LE SALUT DU SECTEUR HALIEUTIQUE SE TROUVE DANS UNE VALORISATION ACCRUE, SELON UN CHERCHEUR
Les ressources transformées ne représentent que 15 % de l’ensemble des exportations halieutiques de l’Etat, ce qui engendre une perte énorme pour le pays, qui doit inverser cette tendance.
Selon Abdoulaye Diouf, enseignant-chercheur à l’Institut universitaire de pêche et d’aquaculture (IUPA) de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, qui intervenait hier (mercredi) à Saly dans un atelier d’élaboration de programmes de formation en transformation des produits halieutiques, le volume actuel des exportations de produits halieutiques tourne autour de 200 milliards de francs CFA, et si cette tendance d’exportation de produits bruts majoritairement est inversée, les devises vont tourner autour de 300 milliards de francs CFA. Cet atelier de Saly, organisé sous l’égide de l’IUPA et du Centre d’excellence africain en aquaculture pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle, a pour objectif de concevoir des maquettes de formation de courte durée en transformation de produits halieutiques, au profit des professionnels de la pêche et de l’aquaculture.
Pour pérenniser la ressource halieutique, il faudra miser sur sa valorisation avant son exportation. C’est la conviction d’un enseignant-chercheur à l’Institut universitaire de pêche et d’aquaculture (IUPA) de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. De l’avis d’Abdoulaye Diouf, qui intervenait hier à Saly lors d’un atelier d’élaboration de programmes de formation en transformation des produits halieutiques, dans un contexte marqué par la raréfaction des ressources halieutiques, le salut se trouve dans la valorisation puisqu’on doit produire peu pour les pérenniser. Le spécialiste précise que la lettre de politique sectorielle de la Pêche et le Plan Sénégal émergent recommandent de transformer les ressources de la mer avant de les exporter.
A en croire M. Diouf, le volume actuel des exportations de produits halieutiques tourne autour de 200 milliards de francs CFA, et si cette tendance est inversée, les devises vont tourner autour de 300 milliards de francs CFA. « Le Sénégal exporte les produits à l’état brut à hauteur de 80 à 85 %. Seuls les 15 % sont exportés à l’état valorisé, ce qui entraîne une perte énorme pour le pays » a-t-il déclaré.
Selon Abdoulaye Diouf, le peu de produits valorisés représente 30 % de la valeur ajoutée. « Si on fait des efforts pour arriver à 50 %, la tendance sera inversée. On va exporter peu mais on va gagner beaucoup plus en devises », a-t-il recommandé.
Toutefois, l’enseignant chercheur reconnaît que la transformation artisanale de produits halieutiques demande « beaucoup d’efforts pour un rendement très faible ». Il a donné l’exemple des femmes actives dans la cueillette d’huîtres. Ces dernières, en valorisant leurs produits en marinade et autres, « peuvent se retrouver au moins avec 5 à 6 bocaux qui sont vendus à 2.000 ou 2.500 francs CFA l’unité, donc la tendance est facilement inversée », souligne-til. C’est pourquoi, a insisté l’enseignant-chercheur, il est très important de viser la transformation des produits en marinade. Mais, pour ce faire, il indique qu’il faut une ressource humaine qualifiée, capable de répondre convenablement aux urgences du moment. « Il faudrait miser sur un personnel de qualité, ce qui ne peut que passer par le renforcement des capacités de ces personnels » qu’ils soient du secteur privé ou de l’administration publique, a expliqué Abdoulaye Diouf.
Cette rencontre de quatre jours se tient à Saly-Portudal (Mbour), sous l’égide de l’IUPA et du Centre d’excellence africain en aquaculture pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Selon le directeur de l’IUPA, Alassane Sarr, cet atelier destiné aux professionnels de la pêche est « pédagogique, académique ».
Il s’agira, au bout de ce conclave de quatre jours de concevoir des maquettes de formation de courte durée en transformation de produits halieutiques au profit des professionnels de la pêche et de l’aquaculture, a-t-il précisé.