EN PLEINE DÉLINQUANCE KAKI, L’AFRIQUE SE FAIT HARAKIRI
Les 17 000 salles de classe rouvrent leurs portes. 4 millions d’écoliers retrouvent ce qui, en vérité, est le plus grand conservatoire national. L’éducation prépare demain. Elle assure le futur. Une nouvelle fois, l’école démarre un jeudi. Une étrangeté qui s’est imposée au fil du temps. Une idée bizarre qui déroute parents et apprenants. Le mieux est d’entamer le lundi, premier jour de la semaine. Ce qui se faisait avant ne se fait plus. Ce n’est pas un sujet secondaire. Les résultats et les déperditions sont renversants. La médiocrité est criante. Le concept « Ubi tey jang tey » est d’une fragilité structurelle. Les pédagogues en vogue ont laissé de côté l’orthodoxie et les totems. C’est l’école sénégalaise qu’on bricole.
Les enfants du Sénégal reprennent ainsi les chemins des établissements scolaires. Avec un boulet, un fardeau et un corset, la langue française. Les petits africains sont du reste les seuls au monde à commencer l’école avec la langue d’autrui. Loin de nous d’avaliser les slogans immatures du « dégagisme ». On n’y songe pas un seul instant. Les ponts entre les peuples valent mieux que les murs et les rideaux de fer entre les peuples. Le Français est une belle langue mais toutes les langues du monde sont belles. C’est la saison des Nobel. Tous les prix ont été enlevés par des personnes qui ont appris avec leur langue maternelle. Il faut voir avec quelle vitesse tectonique un bébé apprend la langue de sa mère. C’est phénoménal et miraculeux.
C’est donc avec cet instrument en priorité que les filles et fils d’Afrique doivent apprendre à lire, écrire et compter. Ce n’est pas seulement une question d’identité. C’est un sujet de civilisation. Les conditions d’une telle révolution ne sont pas encore réunies par manque de volonté et de courage. Mais le monde tel qu’il fonctionne ne permet plus de se défausser. La société savante et les éminences grises devront monter au créneau. La société civile a pris trop de places et n’a pas de légitimité. Cheikh Anta Diop était un phare dans le gotha des savants. De science certaine, l’Afrique a dominé le monde jusqu’au néolithique. Le continent a la plus grande biodiversité linguistique et génétique du globe.
La plupart des gouvernements civils sont distraits et ne font rien de nos pays. Les régimes kaki en embuscade s’emparent allègrement du pouvoir comme on va à la boutique. 82 coups de force depuis 1960 en Afrique. Record imbattable et immense turpitude. Le dernier pronunciamiento a lieu au Burkina. La Cedeao et l’Union africaine sont blasées. Le niveau de déliquescence dans ce pays est incompatible avec la paix et la sécurité. Cette forme de délinquance qui ne dit pas son nom plonge ses victimes dans un monde antédiluvien.
Le déluge et les tempêtes semblent imparables.
Au Sénégal, les foyers religieux comptent parmi nos fortifications. Ils sont la prunelle de nos yeux et font l’exception sénégalaise. La célébration de la nativité du Prophète Muhammad (PSL) renifle le parfum de la sainteté. Le Prophète est dans la molécule dans chaque musulman du Sénégal. Il avait l’air d’un Noé qui sait le secret du déluge. Nous l’aimons plus que tout.