«LE MILITAIRE NE PEUT GOUVERNER LE POLITIQUE»
Rehaussant la rencontre de sa présence, la ministre des Affaires Étrangères Aïssata Tall Sall a estimé, parlant des putschs répétitifs en Afrique, que la solution doit être d’abord politique.
«Parce que dans un régime démocratique constitué, c’est le politique qui gouverne et qui conduit le militaire», trouve la patronne de la diplomatie sénégalaise. Avant d’ajouter : «le militaire ne peut pas gouverner le politique, donc dans tout ce qui se passe avant même d’envisager la solution militaire, envisageons la solution politique».
Restant sur les coups d’État qui sont légion dans l’espace CEDEAO, il pense que l’organisation sous régionale a peut-être manqué de fermeté lors du premier putsch perpétré au Mali. «Parce que dans tous les coups d’Etat, la CEDEAO a exigé immédiatement le rétablissement de l’ordre constitutionnel.
Mais c’est à l’issue du premier putsch au Mali qu’on a commencé à composer une transition mixte militaro-civile, beaucoup plus militaire que civile avec le général Bah Ndaw», fulmine la diplomate sénégalaise non sans faire savoir que les putschistes soulignent souvent que c’est pour régler le problème de l’insécurité qu’ils font ces coups d’Etat. «Mais est-ce qu’il y a eu un seul coup d’Etat qui a empêché le terrorisme ? Nous sommes au regret de constater que c’est encore non, malheureusement», fait-elle savoir avec un brin de mélancolie.
Sur la dernière prise de pouvoir des militaires au Burkina Faso, elle révèle qu’un dénouement heureux est envisageable puisque le capitaine Ibrahima Traoré a entériné l’agenda de la CEDEAO pour une transition apaisée.
Revenant sur le Forum, l’avocat a affirmé que c’est une bonne occasion pour des politiques qui sont des décideurs, de la hiérarchie militaire et des gens de la société civile, de réfléchir sur ces questions sécuritaires et de trouver des solutions.