LES GARDES DU CORPS DE SONKO CONDAMNÉS
La justice sénégalaise a condamné mardi trois membres de la garde rapprochée du principal opposant politique Ousmane Sonko à un mois de prison ferme pour « coups et blessures volontaires », après des heurts avec des partisans du pouvoir, a indiqué à la presse leur avocat.
Les trois prévenus ont également été condamnés à payer une amende de 50.000 FCFA (76 euros) par le tribunal de grande instance de Mbour (ouest), a déclaré leur avocat Abdoulaye Tall. L’un des partisans du pouvoir a été condamné à deux mois ferme pour les mêmes raisons, a-t-il ajouté. Deux autres membres de la garde de M. Sonko, sur les cinq qui étaient poursuivis, ont été relaxés. « Nous allons nous réunir et voir si nous ferons un appel » du jugement, a dit Me Tall.
Le 15 novembre, le procureur avait requis deux ans dont un an ferme à l’encontre de quatre d’entre eux. Les cinq avaient été arrêtés le 3 novembre lors d’une audience judiciaire de leur chef, pour des violences survenues fin octobre près de Mbour où l’opposant Sonko était en tournée. Des partisans du pouvoir avaient été blessés lors de ces heurts.
Ousmane Sonko, 48 ans, candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2024, est visé par une accusation de viols. Il a été inculpé pour viols et menaces de mort et placé sous contrôle judiciaire en mars 2021, après une plainte en février 2021 d’une employée d’un salon de beauté où il allait se faire masser. Il accuse de complot le pouvoir qui s’en défend.
M. Sonko, troisième à la présidentielle de 2019, tient un discours à la fois souverainiste, panafricaniste et social, pourfendant les élites et la corruption. Il pilonne aussi l’emprise économique et politique exercée selon lui par l’ancienne puissance coloniale française et les multinationales.
Le président Macky Sall, élu en 2012 pour sept ans et réélu en 2019 pour cinq ans, reste muet sur ses intentions de se représenter pour la présidentielle de 2024.