L’HEURE DE CREVER L’ABCÈS POUR MACKY SALL
Le secret qui entoure de manière presque inédite la nomination du président de l’Assemblée nationale va connaître son épilogue aujourd’hui. Si pour jouer les trouble-fête, certains membres de la coalition de l’opposition ont déclaré leur candidature, dans le camp présidentiel, c’est le mystère total par rapport au choix du président Macky Sall qui sera connu aujourd’hui. Le chef de l’Etat entame une semaine fatidique aussi avec la nomination du Premier ministre attendue depuis presque un mois dans un contexte de crise économique avec la flambée des prix des denrées de première nécessité.
Pour l’installation officielle des députés et du bureau de l’Assemblée nationale, une seule chose est sûre pour le moment. Moustapha Niasse ne sera pas le président de la 14ème législature. Pour le reste, rien n’a filtré. Jamais peut-être dans l’histoire de l’Assemblée nationale, le choix du chef de l’Etat n’a été autant discuté, disputé surtout au sein du camp présidentiel. Qui de Mimi Touré ou de Amadou Ba succédera à Moustapha Niasse? Les Sénégalais seront édifiés aujourd’hui. Mais force est de souligner qu’aucun nom ne semble faire l’unanimité au sein de la mouvance présidentielle et de l’opinion. Si le choix de l’ex-Première ministre Aminata Touré qui a été l’artisan de la victoire à la Pyrrhus, mais victoire quand même de la coalition Bby lors des dernières Législatives, sonne comme la suite logique, tout le monde n’est manifestement pas convaincu.
Connue pour ses relations heurtées avec le président de la République et ses prises de position sur certaines questions au sein de la mouvance présidentielle comme le troisième mandat, l’ancien garde des Sceaux ne constitue visiblement pas le choix numéro un de certains faucons de l’Alliance Pour la République (Apr). Mais comme l’a souligné récemment le journaliste et analyste politique Pape Samba Kane, quand on mène une campagne électorale comme les Législatives et qu’on obtient la victoire, aussi étriquée qu’elle soit, la logique voudrait qu’on dirige l’Assemblée Nationale ou qu’on soit nommé Premier ministre. Sera-t-elle le choix du Président Macky Sall ? Attendons aujourd’hui pour voir. Mais la réponse n’est pas aussi simple, si on sait que dans la liste de la coalition Bby, il y a un certain Amadou Ba qui attend son retour »triomphal » dans les arcanes du pouvoir depuis son éviction du gouvernement. En plus, pour obtenir la majorité requise à l’Assemblée nationale, le pouvoir a dû compter sur la »voix » du président du parti Bokk Gis Gis, Pape Diop. Qu’estce que le chef de l’Etat a promis à l’ancien président du Sénat qui a eu à diriger aussi l’hémicycle par le passé ? Pour le moment, c’est le flou total sur la teneur de ces négociations.
ENFIN UN PREMIER MINISTRE ?
Mais ce qui est sûr, c’est qu’un homme politique de la trempe de Pape Diop n’a pas accepté de braver toutes les critiques de l’opposition après son ralliement pour des miettes. Mais quoi? L’installation du bureau de l’Assemblée nationale aujourd’hui ou le remaniement qui s’annonce de manière imminente va éclairer la lanterne des Sénégalais sur les tenants et aboutissants de son adhésion au sein de la mouvance présidentielle. Par ailleurs, les Sénégalais pourront connaître aussi dans la semaine le nom du Premier ministre du Sénégal. Annoncée après les élections territoriales, la nomination du chef du gouvernement a été reportée jusqu’après les Législatives. Mais avec la victoire loin d’être reluisante pour le camp présidentiel, le choix du prochain chef de gouvernement devait être mûrement réfléchi. Il y va de l’avenir politique de la mouvance présidentielle.
L’ÉCONOMIE EN BERNE
Qui pour aider à remonter la pente ? Qui pour faire face à cette furie de Yewwi Askan Wi (Yaw)? Le président Macky Sall désignera-t-il, avec la nomination du Premier ministre, son successeur pour 2024? Toutes ces questions ne sont pas pour le moment résolues. Mais après l’installation des députés et du bureau de l’Assemblée nationale, le chef de l’Etat sera obligé de nommer un Premier ministre et partant un nouveau gouvernement. Car, avec la flambée des prix des denrées de première nécessité, les inondations dans certaines localités du pays, la morosité qui touche les institutions, le président de la République est dans l’obligation de parler aux Sénégalais et de leur redonner confiance. En attendant de donner une position claire sur une éventuelle troisième candidature.