Prodac – Tension au Sénégal : « Pas nécessaire pour le parquet de faire appel » (Pr Jean-Louis Corréa)
On a beaucoup épilogué sur l’apaisement au sujet du procès en diffamation Prodac opposant Ousmane Sonko à Mame Mbaye Niang. Mais Jean-Louis Corréa, dans ‘Objection’ sur Sud Fm, rame à contre-courant de ce sentiment au regard de la posture du parquet qui a interjeté appel.
Le tribunal correctionnel de Dakar a infligé 2 mois mois de prion avec sursis et 200 millions de dommages et intérêts à Ousmane Sonko. Mais la partie civile a interjeté appel.
Pour l’enseignant-chercheur en droit à l’Université numérique Cheikh Hamidou Kane ex UVS (Université virtuelle du Sénégal, le juge du siège a pris ses responsabilités, il a jugé dans son intime conviction, et a du peut être surprendre.
Mais le parquet avait requis deux ans dont un an ferme, pas satisfait sur le quantum de la peine, a fait appel pour obtenir ce qu’il voulait.
Pas d’apaisement…
« Encore que pour diffamation, renchérit-il, il faut savoir raison gardez. C’est l’intérêt propre de Mame Mbaye Niang qui est ici en jeu. D’une aucune façon, l’intérêt de la société sénégalaise n’est en jeu. Du moment que le procureur fait appel, on ne peux plus parler d’apaisement. Tous les observateurs qui parlaient au début d’apaisement, créditant le juge d’une certaine indépendance se voient dérouter.
…Retour à la case départ
« Et si le parquet fait appel, connaissant les liens qu’il y a entre le parquet et l’exécutif, on ne peut plus dire que c’est de l’apaisement. Bien au contraire, on repart au combat. D’un point de vue politique, vu la tension qu’il y a dans ce pays, vu l’arrêt de l’économie, ce n’est pas nécessaire pour le parquet de faire appel de cette décision que tout le monde salue.
Le parquet brouille les cartes
« Le parquet et le pouvoir exécutif sont en train de marcher à contre-courant de ce que tous les observateurs ont eu à saluer cette décision qui s’est analysée dans les premières heures comme une décision d’apaisement . Mais là en faisant appel, on brouille les cartes et c’est un dossier judiciaire qui va entrer dans une saga judiciaire qui ne fait que commencer ».