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LE PRÉSIDENT N’EMPRISONNE PAS …

Ce lundi, le chef de l’Etat s’est réuni avec la communauté des Daaras. Il lui a été posé la question de maîtres coraniques et autres responsables de mosquées qui ont maille à partir avec la Justice. Question sur laquelle le chef de l’Etat s’est largement exprimé avec quelques précisions.

«Au Sénégal,  quand quelqu’un est emprisonné, on dit que c’est le président qui l’a emprisonné. Quand vous êtes accusé aussi, on dit que c’est le président qui l’a accusé. Le président n’emprisonne pas, il ne libère pas. Ce qu’il peut faire, c’est de gracier au terme du processus judiciaire.

Je ne citerai pas de cas. Mais, quand vous êtes emprisonné, c’est qu’il y a quelque chose. Si vous vous limitez à enseigner, vous ne risquez pas d’être accusés de quoi que ce soit. J’ai la situation, région par région. J’ai entendu vos doléances. S’il s’agit de dossiers administratifs qui ne sont pas graves, on peut voir comment faire pour faciliter les choses.

Certains arrêtés avec des armes

«Il y a des situation sérieuses où il faut que la Justice fasse son travail. Si c’est de l’escroquerie, c’est pardonnable ou arrangeable. Certains sont arrêtés avec des armes de troisième degrés, sans autorisation.

Il y a, par contre, des affaires administratives. C’est quand il y a des oppositions entre idéologies qui conduisent à la fermeture d’une mosquée par exemple. Ce sont des choses que l’administration peut régler sans recourir à l’emprisonnement. Il y a aussi des cas d’abus de confiance»

Les cas un peu plus sérieux

«Il y a aussi des cas de séquestration de mineur,  d’association de malfaiteurs et de violence. Là, la justice ne  regarde si l’accusé est maître Coranique  ou pas. Elle s’intéresse à ceux qui sont cités et le tribunal fait son travail. Il y a les coups et blessures volontaires, les actes de torture sur des enfants talibés. Je pense que si on en discute, des solutions seront trouvées et qu’il y aura peut-être moins des cas de ce type, tout en renforçant la formation.

Le garde des sceaux est là. Pour ce qui est de son ressort, il peut voir comment faciliter les choses. Que ceux qui doivent être jugés le soient, de voir les cas de longue détention préventive de sorte qu’ils puissent être jugés ou voir comment les libérer. Je pense que c’est faisable. »

Pédophilie et cas les plus graves

«Il y a des cas où le talibé trouve la mort dans des conditions tragiques. Là, il faut faire la lumière. Et ce n’est pas parce qu’on combat les « serigne daara ». La vie humaine est sacrée. Il y a aussi des cas de pédophilie. Moi-même j’ai fait en sorte que les lois soient plus sévères contre la pédophilie et le viol. Car on doit protéger les enfants et les femmes. C’est pourquoi pour ce genre de cas, il faut que la Justice fasse son travail.

Ce qu’il faut comprendre, c’est que les auteurs de meurtre et de viol ne font pas partie de ceux qui peuvent bénéficier de la grace présidentielle. Pour tout le reste, le président de la République peut les gracier.»

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