on arrive face à une équipe qui a toutes ses chances de se qualifier. Et comme je l’ai dit, en tant que tenant du titre, notre objectif c’est d’être en Côte d’Ivoire. Sur ce match, c’est continuer de travailler et réussir à se qualifier à la Can. Effectivement, on s’attend à un match différent de celui de vendredi. Mon équipe est prête, on a un statut à défendre, un titre à défendre et ça passe par Maputo, après ce sera à Kigali puis Cotonou.
Qu’est-ce que vous allez présenter face au Mozambique ?
(Eclats de rires). Ma composition d’équipe ? Ça, je ne vais pas quand même vous le dire. Mais comme je le dis, le Sénégal n’est pas encore qualifié. Il ne faut pas le perdre de vue, il s’agit d’un match très important pour nous. Le contexte est différent par rapport au match passé, et on sait qu’on va vers un match différent. On est dans la bonne direction de nous qualifier après les 3 points du match de vendredi dernier, on reste dans cette même direction, emmagasiner le maximum de point demain (ce mardi). Ce qui m’intéresse, c’est de composer la meilleure équipe compétitive justement pour défendre les couleurs du Sénégal face à une très belle équipe Mozambicaine.
Qu’est-ce que le Mozambique peut apprendre du Sénégal ?
Je n’ai pas envie de passer pour un donneur de leçon. Loin de là, mais le football existe dans ce pays. Le Mozambique a eu toujours de très grands footballeurs de très grandes équipes nationales. Je n’ai aucun doute, aujourd’hui il y a un potentiel de Mozambicains qui jouent au Portugal qui jouent partout dans le monde. Et d’ailleurs c’est ce qui constitue cette équipe actuelle. L’entraineur, la fédération sont en train de faire de bonnes choses, travailler pour améliorer la formation. Parce que justement c’est ce qui fait qu’on peut former de futurs footballeurs professionnels. Dans mon pays on a eu très tôt des centres de formation, des présidents de clubs qui ont énormément œuvré à travailler de sorte qu’on ait des générations. Depuis tout le temps, le Sénégal est connu comme un pays qui a un réservoir de footballeurs. Le football existe, mais il ne faut pas croire que tout est rose chose. On gagne mais il y a aussi des hauts et des bas. Il y a un projet qui a été mis en place par nos dirigeants, c’est ce qui explique un peu nos résultats, mais ce n’est pas quelque chose de spontané. Gagner une Can avec tout le potentiel que le Sénégal a eu depuis des années… On a mis quand même 60 ans avant de gagner une Can. Je suis en place depuis 8 ans. Donc, c’est un travail de longue haleine pour toutes les franches du football sénégalais. Être capable d’aller chercher des garçons comme Boulaye Dia qui n’a pas été formé dans notre circuit national mais qui reste un Sénégalais. Au Portugal, il y a des joueurs d’origine mozambicaine, donc je pense que le football ici peut progresser parce qu’il existe déjà, mais il qu’il soit accompagné par des moyens mais aussi des compétences.
Etes-vous toujours dans la logique de vouloir remporter tous matchs de qualification ?
Notre option c’est d’abord la qualification. Bien sûr comme tout entraineur, on avait gagné nos matchs, notre objectif sera de gagner les autres matchs. Mais en réalité l’objectif numéro 1 pour le tenant du titre, c’est de se qualifier pour cette CAN-2023. Le terrain est difficile, je le sais. Je me rappelle du Mozambique-Égypte ici, beaucoup de grands se sont cassés les dents ici. Donc, je ne serai pas surpris, notre équipe ne sera pas surprise, mais on sait que c’est une place difficile pour gagner. Mais tout ça nous excite, tout ça nous motive quand on est compétiteur de haut niveau. Car, c’est d’aller gagner dans des endroits où beaucoup d’équipes africaines, de grosses équipes ont eu des problèmes ici (Maputo). On est conscients de cela.
Depuis le match contre l’Iran, le Sénégal a toujours encaissé un but qu’est-ce qui l’explique ?
C’est vrai que beaucoup de vos collègues l’ont dit, on a marqué 5 buts mais on en a pris un. Mais derrière, on a la possibilité aussi de marquer davantage. Je le dis et je le répète, il nous faudra être encore beaucoup plus concentrés dans certaines situations de jeu, sur les phases arrêtées. C’est un axe de travail, ça demande un peu plus de concentrations de communications, de vigilances. C’est vrai que c’est un but qu’on peut éviter et on doit travailler dans ce sens. Mais est-ce que c’est aussi un problème individuel, de système ? Moi je pense que c’est tout le système défensif qu’il faut améliorer. Défendre, ce n’est pas uniquement les quatre qui sont derrière mais un tout un système. Donc, oui, on va essayer de progresser et éviter de prendre des buts qu’on peut éviter. Je suis entièrement d’accord avec vous.