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« Entre politisation, médicalisation et judiciarisation : un secteur vers la ‘santé pour tous’ ? »

Le Syndicat Unique des Travailleurs de la Santé et de l’Action Sociale (SUTSAS) a profité de la journée du 07 avril, déclarée journée mondiale de la santé pour rappeler le sens de son éternel combat, celui d’un système de santé et d’action sociale « cohérent« , « performant« , « résilient« , « motivant et mobilisateur« .

Mballo Dia Thiam et Cie ont profité de leur tribune pour saluer les efforts « quoi que insuffisants du Gouvernement au regard des besoins immenses et de la modicité du budget du secteur« , mais aussi pour appeler leurs camarades « à plus de conscience professionnelle et de sacrifice dans notre quête quotidienne d’un système de santé performant et résilient dans la perspective d’une souverainement sanitaire« .

Texte in extenso : 

En célébrant cette mémorable journée, n’est-il pas besoin de rappeler, entre autres évolutions institutionnelles, la réforme hospitalière, la couverture médicale universelle, le remembrement de l’Action sociale, la loi d’orientation sociale, l’érection de la Direction des Ressources Humaines, de la Direction des infrastructures des équipements et de la maintenance, de la Direction de la santé maternelle, celle générale des Etablissements Publics de santé, des Directions régionales de la Santé et de l’Action sociale, etc…

A la lumière de ces importants acquis salutaires indispensables à l’amélioration de la santé des populations nonobstant d’innombrables manquements ou gaps, la lutte continue dans notre orientation de syndicalisme républicain autonome, indépendant et de développement, loin de tout nihilisme abject.
C’est pourquoi apprécier positivement les avancées en dents de scie des progrès réalisés dans l’augmentation de l’offre de soins, l’augmentation du budget de la santé, l’élargissement et de la carte hospitalière et les augmentations substantielles et inédites du pouvoir d’achat des travailleurs de la santé et de l’Action sociale, malgré un contexte national et international hostile, relève de l’honnêteté intellectuelle, du réalisme et de la gratitude de notre part.

Néanmoins, à l’opposé du « côté jardin », « le côté cour » présente une réforme hospitalière de 1998 insuffisamment accompagnée financièrement et matériellement à cause d’un Top management dont le casting quelconque devient de plus problématique avec des Directeurs généraux ou nationaux incapables de conduire les réformes dont ils sont les principaux obstacles par ignorance des objectifs entre autres causes.

En conséquence de quoi la loi hospitalière, rompant avec la logique administrative traditionnelle pour une performance dans les soins de qualité et dans la gestion dans une double tutelle administrative (Ministère de la Santé) et une tutelle financière (Ministère des finances), consacre un hôpital de type nouveau dénommé Etablissement Public de Santé (EPS) est encore à la croisée des chemins malgré la volonté du Chef de l’Etat. Par ailleurs, le plan national de développement sanitaire et social (PNDSS) 2019-2028 et ses démembrements tels que le plan décennal de développement des ressources humaines (PNDRH) en l’absence de la dévolution du recrutement pour 10 ans, plan national de développement de la maintenance, la perspective du financement holistique de la santé qui amoindrit le paiement direct par le patient, la verticalisation des programmes de santé et leurs télescopages dans les mêmes cibles et les acteurs au grand dam de la mutualisation des ressources, la réforme du District sanitaire, la médecine traditionnelle non encadrée pendant que 70% (en Afrique d’après l’OMS) la population l’utilise avant ou après la médecine moderne, la mise en place d’une véritable politique de prise en charge des urgences à tous les niveaux de la pyramide sanitaire constituent des sur-priorités de l’heure.

En plus, une judiciarisation qui découle d’une médicalisation outrancière du système de santé à laquelle s’ajoute l’absence totale d’un Conseil de l’ordre des Sages-femmes et des Infirmiers pour la régulation des pratiques dans des normes à l’instar de ceux des médecins, pharmaciens et chirurgiens constituent de grands chantiers inachevés gages de succès que certains hauts responsables foulent au pied pour des agendas individuels cachés.

En souhaitant une excellente célébration de cette mémorable journée mondiale de la santé, le SUTSAS salue les efforts quoi que insuffisants du Gouvernement au regard des besoins immenses et de la modicité du budget du secteur (- de 10% du budget national) le SUTSAS et engage les camarades à plus de conscience professionnelle et de sacrifice dans notre quête quotidienne d’un système de sante performant et résilient dans la perspective d’une souverainement sanitaire.

Fait à Dakar, le 07 avril 2023.

Pour le Secrétariat Exécutif permanent (SEP)

Mballo Dia Thiam

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