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LES GROSSISTES DU CIMENT FONT UN PIED DE NEZ À L’ETAT

Se procurer du ciment est devenu un véritable casse-tête pour de nombreux Sénégalais désireux de construire un toit. En dépit de la baisse annoncée en grande pompe par les services du ministère du Commerce, le prix du produit n’a toujours pas bougé d’un franc. Accusés de non-respect de l’arrêté ministériel, les tenants des quincailleries imputent la responsabilité aux grossistes. Ils invitent l’Etat à les rappeler à l’ordre pour l’application d’un prix sincère.

Le ciment est loin d’être à la portée des Sénégalais notamment les « Goorgoorlu », malgré les mesures prises par le ministre du Commerce et des PME fixant les prix plafonds, les taxes comprises (TTC) du ciment de type 32.5.

En effet, selon l’arrêté, le prix ex-usine/tonne est fixé à 67 000 FCFA à Dakar contre le prix distributeur/ tonne qui est fixé à 73 000 FCFA, tandis que celui du détail/sac de 50 kg est à 3 650 FCFA. Une mesure jugée inefficace par certains vendeurs de quincailleries dont Matar Ndiaye, domicilié à la cité Sotrac Keur Massar, qui estime que l’Etat aurait mieux fait s’il avait régulé le prix à partir des usines. «Je ne peux pas comprendre qu’ils veuillent nous imposer ces prix sans avoir aucune connaissance réelle de ce qui est en cours sur le marché », peste-t-il très révolté.

Il est inconcevable pour eux de vendre à perte. «Nous achetons chez les grossistes la tonne à 73 000 Cfa. Pour la revente, nous payons aux charretiers 100 FCFA pour le transport par sac, soit 2000 FCFA la tonne. C’est pourquoi beaucoup d’entre nous sont obligés de revendre la tonne à 77 000 ou à 78 000 FCFA pour avoir au moins un bénéfice de 2000 FCFA». Il invite les autorités du ministère du Commerce à subventionner le transport du ciment pour non seulement faire appliquer le prix fixé mais soutenir également les commerçants. «Les autorités doivent faire en sorte que le prix nous revienne à moins de 73 000 F cfa, soit au moins à 70 000 FCFA pour qu’on puisse avoir un petit bénéfice. Malheureusement, elles ne prennent jamais en compte ces réalités du terrain», constate-t-il.

Abondant dans le même sens, Saliou Diack, un autre quincaillier installé aux Parcelles Assainies unité 4 à Keur Massar, regrette quant à lui l’exagération dont font preuve certains de ses collègues qui vendent la tonne de ciment à 80 000 FCFA voire plus. «Nous savons tous qu’on ne gagne pas grand-chose dans la commercialisation du ciment. Mais nous devons faire l’effort de ne pas doubler les prix», ajoute notre interlocuteur. Il invite ainsi le gouvernement à sanctionner toutes les personnes en faute. «L’Etat est là pour les commerçants et pour les clients. C’est pourquoi nous invitons les autorités à réguler le marché pour que les commerçants ne vendent pas à perte et que les clients ne subissent pas une spéculation des commerçants véreux», ajoute Saliou. Il exhorte par ailleurs leurs représentants dans les travaux de concertations sur la cherté de la vie à prendre en compte les réalités du marché. « Nos représentants savent comment on procède pour la vente du ciment. C’est un long processus. On y dépense beaucoup d’argent et c’est la raison pour laquelle nous sommes obligés de fixer des prix qui nous permettent de nous en sortir», soutient Saliou Diack.

MAMOUR BA, CHEF DU SERVICE RÉGIONAL DE COMMERCE DE DAKAR «TOUTE PERSONNE QUI VEND À PLUS DE 73 000 FCFA LA TONNE SERA SANCTIONNÉE»

Interpellé sur la question, le chef de service de la région de Dakar, Mamour Ba, trouve fallacieux l’argument brandi par les vendeurs de quincailleries. Pour lui, il est inconcevable que des citoyens refusent de se conformer à la loi. «Le prix a été fixé à 67 000 FCFA. La marge est flottante, il faut discuter avec le quotataire pour trouver le juste milieu. Mais le prix ne doit en aucun cas dépasser les 73 000 FCFA la tonne», indique Mamour Ba. A l’en croire, toute personne qui ne respecte pas ces prix commet une faute passible de sanction. «Nos équipes sont sur le terrain et toute personne qui vend à plus de 73 000 F/tonne sera verbalisée, et sera sanctionnée à hauteur de 500 000 voire 1 million de FCFA», affirme le chef de service de la région de Dakar, Mamour Ba.

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