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1700 hectares à un Libano-sénégalais : Mbane désavoue son maire…

Le Collectif contre l’accaparement des Terres du Walo a fait face à la presse ce samedi pour décrier un « harcèlement » de la part de l’administration locale « avec à sa tête leur maire« . A l’origine, 1700 hectares que l’édile de la commune voudrait « arracher » aux populations au profit de Rabih Fakih, un Libano-sénégalais.

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Dans l’illégalité…

« Ce dernier fait des pieds et des mains pour leur arracher 1700 hectares des terres où elles ont toujours vécu, cultivé leurs champs, fait leurs pâturages et enterré leurs morts. À quelle fin ? Offrir illégalement ce pactole foncier à Rabih Fakih, un libano-sénégalais de connivence avec la compagnie Senegindia au détriment de ces familles de cultivateurs, pasteurs et pêcheurs« , regrette le Collectif.

Appel à la solidarité…

Avant de poursuivre : « C’est ainsi que les populations de Mbane ont décidé de faire une manifestation pacifique suivie d’un point de presse pour appeler le peuple sénégalais à avoir un élan de solidarité à leurs égards et envoyer un message au chef de l’Etat pour lui demander d’intervenir et mettre fin à cette forfaiture, car Rabih Fakih ne peut plus se prévaloir d’un seul mètre carré de terre dans leur commune« .

1700 ha réaffectés en 2009 à Rabih Fakih…

A cet effet, ils ont évoqué certaines raisons dont : « Ces terres revendiquées comprennent 1500 ha qui ont été affectées à Feu Abdoul Hafiz Fakih puis 200 ha à son fils Rabih Fakih. Ces 1700 ha réaffectés en 2009 à Rabih Fakih sont aujourd’hui sont entre les mains de Senegîndia qui n’a jamais bénéficié d’affectation. D’après la loi 6446 du 17 juillet 1964 et son décret d’application 64-573 du 30 juillet 1964, ‘’Les terres du domaine national ne peuvent faire l’objet d’une propriété privée ou individuelle.’’ Le droit sur le domaine national ne peut être hérité, ni vendu, ni cédé, ni loué, ni donné en gage. L’occupant a de simples droits d’usage sur la terre qui lui est affectée« .

Au-delà de 50 ha…

Et pas que, car d’après eux, « l’une des conditions ordinaires et de droit qui ont été posées à Rabih Fakih dans sa demande de bail en date du 21 août 2009, est ‘L’obligation de mise en valeur dans un délai de deux (02) ans, par la réalisation d’un projet agricole’. Or, M. Rabih Fakih n’a pas entrepris la plus infime action de viabilisation de ce terrain depuis cette date« .

« Le maire de Mbane n’a pas les prérogatives d’octroyer 1700 hectares de terres exploitées depuis des centaines d’années jusqu’à présent à une seule personne, au détriment des populations locales. En effet, le décret no 2020-1773 pris par le Président de la République, modifiant le décret no 721288 du 27 octobre 1972 relatif aux conditions d’affectation et de désaffection des terres du domaine national, a stipulé que désormais les délibérations du Conseil Municipal ne peuvent être approuvées par le sous-préfet ou le préfet que lorsque la superficie objet d’une délibération ne dépasse pas 10 ha. Si la superficie est comprise entre 10 et 50 ha, seul le préfet peut approuver. Et au-delà de 50 ha, la délibération ne peut être approuvée que par le gouverneur de région territorialement compétent par acte réglementaire enregistré au niveau du Secrétariat Général du Gouvernement« .

« Les populations de Mbane sont dans leur droit si on se réfère à…

« Dans tous les cas, ces terres revendiquées présentement par Rabih Fakih sont à 8 kilomètres du terrain initialement délimité, comme l’ont clairement rapporté les procès-verbaux de constats d’huissier du 30 juillet 2008, du 13 juillet 2016 et du 29 août 2016. Les populations de Mbane sont dans leur droit si on se réfère à la Constitution sénégalaise qui stipule clairement, dans son article 25-1, que ‘Les ressources naturelles appartiennent au peuple’, et dans son article 25-3, alinéa 4, que ‘Tout citoyen a le devoir de préserver les ressources naturelles et l’environnement du pays, et d’œuvrer pour le développement durable au profit des générations présentes et futures’…« , ont-ils tenu à rappeler.

Mbane dit « NON »…

« Il est aujourd’hui impérieux de faire un audit du foncier à Mbane pour connaître la situation réelle des affectations, désaffecter les bénéficiaires qui n’exploitent pas leurs terres. L’on procèdera alors à une redistribution des terres reposant sur une délibération dite sécurisée, avec des accords-cadres et des cahiers des charges négociés avec les communautés et fixant les engagements des parties. Cette coopération sera basée sur un partenariat gagnant-gagnant où les populations locales bénéficieront de terres à exploiter et d’accompagnement par l’état et les partenaires, ce qui mettra fin à l’exode rural des jeunes du terroir. Mbane dit Non à l’accaparement de toutes ses terres et l’emploi des populations comme de simples ouvriers agricoles« , concluent-ils.

#1700HectaresDesTerres #CollectifContreLAccaparementDesTerresDuWALO

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