LES NOTES DE DAKAR
Clôturant la 8ème édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique, la ministre des Affaires étrangères, Aïssata Tall Sall, a fait la synthèse des deux jours d’échanges qui ont rythmé le sommet : l’Afrique doit assurer sa propre sécurité.
A Dakar, les termes de la refonte sont posés : il faut repenser les rapports entre les Etats africains et leurs partenaires de sécurité face à l’extrémisme violent, a déclaré ce mardi, la ministre des Affaires étrangères à la clôture de la 8ème édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique.
Pour Aïssata Tall Sall, toute collaboration dans la lutte contre l’extrémisme violent doit être alignée sur les priorités de sécurité des Etats africains qui ne peuvent assurer leur propre sécurité. De son avis, les orientations et choix stratégiques en matière de sécurité doivent émaner des pays africains qui ont le plus besoin de moyens technologiques, de connaissances et de moyens financiers pour développer leur résilience face aux menaces exogènes et endogènes résultant de l’extrémisme violent.
Pour prévenir les conflits et assurer une paix durable, Aïs¬sata Tall Sall trouve qu’il faut également renforcer les réponses communautaires et que les pouvoirs publics se les approprient mieux. Il est donc urgent, dit-elle, de développer une approche intégrée et participative qui permet de gagner les cœurs des communautés. «Il ressort ainsi des échanges, la nécessité impérieuse de renforcer l’autonomie de nos pays dans les secteurs comme l’alimentation, la santé ou l’énergie, en intégrant le secteur privé africain dans la définition et la mise en œuvre des politiques publiques», rappelle la cheffe de la diplomatie sénégalaise. Elle ajoute : «C’est tout le sens du vibrant appel pour une coopération internationale articulée autour des priorités africaines dans le cadre d’un partenariat mutuellement bénéfique. De même, la contribution des jeunes reste essentielle en ce qu’elle garantit l’appropriation des objectifs ciblés au profit des générations futures.»
D’après toujours elle, «un partenariat international adapté aux exigences de l’Afrique et un secteur privé dynamique et ouvert, ainsi qu’une jeunesse vibrante et innovante, constituent les rayons qui jettent la lumière sur les voies, aujourd’hui assombries de la paix et de l’émergence». Cette année, le rendez-vous annuel de Dakar s’est déroulé dans le contexte de la guerre en Ukraine, sans oublier les menaces terroristes, les coups d’Etat répétés. «L’Afri¬que à l’épreuve des chocs exogènes : défis de stabilité et de souveraineté» a été le thème de l’édition de 2022. Elle a vu la participation des présidents d’Angola, Joao Manuel Gonçalves Lourenço, et du Cabo Verde, Jose Maria Neves, du vice-Premier ministre de la Guinée-Bissau, Soares Sambu. Il y a eu d’autres personnalités comme le ministre des Affaires étrangères de l’Arabie Saoudite, le Prince Fayçal Al Saoud, et le ministre délégué aux Affaires étrangères du Japon, Yamada Kenji. Au total, il y a eu une trentaine de délégations ministérielles, auxquelles se sont ajoutées une dizaine d’institutions internationales comme les Nations unies, l’Union africaine, la Cedeao, l’Union européenne ou encore l’Otan, entre autres, selon le bilan de la ministre des Affaires étrangères.