UNE LONGUE JOURNÉE ATTENDUE À L’HÉMICYCLE CE LUNDI
Ce lundi 12 septembre 2022, les députés élus le 31 juillet dernier prennent officiellement fonction, à la faveur d’une cérémonie d’installation de la 14ème Législature, pour la période 2022-2027. Ce qui augure une longue journée de fortes tractations et de vote ce, du fait de l’écart étriqué entre la majorité et l’opposition.
A l’Assemblée nationale, les choses solennelles vont commencer lundi 12 septembre 2022 avec la première séance publique de la 14e Législature, à 10 heures. Les nouveaux députés éliront le président de l’Assemblée nationale par bulletin secret à la tribune. Tout ce processus est régi par la loi organique portant Règlement intérieur notamment aux articles 9 et suivants.
D’abord, il faut rappeler que la séance se déroulera sous la supervision du Bureau d’âge sachant lire et écrire la langue officielle, (Me Abdoulaye Wade, député ‘’Wallu Sénégal’’, 96 ans, même si l’on annonce son retrait), à qui revient la présidence de cette séance inaugurale. Il est assisté par les deux plus jeunes, sachant également lire et écrire le Français, pour assumer les fonctions de secrétaire.
Le doyen de la nouvelle Assemblée fait donc procéder à l’appel nominal des députés. Après avoir fait constater que le quorum est atteint, il déclare la séance ouverte. A préciser, tout de même, qu’aucun débat ne peut avoir lieu sous la présidence du doyen d’âge, sauf s’il porte sur des questions de procédure relatives à l’élection en cours.
Mais, dès son élection, le Président de l’Assemblée nationale prend fonction. Ce qui veut dire que l’élection des autres membres du Bureau se déroule sous sa présidence. Là aussi, il est à préciser que ce n’est qu’en cas d’empêchement du Président que le plus âgé des députés présents, sachant lire et écrire la langue officielle, préside à l’élection des autres membres du Bureau, d’après toujours le RI de la deuxième institution de la République du Sénégal.
Aux cours des travaux, il peut être demandé une suspension de séance. Le Président de l’Assemblée nationale peut aussi autoriser des explications de vote après l’installation du Bureau définitif.
Au jour et à l’heure fixés pour l’ouverture de la session, le nouveau Président fait ainsi procéder à l’appel nominal des députés. Après avoir fait constater que le quorum fixé à l’article 6 est atteint, il déclare la session ouverte. Il est ensuite procédé à l’élection du Bureau, dans les conditions prévues aux articles 13 et 14 du Règlement intérieur.
Une installation particulière
Pour rappel, le Bureau comprend, outre le Président, huit vice-présidents ; six secrétaires élus et deux questeurs.
Le Président de l’Assemblée nationale est élu au scrutin uninominal, à la majorité absolue des suffrages exprimés. Et si cette majorité n’est pas atteinte au premier tour du scrutin, il est procédé à un second tour, pour lequel l’élection est acquise à la majorité relative.
Quant aux vice-présidents, secrétaires et questeurs, ils sont élus au scrutin de liste, pour chaque fonction. Chaque groupe de l’Assemblée peut présenter une liste par fonction. En cas de contestation, la séance est suspendue, et le scrutin ne peut avoir lieu qu’une heure après.
Mais sur proposition de son Bureau, l’Assemblée nationale peut, au cours d’une séance solennelle, recevoir des personnalités éminentes venues délivrer un message ou accorder l’honorariat à ses anciens présidents.
La particularité de cette séance d’ouverture, c’est que les discussions s’annoncent déjà très serrées, notamment entre la majorité présidentielle ‘’Benno bokk yaakaar (Bby) avec 82 députés et l’inter-coalition ‘’Yewwi Askan wi-Wallu Sénégal’’, qui s’en adjuge 80. Il est donc clair que le pouvoir, qui disposait de 129 sièges sur 165, lors de la précédente Législature, a perdu du terrain au niveau de l’Hémicycle. Reste maintenant à voir si elle va réussir le défi de la massification si l’on sait que, contrairement aux séances ordinaires, le vote pour le président et les membres du bureau sera secret.
Par ailleurs, il faut rappeler que même si c’est moins risqué dans le camp présidentiel, au sein de l’opposition, un choc des ambitions s’est dessiné. Déjà, l’on annonce deux à trois prétendants pour le poste de président de l’Assemblée nationale (Mamadou Lamine Thiam choisi par le Pds, Ahmed Aïdara et Barthélémy Dias de Yewwi).
Du côté des députés « faiseurs de roi », Pape Diop de la coalition ‘’Bokk Gis-Gis Ligueey’’ a déjà clarifié sa position, assurant se joindre au groupe parlementaire que Benno va mettre en place. Au même moment, Pape Djibril Fall (Les Serviteurs) et Thierno Alassane Sall (‘’Aar Sénégal’’) ont décidé de « rester » dans l’opposition, mais qu’ils seront non-alignés.