YÉRO SARR, FIGURE MONTANTE DE L’ÉCOLOGIE AU SÉNÉGAL
Alors que la COP 27 s’est terminée ce vendredi 18 novembre à Charm el-Cheikh en Égypte, l’heure est au bilan des échanges des différents acteurs présents pour l’évènement. Il est connu que ceux qui attirent plus l’attention parmi ces derniers sont les présidents et les représentants diplomatiques des États et institutions. En atteste le bruit autour de l’absence des dirigeants chinois et américains au début de cette COP. Cependant, une frange émergente d’acteurs de la société civile africaine qui milite pour l’écologie et mène une lutte tant en paroles qu’en actes contre le réchauffement climatique y était fortement représentée. Parmi ces militants pour l’écologie, un jeune sénégalais de 21 ans du nom de Yéro Sarr fait figure de proue dans ce combat pour l’environnement, une sorte de Greta Thunberg sous les tropiques.
Yéro Sarr est né en début de l’année 2001 à Yamoussoukro en terre ivoirienne. De parents d’origine sénégalaise, c’est tout naturellement qu’il est initié à la culture et aux racines du pays de la Teranga. C’est sur le terroir d’Houphouët Boigny qu’il passe une partie de sa scolarité et de son adolescence.
En 2014, sur l’initiative de ses parents, Yéro rejoint le Sénégal. Il posera ses valises au Fouta, plus précisément dans la ville de Ranérou pour y poursuivre ses études au collège. Loin de sa famille certes, mais attaché à la terre de ses ancêtres, Yéro parvient sans difficultés à s’intégrer. Il réussit avec brio le BFEM et se verra attribuer une bourse d’étude au Lycée Yavuz Selim Bosphore. C’est donc à Dakar qu’il fera une partie du secondaire avant d’aller à Dagana où il obtiendra son Bac S en 2018. Début 2019, il revient à Dakar et s’inscrit au département physique Chimie de l’Université Cheikh Anta Diop.
Convaincu d’un idéal de vie et aspirant à une société qui tient compte du legs aux générations futures, Yero Sarr commence à s’intéresser aux questions climatiques. Les constats sont sans appel. Tout d’abord, il estime que l’Afrique qui pollue le moins, subit le plus les conséquences du réchauffement climatique. Ensuite, selon lui, l’écologie n’est pas au centre des préoccupations de nos gouvernants. Dès lors, pour Yéro, il devient primordial de s’engager en faveur de cette lutte pour se faire entendre et apporter un changement.
En ce sens, il fonde en 2019 la branche sénégalaise de « Fridays for future » et sous sa houlette s’organisent quelques actions qui vont du « Set Setal » aux manifestations et marches notamment à Thiès. Ces dernières donneront lieu à quelques intimidations sans effet face à la détermination de Yéro.
Afin d’étendre ce combat pour défendre l’environnement au-delà de nos frontières, il fonde « Act on Sahel » et intègre dans la même foulée les « Young Afro Climate Warriors ».
Ses positions et ses sorties médiatiques lui ont valu d’être convié à la COP 27 où il a porté la voix des jeunes africains et a participé à la proposition de solutions pour faire barrage au réchauffement climatique. À cette occasion, il a pris part aux différentes conférences et négociations comme celles portant sur « les pertes et dommages ». Par ailleurs, il a mis en place avec l’Allemande Luisa Neubauer de Fridays for future Germany, une nouvelle alliance dénommée « Senegal Germany people’s Alliance for Climate Justice » afin de mutualiser leurs efforts dans la lutte pour la justice climatique dans les deux pays.
L’engagement de Yéro et ses actions ont fait écho sur la fenêtre internationale et occasionné quelques distinctions. Parmi lesquelles sa nomination par Forbes Africa dans le top 30 des jeunes (parmi les moins de 30 ans) qui impactent et influencent le développement du continent africain et la nomination dans le top 10 des jeunes qui changent le monde par Greenpeace International. Actuellement, Yéro est en lice pour l’Africa Green Person Awards qui se tiendra au Nigéria.
« Les distinctions ne sont que secondaires, la priorité demeure la lutte contre le réchauffement climatique et la sensibilisation à grande échelle pour en faire un sujet central du quotidien de nos dirigeants et des citoyens », confie le jeune militant écologique à l’allure d’optimiste.
C’est avec une grande sérénité que ce fils du Sénégal participe aux différentes tables rondes sur le climat pour se faire entendre devant les décideurs du monde. Il compte poursuivre ce combat qu’il qualifie de « nécessaire » pour la survie de l’être vivant et de notre planète.